Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 juin 2014 1 09 /06 /juin /2014 13:04

9782253141457FS.gif« La haine qu'ils éprouvaient tous les deux pour la petite était due en grande partie à ce qu'elle tenait de l'un et de l'autre ».

 

 

Je continue ma découverte de Gabriel Garcia Marquez, grâce à une amie qui m’en avait prêté trois… chance ! Car j’aime son écriture,… non j’adore… j’ai dévoré ce livre avec un énorme plaisir. Je le place au même niveau que Cent ans de solitude, simplement celui-ci est bien plus court et son écriture peut être un peu plus « accessible » pour ceux qui n’ont pas encore l’habitude de l’écriture si particulière de cet auteur.

On suit la vie de Sierva Maria quelques mois, du jour de ses 12 ans, où elle se fait mordre par un chien qui a la rage jusqu’à son décès. Va-t-elle la développer ou pas, nul ne le sait… mais on vit dans un pays où tout est prétexte aux croyances les plus fantastiques, les plus incroyables, où le réel côtoie intimement l’irréel… La vérité est souvent perdante devant les croyances, les légendes… Sierva Maria est une jeune marquise créole, pas aimée de ses parents et élevée par les esclaves noires… La bêtise et les croyances vont la faire passer pour possédée par le Malin et mener par son propre père dans un couvent, le couvent des emmurées vivantes, jusqu’aux séances d’exorcisme…

À lire… vraiment !

 

 

« On était le 7 décembre, jour de la Saint-Ambroise, évêque, et la musique et la poudre tonnaient dans le patio des esclaves en l'honneur de Sierva Maria. Le marquis se frappa le front de la paume de sa main.

Mais bien sûr, dit-il. Quel âge a-t-elle ?

Douze ans, répondit Bernarda.

Douze ans, c'est tout ? soupira-t-il après s'être recouché dans le hamac, que la vie est lente ! »

 

 

Résumé de l’éditeur :

En 1942, au cours de travaux dans un couvent d'Amérique latine, sont mis au jour les restes d'une adolescente, Sierva Maria de Todos Los Angeles. Sa splendide chevelure mesure vingt-deux mètres de long... Le romancier du Général dans son labyrinthe aurait-il tiré cette étrange découverte de sa flamboyante imagination ? Réelle ou fictive, en tout cas, elle est le point de départ d'une singulière histoire d'amour, dans le cadre joyeux, coloré, décadent de Carthagène des Indes, au milieu du XVIIIe siècle. Fille unique du marquis de Casalduero, Sierva Maria a douze ans lorsqu'elle est mordue par un chien couleur de cendre, portant une lune blanche au front. Soupçonnée de rage ou de possession diabolique, enfermée au couvent par l'Inquisition, elle vivra avec son exorciste, Don Cayetano Delaura, une passion folle, destructrice, forcément maudite...

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio :

 

http://www.babelio.com/livres/Garcia-Marquez-De-lamour-et-autres-demons/7613

 

 

« La tresse, mal arrangée, se déroula presque jusqu'à terre. La sœur tourière refusa de croire qu'elle était naturelle. Le marquis voulut la rattacher. La petite l'écarta et l'arrangea toute seule avec une habileté qui surprit la nonne.

"Il faut la lui couper, dit-elle."

- C'est un vœu à la Sainte Vierge de ne la couper qu'au soir de ses noces" dit le marquis.

La sœur tourière se plia à l'argument ».

 

 

« Installé à son aise, l’évêque dit :

« Et bien, à présent raconte-moi ton rêve ».

Il était fort simple. Delaura avait rêvé que Sierva Maria était assise à une fenêtre face à un paysage de neige, et qu’elle détachait et mangeait un à un les grains d’une grappe de raisin posée sur ses genoux. Chaque baie ainsi cueillie repoussait aussitôt sur la grappe. Dans le rêve, la petite était à l’évidence depuis maintes années devant cette fenêtre infinie, occupée à terminer la grappe sans hâte aucune parce qu’elle savait que dans le dernier grain se trouvait la mort ».

 

 

« De près, Sierva Maria était couverte d’égratignures et d’ecchymoses, et le frottement des courroies avait laissé sa chair à vif. Mais le plus impressionnant était la blessure à la cheville, brûlante et suppurante à cause de la charlatanerie des guérisseurs.

Tout en l’examinant, Delaura lui expliqua qu’on ne l’avait pas amenée ici pour la martyriser mais parce que l’on soupçonnait qu’un démon s’était introduit dans son corps afin de lui voler son âme. Pour établir la vérité, il avait besoin de son aide. Mais il ne pouvait pas savoir si elle l’écoutait si elle comprenait que c’était là une supplique du cœur ».

 

 

« Il n'est de médecine qui guérisse ce que ne guérit pas le bonheur ».

 

 

« Nous sommes si loin, soupira-t-il;

- Loin de quoi ?

- De nous-mêmes, dit l'évêque. Te semble-t-il juste qu'il faille attendre jusqu'à un an pour apprendre qu'on est orphelin ? Comme il ne recevait pas de réponse, il épancha ses regrets : La seule idée qu'en Espagne la nuit soit déjà passée me remplit de terreur.

- Nous ne pouvons pas arrêter la rotation de la terre, dit Delaura.

-Mais nous pourrions l'ignorer afin qu'elle ne nous fasse plus souffrir dit l'évêque.

Ce n'est pas tant la foi que du cœur qui manquait à Galilée. »

 

 

« "Votre religion est celle de la mort et elle vous insuffle le courage et la chance de pouvoir l'affronter, dit-il. Ce n'est pas mon cas : je crois que la seule chose essentielle c'est d'être vivant" ».

 

 

« - Prenez garde, dit Delaura. Parfois nous attribuons au démon certaines choses que nous ne comprenons pas, sans penser que ce que nous ne comprenons pas peut venir de Dieu.

- Saint Thomas a dit, et à lui je m'en tiens : il ne faut point croire les démons quand même ils disent la vérité. »

 

 

« Les jours suivants, ils ne connurent d'instants de paix qu'ensemble. Ils causèrent des douleurs de la passion sans jamais se rassasier, s'épuisèrent en baisers, déclamèrent des poèmes d'amour en versant des larmes de feu, chantèrent à voix basse, roulèrent dans des abîmes de volupté, jusqu'aux limites de leurs forces : exténués mais vierges. Car il avait décidé de respecter ses vœux jusqu'au jour du sacrement, et elle avait accepté sa résolution ».

 

 

« Les gens vivaient avec les charognards et les porcs dans les cases d'argiles avec toits de palme, et les enfants buvaient l'eau boueuse des rues. Pourtant, avec ses couleurs vives et ses voix chantantes, c'était le quartier le plus gai, surtout au crépuscule, lorsqu'on sortait les chaises pour prendre le frais au milieu de la rue ».

 

 

« A l’aube du 27 avril, Sierva Maria s’abandonnait au sommeil après que Cayetano eut quitté la cellule, lorsque soudain on vint la chercher pour commencer les exorcismes. Ce fut un rituel de condamné à mort. On la traîna de force jusqu’à l’abreuvoir, on la lava à grands seaux, on la dépouilla avec brutalité de ses colliers, et on la revêtit de la robe barbare des hérétiques. La sœur jardinière coupa sa chevelure à hauteur de la nuque de quatre coups de cisaille pareils à quatre morsures, et la jeta au bûcher allumé dans le patio. Une sœur converse acheva de tondre les épis et n’en laissa qu’un demi-pouce, comme les cheveux des clarisses, sous le voile, et à mesure qu’elle les coupait elle les jetait dans le feu. Sierva Maria vit l’embrasement doré, entendit le crépitement du bois vierge, sentit l’âcre odeur de corne brûlée sans que frémît un muscle de son visage qui restait de marbre. Enfin, on lui passa une camisole de force, on la recouvrit d’un drap funèbre, et deux esclaves la portèrent dans la chapelle sur une civière à soldat ».

 

Partager cet article
Repost0
4 juin 2014 3 04 /06 /juin /2014 19:46

9782265094567.JPG

 

« - On peut te convaincre de changer d’avis ?

Ces derniers jours, pendant que Dexter rassemblait un maximum de détails pratiques, la réponse aurait sans doute été « oui ». Ou, du moins, « peut-être ». Seulement, la nuit précédente, Kate s’était engagée à arrêter une décision définitive et elle était restée assise dans son lit, droite comme un I, à se tordre les mains jusqu’à 4 heures du matin. Elle s’était efforcée de déterminer ce qu’elle voulait. Elle avait passé la majeure partie de sa vie –toute sa vie, en fait- à réfléchir à une autre question : De quoi ai-je besoin ? Jamais elle n’avait relevé le défi de s’interroger sur ce qui lui plaisait.

