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8 septembre 2014 1 08 /09 /septembre /2014 18:35

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« «Il va falloir ouvrir les malles », m’avait conseillé Philippe Labro, après l’élection de François Hollande. L’écrivain, homme de médias, est une personne pour laquelle j’ai un immense respect, mais je n’ai pas su lui obéir. Je n’arrivais pas à me résoudre à montrer qui j’étais. Il n’était pas question de dévoiler des éléments sur ma vie, ma famille ou mon histoire avec le Président. J’ai fait l’inverse, j’ai tout verrouillé, tout cadenassé.

Les journalistes devaient pourtant écrire et parler. Souvent par ignorance, parfois aussi par goût du scandale, ils ont commencé à faire le portrait d’une femme qui me ressemblait si peu. Plus d’une vingtaine de livres, des dizaines de unes de magazines, des milliers d’articles ont paru. Autant de miroirs déformants, décalés, construits avec des supputations et des on-dit, quand il ne s’agissait pas de pures affabulations. Cette femme avait mon nom, mon visage et pourtant je ne l’ai pas reconnue. J’ai eu le sentiment que ce n’était pas simplement ma vie privée que l’on me volait, mais la personne que j’étais.

Je croyais pouvoir résister à tout, tellement j’étais barricadée. Mais plus les assauts étaient violents, plus je me fermais. Les Français ont vu mon visage se figer et parfois se crisper. Ils n’ont pas compris ».

 

 

Bon soyons claires. Je ne suis pas particulièrement fan des magazines people et potins et compagnies. Je n’aime pas vraiment François Hollande, je ne lui faisais pas confiance pour être un bon président, j’aurais aimé me tromper… mais il nous démontre depuis 2012 qu’il n’est pas fait pour cette fonction. Je n’aimais pas beaucoup plus Valérie Trierweiler… disons qu’elle m’était indifférente… Par contre depuis le début de cette triste affaire lamentable avec cette Julie Gayet, mon empathie est allée vers elle. Et j’avoue m’être dit : je pensais quand même que François Hollande avait d’autres choses à faire, vu la situation catastrophique de la France, que d’aller draguer l’actrice. Lamentable.

Ceci dit, la sortie de ce livre m’a interpellé et quelque peu fait sourire au début, j’avoue…. après la semaine lamentable pour le gouvernement, c’était la cerise sur le gâteau. Et puis certains extraits m’ont choqué sur la personnalité de ce président, soit disant de gauche.

Et j’ai eu horreur de tous ces commentaires de « vierges effarouchées »… j’ai voulu lire pour me faire une idée.

Je suis assez contente de l’avoir lu (rapide pour ceux qui veulent bien lire avant de commenter bêtement !).

Contrairement à ce qui se dit, ce n’est pas un livre plein de hargne et de haine.

D’une part il est relativement bien écrit (ce ne sera pas le Goncourt, mais le but n’était pas là). D’autre part, il raconte une femme, journaliste politique qui aime son métier, qui peu à peu tombe amoureuse d’un homme politique à un moment où les médias et la France l’ont bien oublié. Ils ont une passion pour la politique en commun, il est drôle, attentionné, fou amoureux… et bien que mariés chacun de leur côté, leur relation devient une folle passion amoureuse. À ce moment là, personne, et même pas eux deux, aurait pu imaginer qu’il deviendrait président de la République.

Tout se gâte dès qu’il devient président. C’est ce qu’elle nous raconte, sa version… mais on le voit bien si on suit les informations. Elle nous raconte aussi ce qu’est la place, ou plutôt la « non-place » de la 1ère dame de France (intéressant je trouve). Elle nous parle de ses engagements, de ses rencontres avec d’autres premières dames dans le monde etc.

Elle nous parle aussi de ses incertitudes, ses doutes liés à sa naissance dans un milieu peu aisé, sa naïveté face aux mensonges de l’homme qu’elle aimait et qui était avant un politique et un homme indécis, fuyant les conflits….

Evidemment c’est le récit d’une femme blessée, bafouée, répudiée devant les yeux du monde entier. C’est aussi le récit d’une femme amoureuse (il faut lire comment elle défend encore François Hollande).

Je n’aurais qu’un conseil… soit cela ne vous intéresse pas, alors passez votre chemin et n’en dites rien…. soit cela vous intéresse et lisez le avant de faire le moindre commentaire. C’est toujours mieux de connaître avant de parler. Sinon on devient des petits moutons de panurge et on hurle avec les autres aux loups.

Ce témoignage me paraît sincère… je me trompe peut