Elle en avait conclu qu’à cet instant précis, son désir premier était de démissionner. De quitter le bureau. D’abandonner sa carrière. De démarrer un autre chapitre de son existence, un tout nouveau livre dans lequel elle incarnerait un personnage différent. Elle n’avait pas forcément envie d’être une femme au foyer, sans activité professionnelle, mais elle ne voulait plus exercer son métier.

A la lumière voilée d’une matinée étouffante d’août, sa réponse avait donc été :

- Non, désolée.

Joe s’était fendu d’un rictus crispé qui ressemblait plus à une grimace qu’à un sourire, puis il était passé du bureaucrate de niveau intermédiaire qu’il prétendait être à l’impitoyable guerrier qu’elle avait deviné sous la carapace ».

 

 

Si une amie n’avait pas eu la gentillesse de me l’offrir, je serais sans doute passé à côté de ce livre. Car il faut être honnête, le titre « Les expats », bof pas génial ni attirant, même si effectivement l’intrigue se déroule dans le monde des expatriés. Je ne connaissais pas l’auteur. Et la page de couv, à laquelle j’avoue être assez sensible en règle générale, n’est pas du tout adaptée à un bon thriller… elle est passe-partout, un peu « criarde » et franchement on croirait une histoire un peu à l’eau de rose… Or il n’en est absolument rien… le seul indice…. ce mot magique pour moi « Thriller » tout en bas sur la page de couv.

Et c’est un vrai bon thriller… une intrigue qui vous prend par la main, l’air de rien, et qui ne vous la lâche plus jusqu’à la dernière page. Et franchement, une fois démarré, je n’ai eu de cesse de le terminer pour connaître enfin le fin mot de l’histoire. L’auteur nous donne des indices, petit à petit, très peu et joue avec nos nerfs.

On alterne, entre le déroulement du jour « aujourd’hui, telle heure »… très peu de lignes… qui peu à peu nous rapproche du dénouement. Ces mini pages disséminées au milieu de retour dans un passé assez récent qui met en place le puzzle.

C’est un peu l’histoire de l’arroseur arrosé. Kate, ancienne agent de la CIA (15 ans de sa vie) démissionne pour suivre son mari au Luxembourg qui y a une excellente opportunité pour son travail. Elle découvre alors la vie de femme au foyer, dans un pays étranger, et le monde étrange, un peu superficiel et bien « codé » des « expats ».

Petit à petit, des doutes s’insinuent dans son esprit. Qui est vraiment son mari ? Qui sont ces nouveaux « amis », Bill et Julia ? Etc. Tout devient étrange et son ancienne profession reprend le dessus pour essayer de découvrir ce qui se passe.

Je ne vous en dirai pas plus, à vous de le découvrir en lisant ce livre… j’ai passé un très bon moment avec Kate.

 

 

« Kate avait été accueillie à la Direction des opérations, nouvelle famille soudée et universelle, composée de gens comme elle : intelligents, fonceurs mais pas forcément doués pour les relations humaines. Elle adorait son travail, même si certains aspects la réveillaient parfois en sueur au milieu de la nuit. En un mot, elle s’épanouissait dans le Service de la clandestinité.

Quelques années plus tard, Kate avait laissé un peu de place à Dexter et, bientôt, à des enfants. A mesure que son existence se remplissait d’une nouvelle famille – bien réelle celle-là -, ses secrets étaient devenus un souci, une gêne agaçante, une arthrite de l’âme. Kate devait mettre de côté son ancienne vie, fabriquée de toutes pièces et caractérisées par des sentiments qui n’avaient rien à voir avec l’amour. Elle avait de moins en moins besoin de la CIA. Son mari et ses enfants monopolisaient désormais ses pensées ».

 

 

Résumé éditeur :

Connaissons-nous vraiment les personnes qui partagent notre vie ? Cette question, Kate se la pose souvent, elle qui n’a jamais révélé à son mari, Dexter, qu’elle travaillait pour la CIA. Quand celui-ci lui annonce son embauche au Luxembourg, Kate est ravie. Elle va enfin pouvoir tirer un trait sur son passé. Raccrocher son tablier d’agent, prendre un nouveau départ avec sa famille. Là-bas, Kate n’a d’autre choix que de se réinventer, s’intégrer dans le milieu très cosmopolite des expatriés, s’occuper de la maison tandis que Dexter, de plus en plus distant, rentre extenué le soir… Paranoïa ou instinct ? Malgré son environnement paisible et quelque peu ennuyeux, se réveille chez Kate une méfiance de plus en plus vive. Pourquoi son mari refuse-t-il de lui donner le nom de son employeur ? Et qui sont réellement Julia et Bill, ce couple d’Américains qui cherchent leur amitié de façon si appuyée ? Car Kate sait bien une chose : si elle a pu garder tant de secrets si longtemps, n’importe qui peut mener une double vie…

 

 

« A présent; il n'existait plus de réelles frontières entre l'Allemagne, la France, la Belgique et le Luxembourg. Des années de carnage pour assurer la souveraineté des territoires, l'intégrité des nations, et voilà qu'aujourd'hui on ne montrait même plus son passeport quand on voulait circuler entre les pays alliés et les forces de l'Axe ».

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

 

http://www.babelio.com/livres/Pavone-Les-expats/427778

 

 

« C’était Hayden qui, des années auparavant, avait parlé du sang à Kate.

- Shakespeare, il n’était pas con, avait-il lancé un jour qu’ils traversaient le Ponte Umberto.

L’entrainement terminé, son coach l’emmenait dîner dans une trattoria située derrière le Castel Sant’Angelo.

- Le truc qui torturait Lady Macbeth, c’était le sang de Duncan. Si tu laisses faire, il t’arrivera la même chose. « Va-t-en, maudite tache ! »

Kate avait dévisagé Hayden. Par-dessus son épaule se dressait le splendide dôme de la basilique Saint-Pierre, baigné par la lumière dorée du couchant. L’Américain s’était retourné pour admirer le paysage.

- Dès que tu vois quelque chose, tu ne peux plus l’oublier. Si tu ne veux pas être obligée de l’avoir sous les yeux jusqu’à la fin de tes jours, évite de regarder.

Ils s’étaient éloignés du Vatican et avaient rebroussé chemin à pied vers l’ancienne prison.

- « Qui aurait cru que ce vieillard eut encore tant de sang dans le corps ? »

(…)

- Rappelle-toi, ma grande. Ils regorgent tous d’une quantité impressionnante de sang ».

 

 

« Quelle solitude absolue ! Kate était entourée de gens, baignée dans un océan de mensonges, incapable de confier la moindre vérité à quiconque, que ce soit à de vagues connaissances, à des amis de passage, à des proches ou même à son âme sœur, le seul et unique, son partenaire, son allié, l’homme qui représentait tout pour elle. La tête renversée en arrière, il riait avec insouciance, les lunettes de travers, les cheveux en bataille, la mine espiègle. Elle l’aimait tant, même quand elle le détestait.

Elle observa son mari, les secrets qui existaient entre eux et la distance qu’ils créaient au sein de leur couple. Ses secrets à elle : son existence clandestine. Le fait qu’elle l’ait déjà espionné et qu’elle l’envisageait encore, le rempart de contrevérités qui grandissait au fil des jours, à chaque conversation qu’ils n’avaient pas, à chaque aveu qu’elle ne lui faisait pas ».

 

 

« - Le colonel n’est plus qu’un tronc relié à une tête. Et ses yeux ?

- Oui ?

L’agent fédéral savoure une gorgée de coûteux vin rouge.

- Ils sont ouverts. Vous savez ce que ça signifie ?

Tout le monde est au courant. Personne ne bronche.

- On l’a obligé à regarder, confirme Bill. Le Colonel a assisté à la propre amputation de ses bras et de ses jambes ».

 

Partager cet article
Repost0
31 mai 2014 6 31 /05 /mai /2014 13:12

47766-copie-1.jpg

 

« Comme d’habitude, Dagover avait voulu s’approprier la scène et, comme d’habitude je l‘en avais empêché. Il n’était pas un si mauvais acteur, mais il ne savait jouer que deux personnages : un connaisseur neurasthénique des sciences occultes ou un profanateur dérangé des œuvres de Dieu. Je pouvais lui donner la réplique sous la table, un sac sur la tête et une pince à linge accrochée à la langue.

Outre notre magnifique interprétation de la scène sur le lit de torture, j’avais d’autres raisons de jubiler. La veille, le test de grossesse de Darlène s’était révélé négatif. Deux jours plus tôt, l’Allemagne s’était rendue sans condition aux Alliés. Et pour couronner le tout, au début de la semaine, j’avais terminé ma première tentative de scénario. Selon moi, le Lycanthrope allait réduire le Loup-Garou de Siodmak à une histoire pour enfants dépressifs, mais je ne pouvais être pleinement satisfait de mon œuvre qu’après l’approbation de Darlène ».

 

 

J’ai reçu « Hiroshima n’aura pas lieu » de James Morrow dans le cadre de l’opération Masse critique de Babélio que je tiens à remercier ainsi que les éditions Au diable Vauvert.

Livre étrange. Le titre m’a attiré… l’idée que l’on aurait pu éviter cette horreur qu’est Hiroshima me plaisait bien.

Cependant je n’étais pas préparée à l’écriture et l’univers de James Morrow.

Les débuts du livre ont été un peu ardus pour moi. Une plongée complète, sans aucune préparation, dans un univers particulier, bizarre pour les personnes qui ne connaissent pas… le monde cinématographique hollywoodien des films de série B, noir et blanc, de monstres en tout genre, des années 40. En effet, le narrateur est un acteur de ce genre de films, Syms Thorley, qui a un certain succès, mais qui comme tous ses « collègues » courent les contrats… On voit les relations superficielles, les jalousies, les coups bas etc.

On lui « propose » ou plutôt on lui ordonne de participer à une opération top secret de la Marineaméricaine pour tenter d’arrêter la guerre contre les Japonais sans avoir recours à la bombe atomique. Ont été créés des iguanes géants, cracheurs de feu, véritables monstres génétiquement modifiés qui dévasteraient tout sur leur passage si on les lâchait, mais il est difficile de prévoir si on pourra les contrôler. Pour terrifier les Japonais sans avoir recours à ces monstres, la Marine américaine programme de montrer les 3 monstres sous sédatifs aux dignitaires militaires japonais et imagine une grande mise en scène, digne d’un film avec un monstre de caoutchouc et un acteur dedans… Syms Thorley.

On suit les aventures rocambolesques de Syms, les répétitions de cette méga production, la représentation et la suite…

L’écriture de James Morrow est assez décalée, parfois cynique. Il doit être passionné par les films de cette période et de tout cet univers. Moi un peu moins.

J’ai aimé par contre le témoignage sur les victimes d’Hiroshima et Nagasaki, son discours un peu militant anti bombe atomique.

Ce n’est vraiment pas le genre de livre que j’achèterais mais je ne suis pas mécontente de l’avoir découvert grâce à cette opération Masse Critique.

A vous de voir !

 

 

« Je ne m’attendais certainement pas à rencontrer une connaissance, mais je reconnaissais maintenant le contremaître, un collègue du nom de Willis O’Brien qui avait fasciné les amateurs de films avec ses animations en stop-motion, dans le film muet Le Monde Perdu et huit ans plus tard dans King Kong –mais malheureusement, il n’a pas sorti d’autres grands films depuis. J’imagine qu’il détestait Le Fils de King Kong autant que le public qui ne s’était pas déplacé pour le voir.

- M. O’Brien ? ai-je timidement demandé.

Le grand manitou des effets spéciaux m’a lancé un regard septique.

- Est-ce que je vous connais ? Ou devrais-je dire suis-je autorisé à vous connaître ?

Il est autorisé à vous connaître, mais il n’est pas autorisé à savoir ce que vous savez à propos de l’opération Fortune Cookie, en dehors de ce qu’il sait déjà, a expliqué Yordan. Et vice versa.

- Syms Thorley, me suis-je présenté serrant la main du grand homme.

- Appelez-moi Obie.

- Nous nous sommes rencontrés une fois sur un plateau de Sam Katzman, ai-je expliqué. Mack Stengler vous avait recruté pour l’aider à tourner les deux premières scènes de Corpuscula. Vous faisiez la mise au point tandis que la caméra avançait vers votre merveilleuse petite maquette du château de Werdistratus. Je portais mon maquillage de monstre, aussi vous ne vous souvenez peut être pas de moi ».

 

 

Résumé éditeur :

En 1945, tandis que le Japon prépare sa défense, un événement inattendu retarde la mise au point de la bombe atomique. L'armée américaine projette alors de faire débarquer sur les côtes japonaises des iguanes géants, cracheurs de feu. Afin de convaincre le pays de se rendre et lui épargner la dévastation, ils doivent procéder à une simulation.

 

 

« Plus tard cette nuit là, après notre sempiternel dîner de spaghettis, suivi d’une séance de deux heures où Darlène et moi avons peaufiné mon Lycanthrope jusqu’à ce qu’il devienne un joyau de série B, j’ai décidé de me mettre à mes devoirs dans la peu de Gorgantis. Nous avons sorti le costume de la camionnette et l’avons traîné dans le salon. Darlène n’en revenait pas de l’incroyable éclat de la chose. Elle le décrivait comme « troublant », « envoûtant » et « pervers » -ce qui dans sa bouche sonnait comme un compliment. Comme elle était juchée derrière moi sur une échelle, tenant la grosse tête contre sa poitrine, j’ai glissé mes pieds dans les cuissardes souples en caoutchouc et mes mains dans les griffes en néoprène. Après avoir allumé les yeux, Darlène a regagné le sol, saisis la tirette sur ma queue et grimpé sur l’échelle pour aligner les dents de la fermeture éclair dorsale. Je me retrouvais donc de nouveau emballé dans mes écailles et mes serres, une apparition du Crétacé destinée à monter à l’amiral Nagumo à quel point il avait raison d’imaginer que son attaque sur Pearl Harbor avait réveillé un dragon endormi ».

 

 

Fiche du livre sur Babélio

 

http://www.babelio.com/livres/Morrow-Hiroshima-naura-pas-lieu/596302

 

 

« A ce moment-là, le discours m’a fait bondir. Notre boulot n’était pas dire aux Japonais ce qu’ils devaient penser des lézards, mais de leur montrer que lorsque de telles armes sont lâchées, les conséquences sont inimaginables ».

 

 

« Si cette bataille s’était déroulée sur l’île d’Honshu et non dans un hangar à avions de la Marine américaine, la défense du palais impérial aurait mérité une place parmi les meilleurs déploiements militaires de l’histoire. Aucune force conventionnelle n’aurait pu prendre le mont Onibaba sans subir de pertes, et je parle de centaines de milliers de morts, tant le général Anami avait positionné ses tanks Chi-Ro et un champ d’artillerie sur chaque col, falaise et virage entre les contreforts et la haute forteresse. Mais le monstre Knickbocker n’était pas une force conventionnelle. L’AMD du Dr Groelish excluait toute résistance héroïque et tout noble sacrifice ».

 

 

« - Elle parle de l’éclair aveuglant et de la pluie noire. Elle décrit les survivants brûlés qui avançaient en titubant vers la rivière. Leurs yeux avaient fondu dans leurs orbites. Ma tante écrit que ce jour-là, un cyclone fait de cris a déchiré la ville. Les gens pleuraient leurs mères, leurs enfants, leurs dieux, leurs morts. Ils pleuraient surtout pour avoir de l’eau.

- Les radiations, ai-je dit en tendant à Eric sa tasse de boisson tiédasse. Ça provoque une soif inextinguible.

- Leur peau partait en lambeaux, comme de la cire coulant d’une bougie.

- J’ai vu les images.

La chair de Kha-Ton-Ra était fragile, mais au moins, les bandelettes maintenaient l’ensemble. Eric a bu une gorgée de café et poursuivit :

- Ma tante a réussi par je ne sais quel moyen à gagner l’hôpital. Elle était infirmière et voulait se rendre utile. Mais elle n’était pas préparée à voir l’horreur. Comment aurait-elle pu ? »

 

 

Partager cet article
Repost0
28 mai 2014 3 28 /05 /mai /2014 17:59

la-faucheuse-des-moissons-tome-2.jpg

 

 

« Tout commença par un vrombissement. Et après un calme pesant… Ce fut un déluge de métal et de feu. Les marmites allemandes nous arrosaient. Nous écrasaient. Nous lacéraient. Nous enterraient. Après ce qui me semblât une éternité, les tirs cessèrent. Mais l’infanterie allemande, jusque-là invisible jaillit soudainement du village. Il en sortait de partout ».

 

 

Je suis ravie et heureuse… je viens de recevoir gratuitement cette très belle BD qui est le tome 2 d’une trilogie qui raconte la vie quotidienne d’amis, de frères d’un village qui sont mobilisés pour partir à la guerre… La Grande guerre, celle de 14-18. Cette fois-ci ce n’est pas mon site communautaire de lecteurs préféré, Babélio, qui me l’a offert, mais culture BD (http://culturebd.com) via un jeu sur sa page facebook que j’ai relayé sur ma propre page facebook « Ma passion les livres » (https://www.facebook.com/MaPassionLesLivres)... et j’ai gagné ! Cela me fait toujours autant plaisir, c’est Noël avant Noël, ce sont des gourmandises qui vous embellissent la vie… Je remercie donc vivement Culture BD et les éditions Physalis.

Bien que n’ayant pas lu le 1er tome qui relate les quelques jours avant la mobilisation pour la guerre, je me suis glissée facilement dans l’histoire. BD très bien dessinée qui crée vraiment une ambiance, et qui recrée bien, je pense, celle de la vie au front, de la vie dans les tranchées, la peur, le bruit, la mort. Je retrouve d’ailleurs avec plaisir ce beau trait de dessin et de couleurs de Julien Monier que j’avais déjà apprécié dans une autre BD également sur la première guerre mondiale mais vue par les Sénégalais (Sang noir). Le même scénariste faisait équipe avec lui, Frédéric Chabaud. Le texte est clair, simple, beau et efficace. Egalement rythmé par des extraits de deux poèmes : Spleen IV de Charles Baudelaire extrait des Fleurs du mal et Le dormeur du Val d’Arthur Rimbaud, poème qui me touche tout particulièrement et bien choisi ici.

J’aime le travail à tous deux.

Bref, c’est une belle BD qui vaut le coup d’être découverte. Elle vient tout juste de sortir.

 

 

« C’est ici que je tuai mon premier homme. Il avait mon âge. C’était un Allemand. C’était mon ennemi. C’était lui ou moi. J’ai cru entendre les pleurs de sa mère à l’instant où je lui ôtais la vie. Je l’entendais me maudire ».

 

 

Résumé éditeur :

Les personnages de cette trilogie poignante ont rejoint leur bataillon à Gap. Très vite les aléas de la guerre vont les séparer. A Noël 1915, Jean se voit refuser la permission qu’il attendait tant pour serrer dans ses bras sa jeune épouse : la belle Charlotte. Mais un habile stratagème fomenté par ses deux frères Joseph et Lucien lui permet, pour quelques heures, de revoir sa bien-aimée. Une pause salvatrice dans cette guerre impitoyable qui va emporter les trois frères dans les tranchées de Verdun… où leur destin va basculer, révélant la véritable personnalité de chacun…

 

 

« Tout ici rappelle les enfers… Le paysage… une terre martyrisée, labourée par une pluie de métal. Une terre qui vomira encore longtemps les âmes qu’elle a englouties dans sa glaise. Et l’odeur… Mon Dieu ! Cette odeur de cadavres en putréfaction. Ce pauvre BELOND… Toujours accroché aux barbelés… Chaque jour je vois le temps faire son œuvre. Les corbeaux lui ont dévoré les yeux en premier. Maintenant ils s’attaquent au reste… Et impossible d’aller le chercher si on ne veut pas crever… Condamnés à voir pourrir nos amis. Quels crimes avons-nous commis pour subir un tel châtiment ? »

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

 

http://www.babelio.com/livres/Monier-La-faucheuse-des-moissons-Tome-2--Les-cicatrices-/613577

 

 

« Cela dura six mois. Six longs mois où la rotation incessante des troupes mise en place sur la voie sacrée permis de soutenir l’offensive allemande et la contrer. J’ai le souvenir de cette longue file d’hommes épuisés tellement semblable à un troupeau mené à l’abattoir. La faucheuse n’avais jamais été aussi boulimique… Près de 600.000 âmes se brisèrent… dans cet enfer. Six mois. Mais nous étions toujours là, debout ».

 

Partager cet article
Repost0
26 mai 2014 1 26 /05 /mai /2014 19:01

l-adversaire-emmanuel-carre-re.gif

 

« Quand on est pris dans cet engrenage de ne pas décevoir, le premier mensonge en appelle un autre, et c'est toute une vie... »

 

 

Il y a longtemps que j’ai envie de lire ce livre… dès sa sortie, en fait. Cette histoire de Jean-Claude Romand, ses mensonges, son imposture jusqu’au meurtre de sa femme, de ses enfants et de ses parents m’avait choqué au plus haut point quand elle est arrivée. Je n’arrivais pas à comprendre, et n’y arrive toujours pas d’ailleurs. D’où cette envie de lire ce livre, pour tenter de comprendre un peu… mais peut-on comprendre la folie, la monstruosité ? Pas sur…

Je m’attendais bien entendu à un livre pas facile mais j’avoue que je ne m’attendais pas à ce que j’ai lu. J’ai déjà lu un livre d’Emmanuel Carrère « D’autres vies que la mienne » et j’avais aimé ce qu’il écrivait, la manière dont il le faisait, son humanité (déjà des histoires vraies et difficiles). D’où ma surprise, attristée et parfois choquée voire révoltée, de voir comment cet auteur se situait par rapport à cette histoire.

Je conçois parfaitement la difficulté qui a du être la sienne, justement pour trouver sa place… il le dit d’ailleurs dans le livre, il a même arrêté, pensant ne jamais le finir.

Mais la manière dont il a entouré de respect et de compassion ce monstre m’a choqué. Oui, bien sur, c’est un être humain et quoiqu’il ait fait, on doit le respecter pour ne serait ce que ça, ne pas se mettre à son niveau d’assassin. Mais tout de même, il y a des limites.

C’est un criminel… qui a tué ses enfants… ses propres enfants… sa femmes et ses parents. Monstrueux, inconcevable.

Et je suis également scandalisée par l’attitude de certains visiteurs de prison qui l’entourent d’affection, le trouvent merveilleux et ont vraiment des propos scandaleux (voir une des citations).

Je n’ose penser à la famille et aux amis des victimes s’ils lisent ou ont lu ce livre.

Bien sûr Emmanuel Carrère ne l’excuse pas, a de la compassion pour les victimes innocentes de cet homme mais l’impression qu’il me reste de ce livre est un fort malaise.

Je n’ai pas trouvé les réponses que je cherchais. Mais Jean-Claude Romand, dans sa folie, ne les a sans doute pas non plus.

Le plus effroyable dans l’affaire, c’est qu’il sortira de prison, l’an prochain en 2015, alors qu’il a été condamné à perpétuité. Ses victimes, sa famille et ses amis, eux, le sont jusqu’à leur dernier souffle.

Lisez-le… ne serait-ce que pour vous faire une idée… j’aimerais connaître votre sentiment.

 

 

« Un ami, un véritable ami, c'est aussi un témoin, quelqu'un dont le regard permet d'évaluer mieux sa propre vie. »

 

 

Résumé éditeur :

Le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand a tué sa femme, ses enfants, ses parents, puis tenté, mais en vain, de se tuer lui-même. L'enquête a révélé qu'il n'était pas médecin comme il le prétendait et, chose plus difficile encore à croire, qu'il n'était rien d'autre. Il mentait depuis dix-huit ans, et ce mensonge ne recouvrait rien. Près d'être découvert, il a préféré supprimer ceux dont il ne pouvait supporter le regard. Il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Je suis entré en relation avec lui, j'ai assisté à son procès. J'ai essayé de raconter précisément, jour après jour, cette vie de solitude, d'imposture et d'absence. D'imaginer ce qui tournait dans sa tête au long des heures vides, sans projet ni témoin, qu'il était supposé passer à son travail et passait en réalité sur des parkings d'autoroute ou dans les forêts du jura. De comprendre, enfin, ce qui dans une expérience humaine aussi extrême m'a touché de si près et touche, je crois, chacun d'entre nous.

 

 

« Je suis entré en relation avec lui, j'ai assisté à son procès. J’ai essayé de raconter précisément, jour après jour, cette vie de solitude, d'imposture et d'absence. D'imaginer ce qui tournait dans sa tête au long des heures vides, sans projet ni témoin, qu'il était supposé passer à son travail et passait en réalité sur des parkings d'autoroute ou dans les forêts du Jura. De comprendre, enfin, ce qui dans une expérience humaine aussi extrême m'a touché de si près et touche, je crois, chacun d'entre nous ».

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

 

http://www.babelio.com/livres/Carrere-Ladversaire/234935

 

 

« Comment se serait-il douté qu'il y avait pire que d'être rapidement démasqué, c'était de ne pas l'être, et que ce mensonge puéril lui ferait dix-huit ans plus tard massacrer ses parents, Florence et les enfants qu'il n'avait pas encore ? »

 

 

« Seules les parties civiles ne le regardaient pas. Assise juste devant moi, entre ses deux fils, la mère de Florence fixait le plancher comme si elle s'accrochait à un point invisible pour ne pas s'évanouir. Il avait fallu qu'elle se lève ce matin, qu'elle prenne un petit déjeuner, qu'elle choisisse des vêtements, qu'elle fasse depuis Annecy le trajet en voiture et à présent elle était là, elle écoutait la lecture des 24 pages de l'acte d'accusation. Quand on est arrivé à l'autopsie de sa fille et de ses petits-enfants, la main crispée qui serrait devant sa bouche un mouchoir roulé en boule s'est mise à trembler un peu. J'aurais pu, en tendant le bras, toucher son épaule, mais un abîme me séparait d'elle, qui n'était pas seulement l'intolérable intensité de sa souffrance. Ce n'est pas à elle et aux siens que j'avais écrit, mais à celui qui avait détruit leurs vies. C'est à lui que je croyais devoir des égards parce que, voulant raconter cette histoire, je la considérais comme "son" histoire. C'est avec son avocat que je déjeunais. J'étais de l'autre côté ».

 

 

« Face à l'évidence, il s'est défendu comme l'emprunteur de chaudron à qui, dans une histoire qu'aimait Freud, le prêteur reproche de le lui avoir rendu percé et qui fait valoir, d'abord que le chaudron n'était pas encore percé quand il l'a rendu, ensuite qu'il l'était déjà quand on le lui a prêté, enfin qu'il n'a jamais emprunté de chaudron à personne ».

 

 

« Avouer un lymphome à la place d'une imposture revenait pour lui à transposer en termes compréhensibles par les autres une réalité trop singulière et personnelle. Il aurait préféré souffrir pour de bon du cancer que du mensonge - car le mensonge était une maladie, avec son étiologie, ses risques de métastases, son pronostic vital réservé –, mais le destin avait voulu qu'il attrape le mensonge et ce n'était pas sa faute s'il l'avait attrapé. »

 

 

« Donc, a souligné la présidente, vous ne pensiez pas seulement à vous suicider. Vous viviez avec votre épouse et vos enfants en pensant que vous alliez les tuer.

- Cette idée est apparue… mais elle était aussitôt masquée par d’autres faux projets, d’autres fausses idées. C’était comme si elle n’existait pas… Je faisais comme si… Je me disais que je faisais autre chose, que c’était pour une autre raison, et en même temps… en même temps j’achetais les balles qui allaient traverser le cœur de mes enfants… »

Il sanglote.

 

 

« je trouvais cette affection si simple, si naturelle, à la fois admirable et presque monstrueuse. Non seulement je n’en étais, moi, pas capable, mais je ne désirais pas l’être. Je ne désirais pas faire le chemin permettant d’avaler sans broncher une fabulation aussi manifeste que l’histoire de l’amoureuse suicidée la veille de l’examen ou de penser comme Bernard qu’au fond ce destin tragique était providentiel : « Dire qu’il aura fallu tous ces mensonges, ces hasards et ce terrible drame pour qu’il puisse aujourd’hui faire tout le bien qu’il fait autour de lui… C’est une chose que j’ai toujours crue, voyez-vous, et que je vois à l’œuvre dans la vie de Jean-Claude : tout tourne bien et finit par trouver son sens pour celui qui aime Dieu ».

Les bras m’en tombaient ».

 

 

Partager cet article
Repost0
24 mai 2014 6 24 /05 /mai /2014 18:00

000216268.jpg

 

« La honte a mauvaise mémoire ».

 

 

Je me l’étais promis… je lirai d’autres Gabriel Garcia Marquez. Une amie m’a prêté celui-ci, alors je n’ai pas résisté… Toujours le charme de cette écriture si particulière, mais je l’avoue, moins fort que Cent ans de solitude. J’ai sans doute démarré par le must de Gabriel Garcia Marquez lol

Evidemment, le livre est plus court… donc on a moins le temps de connaitre les personnages, de s’imprégner de l’atmosphère, même si il y a toujours une certaine lenteur, une atmosphère étrange que l’on retrouve comme dans Cent ans de solitude, sans doute due en partie à ce pays si singulier, la chaleur, la pluie, le caractère dur et brut des gens… pauvres et habitués, malgré eux, à la violence des autorités, à l’instabilité, à l’incertitude du lendemain, à la pauvreté aussi. Les droits de l’homme, le respect de la vie sont des concepts inconnus dans ces contrées.

J’ai aussi été un peu frustrée, moi la « fan » inconditionnelle des polars, des thrillers suite au résumé du livre. Il était indiqué qu’il y avait un mystère, une intrigue… et je pensais que l’enquête serait menée dans les règles de l’art avec la solution au bout du compte… Que nenni… ce n’est pas ainsi dans le monde de Gabriel Garcia Marquez !!!!

Ceci dit je ne regrette absolument pas ma lecture, car je le répète, j’aime cette atmosphère et cette écriture particulières. Ma quête de cet auteur n’est pas finie !

 

 

« Le maire gagna la porte en rajustant l'étui de son revolver.

Le juge Arcadio le vit s'éloigner et pensa que la vie n'était qu'une succession continuelle d'occasions pour survivre ».

 

 

Résumé éditeur :

Un village colombien, qui a connu la guerre civile, vit en paix depuis que le maire a rétabli l'ordre par la terreur.

Mais, un soir, les premiers tracts anonymes apparaissent sur quelques portes. Celui que lit César Montero l'amène aussitôt à tuer. Et les tracts se multiplient, semant la discorde dans les familles, ravivant les haines, réveillant dans la mémoire de chacun les combines, les exactions, les crimes commis dans le passé. Le curé Angel, d'abord indifférent, demande finalement au maire de prendre des mesures d'autorité devant ce "cas de terrorisme contre l'ordre moral".

Rien n'empêche les tracts de proliférer. Le maire décide de revenir à la répression. La paix mensongère est terminée, le village est retourné à son enfer quotidien.

 

 

« Docteur, dit le maire. Habillez-vous. Nous allons là-bas faire l’autopsie ».

Le médecin l’observa, intrigué. Il découvrit une longue rangée de dents blanches et solides.

« Ah ! ah ! Maintenant nous faisons des autopsies ! », dit-il. Et il ajouta : « Evidemment, c’est un grand progrès ».

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

 

http://www.babelio.com/livres/Garcia-Marquez-La-Mala-Hora/28558

 

 

« « Les choses vont s’arranger après les pluies, dit M. Carmichaël.

- Les pluies vont continuer, prophétisa la veuve. Un malheur n’arrive jamais seul. Vous n’avez pas vu Rosario Montero ? »

M. Carmichaël l’avait vue. « C’est un scandale injustifié, dit-il. Si on prête l’oreille aux affiches anonymes on finit par perdre la boule.

- Les affiches, soupira la veuve.

- Moi, on ne m’a pas oublié », dit M. Carmichaël.

Elle s’approcha de l’écritoire, l’air stupéfait :

« Vous ?

- Moi, confirma M. Carmichaël. On en a collé une grande comme une affiche de cinéma sur ma porte, samedi dernier. Et détaillée ».

La veuve poussa une chaise jusqu’à l’écritoire. « Quelle infamie ! s’écria-t-elle. On ne peut rien reprocher à une famille exemplaire comme la vôtre ». M. Carmichaël ne se montrait pas troublé.

« Ma femme est blanche, alors nous avons eu des enfants de toutes les couleurs, expliqua-t-il. Imaginez : onze enfants.

- Naturellement, dit la veuve.

- Eh bien, l’affiche disait que j’étais seulement le père des enfants noirs. Et on donnait la liste des autres pères. Même don José Montiel, Dieu ait son âme ! y figurait.

- Mon mari !

- Le vôtre et ceux de quatre autres dames », dit M. Carmichaël ».

 

 

« Vous vous trompez sur un seul point, juge Arcadio. Dans ce pays il va y avoir du grabuge ».

Le juge Arcadio s’assura qu’ils étaient bien seuls au salon. Le soleil brûlant, le ronflement de la machine à coudre dans le silence de neuf heures et demie, ce lundi inéluctable, lui en dirent plus : on aurait pu croire qu’ils étaient seuls dans le village. Il sortit le papier de sa poche et le lut. Le barbier lui tourna le dos pour mettre de l’ordre sur la tablette. « Deux années de discours, cita-t-il de mémoire. Et toujours le même état de siège, la même censure de presse, les mêmes fonctionnaires ». Voyant dans la glace que le juge Arcadio avait terminé sa lecture, il lui dit :

« Faites-le circuler ».

Le juge rempocha le papier.

« Tu es courageux, dit-il.

- Si un jour je m’étais trompé sur quelqu’un, dit le coiffeur, il y a longtemps que je ne serais plus qu’une poignée de chair dans mon petit cercueil ». Et, d’une voix sérieuse : « Mais souvenez-vous d’une chose, juge Arcadio, cela, personne ne peut l’éviter ».

 

 

« « En somme, vous voulez que je vous rédige une requête ? »

La femme acquiesça d’un signe de tête.

« C’est bien cela, poursuivit M. Benjamin. Vous croyez encore aux requêtes ». Il baissa la voix : « Pourtant, à notre époque, on ne demande pas justice avec des papiers : on l’obtient à coups de révolver.

- Tout le monde dit cela. Mais le hasard veut que je sois la seule à voir mon fils en prison ». »

 

 

Partager cet article
Repost0
17 mai 2014 6 17 /05 /mai /2014 20:21

haute-marne.jpg

 

Cette année, la destination choisie pour le voyage annuel de l’association des anciennes de l’Espoir (groupe gymnique de Châlons-en-Champagne dont j’ai fait partie il y a bien longtemps et qui est un peu une « affaire » de famille…) était la Haute-Marne.

Au programme : Nogent le matin et la visite d’un atelier de coutellerie à l’ancienne des deux frères Henry – Repas à Nogent puis visite à Orges du Moulin de la Fleuristerie.

Journée très agréable et passionnante…

Car nous sommes partis à la découverte de deux métiers, deux savoir-faire encore très vivants en Haute-Marne.

Et ce sont des passionnés que nous avons rencontrés… très intéressant !

 

Nogent, près de Langres (ville natale de Denis Diderot, dont le père était maître coutelier), est donc située dans le département de la Haute-Marne, en Champagne-Ardenne. La ville était appelée Nogent-en-Bassigny jusqu’en 1972.

L’art des ciseliers nogentais, dont le savoir-faire remonte au XVIIe siècle, se distingue par sa qualité qui a fait sa renommée au-delà des frontières.

Le nom de la ville est devenu une marque, un gage de qualité au point qu’au XIXe siècle, la ville était surnommée « Nogent les couteaux ».

L’abondance du minerai de fer, la forêt pour combustible, les cours d’eau pour la force hydraulique, du grès pour donner le tranchant de l’outil : autant d’éléments qui ont favorisé l’introduction de la coutellerie dans le sud de la Champagne.

Voilà pour le comment du pourquoi de la coutellerie dans le Nogentais…

Nous aurions pu visiter le musée de la Coutellerie… il parait qu’il est très bien. Mais le choix s’est porté sur un atelier, une entreprise encore en activité… avec un grand savoir-faire… les frères Henry travaillent avec passion comme au siècle dernier. Ils nous ont reçu très gentiment dans leur antre et nous ont raconté leur métier. De l’autre côté, l’épouse de l’un des deux, qui tient la boutique nous a parlé, elle aussi avec beaucoup de passion et de connaissance, des couteaux, des ciseaux de toutes sortes. C’est une histoire de famille qui se transmet de génération en génération. Ceci dit, les 2 frères seront sans doute les derniers.

Certaines participantes du voyage ont même apporté leurs couteaux et ciseaux à réparer… hé hé

Après cette visite fort intéressante, nous avons pris un bon repas à l’hôtel du commerce, puis direction Orges.

Là nous avons découvert le Moulin de la fleuristerie, dernier centre en France de fabrication d’accessoires pour la Haute couture et la décoration. Le cadre est agréable, en pleine campagne, l’accueil est chaleureux. La roue à aubes du moulin entraine toujours les machines du XIXe siècle.

Dernier centre en France de production de pistils, pétales, feuilles et fruits pour fabrication de fleurs et créations florales, ARTamin' continue dans un esprit de tradition et d'innovation à fournir tous les passionnés de créations florales professionnels ou particuliers.

Nous débutons notre visite avec un petit atelier où chacun « fabrique » délicatement des fleurs… tiges, pistils, pétales, colle… et hop tout le monde essaie… et réussit !

Ensuite, nous suivons notre guide dans les différentes salles du moulin… traces du passé de l’activité du Moulin et aussi découverte de l’activité actuelle.

Technicité, traditions, histoire, savoir-faire s’entrechoquent… et nous est conté avec passion par notre guide. Merci à elle ! Elle a su faire revivre la vie des ouvrières… impressionnant !

Bref une visite vraiment bien que je vous conseille vivement !

Et puis, il faut bien rentrer… retour sur Châlons.

Je vous propose deux vidéos.

Une faite avec mes photos et celles de mon oncle Henri (merci à lui).

 

 

 

 

Et une autre, fort intéressante, que j’ai découverte sur la page Facebook du Moulin

https://www.facebook.com/pages/ARTamin-Moulin-de-la-Fleuristerie/368763298574?fref=ts

 

qui a été réalisé par France 3 lors d’un Midi en France en Champagne-Ardenne.

Ça vaut le coup de la regarder…

 

 

 

 

 

Bon visionnage et bonne découverte.

Partager cet article
Repost0
14 mai 2014 3 14 /05 /mai /2014 20:07

51RsrR81qdL._SL500_.jpg

 

 

« Au commencement il y eut Chaos, puis surgit la vaste Gaia (Terre-Mère) et le bel Eros. Chaos donna naissance à la noire Nyx et à Erèbe qui s’unirent à leur tour pour engendrer Aither (Lumière céleste) et Héméra (Jour). Gaia enfanta l’Ouranos (Ciel) étoilé, capable de l’envelopper tout entière et de servir aux dieux bienheureux. Elle mit aussi au monde les Montagnes, où gambadaient joyeusement les Nymphes ainsi que le profond Pontos (Mer). De son union avec Ouranos naissent les Titans : Océan, Japet, Coeos, Créios, Hypérion, Cronos et les Titanides : Théia, Rhéa, Mnémosyne, Thémis, Phoebè, Téthys, puis les Cyclopes… »

 

 

Très beau livre que vient de m’offrir une amie rentrant de Grèce. Je suis passionnée par la mythologie égyptienne mais j’aime l’Histoire, et en particulier l’Antiquité, la Grèce et Rome qui m’intéressent bien évidemment. J’ai pris grand plaisir à lire ce livre, très détaillé mais très agréable à lire… Je ne retiendrai pas tout, mais j’ai pris plaisir à redécouvrir ou découvrir les dieux, les héros, les légendes… L’iconographie du livre est magnifique et très bien légendée. Certaines photos pleines pages sont d’une grande beauté.

Bref, si vous avez envie de vous replonger dans la mythologie grecque, revivre la guerre de Troie, l’Odyssée… je vous le conseille vivement.

 

 

« Les aventures amoureuses de Zeus furent vraiment innombrables. Le père des dieux et des hommes s’unit à plusieurs femmes qui lui donnèrent des enfants illustres. Avec Léto, il engendra Apollon et Artémis et avec Maia, Hermès. Avec Mnémosyne, fille d’Ouranos et de Gaia, Zeus s’unit pendant neuf nuits de suite et elle lui donna neuf filles, les Muses, qui protégeaient les lettres et les arts. Lors de fêtes sur l’Olympe, elles accompagnaient de leur chant divin la cithare d’Apollon, sous le regard fier de leur père. Les trois Grâces : Euphrosyne, Thalia et Aglaé, filles elles aussi de Zeus et de l’Océanide Eurynomè, menaient la danse ».

 

 

Résumé éditeur :

Les dieux, les héros, la guerre de Troie et les Argonautes sont quelques-uns des sujets passionnants que le lecteur trouvera dans la Mythologie grecque. L'imagination fertile des anciens Grecs nous a légué une multitude de récits mythologiques qui instruisent et divertissent le lecteur aujourd'hui, en le plongeant dans le monde merveilleux de l'antiquité.

 

 

« Pluton ou Hadès était le maître absolu des Enfers, fils lui aussi de Cronos, comme Zeus et Poséidon. Pluton n’était pas uniquement le dieu de la mort. Les hommes croyaient que c’était grâce à lui que la terre leur donnait ses fruits. Il était donc vénéré comme dieu de la fertilité et de la richesse. Perséphone, la femme de Pluton, était la déesse des morts et de la terre, source de vie. Après son enlèvement par le dieu et l’accord que celui-ci avait conclu avec sa mère Déméter, Perséphone passait huit mois par an sur la terre et le reste auprès de son mari. Quand la déesse était parmi les vivants, la terre était verdoyante et se préparait à donner ses fruits. Elle descendait chez Hadès en été, à l’époque où le soleil brûlait la terre et les champs étaient laissés en friche ».

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

 

http://www.babelio.com/livres/Servi-Mythologie-grecque-Dieux-et-Heros-Guerre-de-Troie/607699

 

 

« Œdipe, l’un des héros les plus tragiques de la mythologie grecque, descendait de la race de Cadmos. Son père était Laïos, fils de Labdacos et petit-fils de Polydoros. Quand Laïos monta sur le trône de Thèbes, il épousa Jocaste, fille de Méneocée et sœur de Créon. Les années passaient et le couple ne pouvait pas avoir d’enfants. C’est pourquoi, le roi consulta l’oracle à Delphes, qui lui conseilla de rester sans héritier, car son enfant le tuerait, épouserait sa mère et causerait à la ville d’innombrables malheurs. Bouleversé, Laïos, évita de s’approcher de Jocaste, mais, celle-ci réussit à l’enivrer, au cours d’une fête, et l’entraîna dans son lit. Ainsi, vint au monde un garçon ».

 

 

« Après l’enterrement d’Hector, Penthésilée, la reine des Amazones, fille d’Arès, arriva au secours de Priam. L’Amazone intrépide se rua sur les Achéens et ne s’arrêta même pas quand elle se trouva face à l’invincible Achille. Achille, après un combat acharné, tua Penthésilée, mais quand il aperçut son beau visage, il fut pénétré de douleur car il pensa qu’elle aurait pu être sa digne compagne. Au lieu de la dépouiller de ses armes et de jeter son cadavre aux chiens et aux vautours, selon les coutumes guerrières, il donna son corps aux Troyens afin qu’ils lui rendent les hommages funéraires qu’elle méritait ».

 

Partager cet article
Repost0
5 mai 2014 1 05 /05 /mai /2014 23:46

Cette trilogie se lisant assez rapidement, je ne fais qu’un billet pour les 2 derniers tomes.

 

 frontic3a8res-de-glace

 

 

La quête d'Ewilan, Tome 2 : Les frontières de glace

 

 

« Suivie de son ami, elle sortit par la porte qu'elle avait franchie quelques minutes plus tôt.

- Qu'est-ce qu'on fait ? s'inquiéta Bjorn. Ça risque de chauffer...

- Rien, répondit doucement Ellana, on ne fait rien.

Un sourire s'épanouit sur ses lèvres, reflet de celui qui fendait le visage de Chiam. Bjorn faillit insister, mais il se ravisa et laissa éclater un rire joyeux.

- Général des armées de Gwendalavir, énuméra-t-il, maître d'armes de l'Empereur, vainqueur des dix tournois, commandant de la Légion noire... Je parie cent pièces d'or sur la petite ».

 

 

Que dire de plus, par rapport au 1er tome de cette quête d’Ewilan ? Tous les ingrédients continuent à réussir une très bonne alchimie et cette quête se lit toujours avec grand plaisir… Camille/Ewilan poursuit avec ses compagnons ses aventures dramatiques, drôles parfois… en tout cas, pleines de rebondissements. Se lit très vite, le suspens est bon.

Je suis heureuse, Ellana fait sa place dans cette histoire ! hé hé…

 

 

« J’ai étudié l’autre monde. Il est déchiré par la guerre depuis des siècles. Les hommes s’y entretuent, anéantissent en une journée ce qu’ils ont mis des années à bâtir… J’aimerais pouvoir affirmer que cela n’existe pas en Gwendalavir, c’est hélas impossible. La guerre existe ici aussi. Peut-être l’homme est-il fondamentalement allergique à la paix ?

Maître Carboist, Mémoires du septième cercle »

 

 

Résumé éditeur tome 2 :

En Gwendalavir, Ewilan et Salim partent avec leurs compagnons aux abords des Frontières de Glace pour libérer les Sentinelles garantes de la paix. Ils repoussent en chemin les attaques de guerriers cochons, d'ogres et de mercenaires du Chaos, résolus avec les Ts'liches à tuer Ewilan, mais se découvrent un peuple allié : les Faëls.

Salim se lie d'amitié avec une marchombre aux pouvoirs fascinants, tandis qu'Ewilan assoit son autorité et affermit son Don. Mais pour prétendre délivrer les Sentinelles, elle devra d'abord percer le secret du Dragon.

 

 

« - Tu crois vraiment qu'Edwin, peut, comme hier, demander sans états d'âme à Bjorn et Maniel de se sacrifier, alors qu'il court à l'avant avec Ewilan ? Qu'il peut sans regret les laisser mourir ? Et tu sais quoi, bonhomme ?

- Non...

- Pour sauver Ewilan, Edwin serait prêt à tous nous sacrifier. Il ne lèverait pas le petit doigt pour nous si cela devait compromettre ses chance d'éveiller les Figés. Il en serait malade, mais il n'hésiterait pas. Cela fait-il de lui une machine ? »

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

 

http://www.babelio.com/livres/Bottero-La-quete-dEwilan-Tome-2--Les-frontieres-de-glace/23200

 

 

« Affronter Edwin Til'Illan, un sabre à la main, revient à se jeter nu entre les griffes d'un tigre des prairies affamé. C'est ce que prétendent de nombreux spécialistes sans savoir de quoi ils parlent. On peut vaincre un tigre affamé ! »

 

 

2126522709_small_1.jpg

 

 

La quête d'Ewilan, Tome 3 : L'île du destin

 

 

« Je suis désolée, Salim. Je me suis comportée comme la dernière des égoïstes. Je te demande pardon.

- C'est injuste, murmura-t-il.

- Je sais Salim, mais...

- Non, ce qui est injuste c'est que je ne puisse pas te sortir toutes les phrases bien acides que j'avais préparées. Je pars parce que tu m'as oublié, je boude, je rumine ma rancoeur et, quand tu arrives, je n'ai plus rien à dire. Tu es là et je suis heureux. C'est tout et c'est injuste.

-Je... tu... bafouilla-t-elle

-Tu as raison ma vielle, conclut Salim en sautant sur ses pieds, allons manger ».

 

 

Je ne vais pas être très originale… j’ai aimé ce 3e tome à l’instar des 2 premiers… toujours plaisir à suivre Ewilan, Salim et tous leurs compagnons dans cette quête… rythme, aventure, humour… tout est vraiment réuni pour passer un bon moment. Par contre, vous êtes un sacré coquin, Monsieur Bottero… cela fait déjà 2 trilogies que je lis/vis avec vous dans le monde de Gwendalavir… et voilà, la quête est terminée mais pas les aventures d’Ewilan qui continuent dans Les mondes d’Ewilan… bon, je sais ce qu’il me reste à faire… me procurer cette « nouvelle » trilogie lol

Bonne lecture !

 

 

« - Mais je t’ai dit que c’était impossible ! hoqueta l’analyste.

- Chez moi, répliqua Mathieu gentiment ironique, il y a une histoire qui commence ainsi : « Ils ignoraient que c’était impossible, alors ils l’ont fait ». Super, non ? »

 

 

Résumé éditeur tome 3 :

Les Sentinelles libérées, Ewilan et Salim rejoignent la Citadelle des Frontaliers avec leurs compagnons. Là, Ewilan découvre la retraite du légendaire Merwyn, le plus grand des dessinateurs. Il leur conseille de regagner l’autre monde et de convaincre Mathieu, le frère d’Ewilan, de les suivre en Gwendalavir. À leur retour avec lui, la troupe embarque pour les îles Alines où les parents d’Ewilan sont détenus par la traîtresse Eléa Ril’ Morienval. Mais des pirates les pourchassent. Ewilan parviendra-t-elle à mener sa quête jusqu’au bout ?

 

 

« Edwin poussa un juron. Derrière lui, il entendit le galop de Murmure, mais il savait qu'Ellana arriverait trop tard.

Camille se relevait quand le loup l'atteignit. Écrasée par sa masse, elle retomba sur le dos.

Edwin tira son sabre et franchit les derniers mètres qui le séparaient d'Ewilan en hurlant pour détourner l'animal de sa proie. Cela ne servit à rien.

Ses deux pattes avant plaquant fermement les épaules de Camille au sol, le loup lui passait de grands coups de langue sur le visage pendant qu'elle se débattait en riant.

- Arrête, Salim, cria-t-elle. Tu es lourd, tu pues et ça ne se fait pas du tout de lécher la figure de ses amies ! »

 

 

Lien de la fiche du livre sur Babélio

 

http://www.babelio.com/livres/Bottero-La-quete-dEwilan-Tome-3--Lile-du-destin/23199

 

 

« Effectuer le grand pas avec deux enfants et effacer leurs souvenirs nécessitaient qu'Elicia Gil' Sayan soit une dessinatrice exceptionnelle. Les abandonner, peu-être pour toujours, requérait une volonté surhumaine... »

 

 

« -J'ai un million de choses à te raconter, commença Salim. Si tu savais ce que j'ai vécu...

- Ca peut attendre, Salim.

- Comment ça, ça peut attendre?

- Eh bien, tu as peut être des choses plus urgentes à faire.

- Tu plaisantes! Imagine que je...

-J'insiste, Salim. Je crois que tu as mieux à faire pour l'instant.

- Quoi?

Camille regarda son ami avec un air extrêmement sérieux.

- T'habiller, par exemple.

Salim baissa les yeux sans pouvoir retenir un cri horrifié.

Il était nu comme un ver ».

Partager cet article
Repost0
2 mai 2014 5 02 /05 /mai /2014 15:32

270022812X.08.LZZZZZZZ

 

 

« - Te voici donc, Ewilan. Nous t'avons longtemps cherchée, mes frères et moi, afin d'achever ce qui avait été commencé, mais tu étais introuvable. Et aujourd'hui le hasard nous offre ta mort... »

 

 

J’ai connu Pierre Bottero (écrivain de mon âge, décédé d’un accident de moto bien trop tôt, en 2009 !) quand j’étais sur un site communautaire de lecteurs dont beaucoup de « jeunes » lecteurs criaient au génie. De nature curieuse et ne voulant pas mourir idiote, j’ai lu, avec grand plaisir, la trilogie « Le pacte des Marchombres : Ellana ». Oui j’avais beaucoup aimé…. et je m’étais dit, je lirai à l’occasion la trilogie « La quête d’Ewilan » du même Pierre Bottero, qui se déroule dans le même monde imaginaire, Gwendalavir. Et m’y voici. Dans mon souvenir, Ellana était de lecture agréable et pleine de suspens, mais relativement « exigeante ». Exigeant est peut-être trop fort, mais disons qu’il fallait un minimum d’attention pour comprendre le monde complexe et surtout les règles de la guilde des Marchombres. Là, j’avoue que la lecture d’Ewilan se fait tout seul…. comme une très bonne friandise qu’on grignote au soleil ! J’ai lu le 1er tome quasiment d’un seul trait… et je pense que la trilogie va y passer pareillement !

Très sympa, de l’humour, des aventures, du rythme… bref un très bon moment de lecture. Juste petite « déconvenue »…. ce ne sont plus les Marchombres, les héros mais bien les dessinateurs. Donc on voit la vie de l’Empire sous un autre angle.

Heureuse tout de même de retrouver Ellana dont le rôle, je l’espère, va s’étoffer dans les tomes suivants.

Camille / Ewilan et Salim forment un duo très agréable et drôle à suivre… alors je pars sur de nouvelles aventures pour me détendre et voir si ils vont pouvoir sauver l’Empire !

 

 

« Le Don, ou l’Art du Dessin, existe grâce à trois forces, la Volonté, la Créativité et le Pouvoir. Ces trois forces existent en chacun de nous, mais souvent de manière trop embryonnaire ou disproportionnée pour que leur possesseur soit un dessinateur ».

 

 

 

Résumé éditeur :

En pénétrant accidentellement dans l’univers de Gwendalavir, Camille découvre qu’elle est l’élue sur qui repose la survie de tout un peuple. Après avoir réussi à maîtriser le Don du dessin et terrassé de nombreux ennemis, Camille devient Ewilan… Sa quête lui permet de faire la lumière sur son identité, ses responsabilités, ses aspirations et sa place dans le monde.

 

 

« - Alors ?

- Alors nous voyageons jusqu’à Al-Jeit pour la mettre hors d’atteinte des Ts’liches. C’est le seul endroit où elle pourra préparer sa mission en toute sécurité.

- Je comprends, dit gravement le chevalier.

Il montra Camille du doigt.

- Et là, que lui arrive-t-il ?

Le vieil analyste tourna son regard vers les jeunes gens, toujours assis au bord de l’eau.

- Elle apprend à vieillir, expliqua-t-il d’un ton triste, ça lui fait mal ».

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

http://www.babelio.com/livres/Bottero-La-quete-dEwilan-tome-1--Dun-monde-a-lautre/23201

 

 

« - Non mais comme a dit le gendre de ma grand mère en pinçant le nez du requin blanc qui était en train de le bouffer, il vaut mieux une idée bizarre que pas d'idée du tout ! »

 

 

« Nous savons depuis longtemps que deux mondes coexistent et qu'il est possible de passer de l'un à l'autre, même si les dessinateurs en mesure de le faire sont très peu nombreux. Ce passage s'appelle "le pas sur le côté". Le grand pas pour être plus précis ».

 

 

« Camille sourit à Salim.

- Je me sens sale et aussi reposée que si j'avais dormi dans une essoreuse à salade.

- C'est à peu près ça, ma vieille, sauf que tu ne ressembles pas à une laitue. Par contre, je suis d'accord, tu es vraiment sale. Et pour être complètement honnête, tu ne sens pas très bon non plus.

- Tu es parfait, Salim. J'avais oublié qu'en plus de tes innombrables qualités tu savais parler aux filles de manière aussi délicate ».

 

 

« - Tu ne peux pas dessiner un autobus ?

Camille ne répondit pas.

- Un vélo alors ? Ou une paire de rollers ?

- Arrête de dire n'importe quoi, Salim !

- Tu pourrais y mettre du tien ! s'indigna-t-il. Je suis sûr que c'est possible. Tiens, regarde, je vais essayer.

Salim s'arrêta et, sous le regard étonné de Camille, se prit le front entre les doigts. Il ferma les yeux, feignant de se concentrer intensément.

Camille s'apprêtait à lui lancer une boutade lorsqu'un bruit se fit entendre, d'abord faible et distant, puis de plus en plus fort. Ils aperçurent bientôt une charrette qui s'approchait lentement. Salim sauta en l'air.

- Tu as vu, ma vieille, moi aussi je suis un sorcier du Dessin !

Camille lui donna une tape sur l'épaule.

- Jalouse, cria Salim en riant, ce n'est pas par la violence que tu triompheras de ma puissante magie africaine ».

 

 

« Elle était toujours debout dans le chariot, les bras levés vers le ciel. Les premiers rayons du soleil se prirent dans ses cheveux qui se nimbèrent d'or.

Elle éclata d'un rire sauvage et émerveillé.

Son héritage retrouvé comblait en elle un gouffre invisible.

De nouveau entière, elle rayonnait de joie ».

 

 

« Duom Nil’ Erg sourit une nouvelle fois.

- Voilà ce que j’appelle un esprit bien fait ! déclara-t-il. Elicia et Altan Gil’ Sayan ont eu deux enfants. Toi, Ewilan, et Akiro, de cinq ans ton aîné. Je vous ai tenus tous les deux dans mes bras lorsque vous étiez petits. Il y a sept ans, quand les Sentinelles ont trahi, vous avez disparu. Nous étions convaincus jusqu’à aujourd’hui que le pire était advenu. J’ai désormais une autre explication et la réponse à ta deuxième question.

- C’est-à-dire ?

- Tes parents figuraient au nombre des rares dessinateurs à savoir faire le grand sur le côté. Quand la situation est devenue explosive, ils vous ont mis en sécurité, ton frère et toi, dans le seul endroit inaccessible aux Ts’liches. Pour que vous ne soyez pas déracinés au cas où votre séjour se prolongerait. Ils ont bloqué vos souvenirs. C’était assez facile à réaliser pour eux ».

 

 

« - Non ! hurla Camille.

Il était trop tard.

Déjà le dessin naissait. Sur la fresque murale, les couleurs passées retrouvèrent le brillant du neuf, les dégradés s’affinèrent, de nouvelles teintes naquirent. L’effet était saisissant, mais témoignait d’un pouvoir étroit, limité à une infime partie de l’Imagination. Mathieu n’était pas un vrai dessinateur.

Il se tourna pourtant, triomphant, vers elle.

- Tu vois ? C’est génial, non ?

Camille ne l’écoutait pas. Tous ses sens en éveil, elle guettait l’émergence d’un dessin beaucoup plus redoutable. Quand le Mentaï apparut à l’autre bout de la salle, elle se tenait prête et passa immédiatement à l’action.

Une cage brillante apparut au-dessus de l’homme en costume gris. Il eut un sourire moqueur et, avant que les barreaux ne l’enferment, il ligatura la cage au plafond à l’aide d’une centaine de filins d’acier.

Il fit ensuite un geste et une boule de feu naquit au bout de ses doigts avant de filer comme une flèche, droit sur Camille.

La parade s’imposa d’elle-même. Une vague née de l’imagination de Camille, jaillit du plancher et avala la boule de feu avant de disparaître ».

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Chez Lilou
  • : le partage de mes coups de coeur, en particulier mes lectures...
  • Contact

Profil

  • Lilou

Lilou sur Babelio

Je suis en train de lire

 

 

L'Histoire de France : des origines à 1789 pour les nuls

Jean-Joseph Julaud

 

 

 

 

http://www.furet.com/media/catalog/product/cache/1/image/400x/8a02aedcaf38ad3a98187ab0a1dede95/i/809/9782754001809_1_75.jpg

 

 

 

 

 

 


 

 

 


Pages

Catégories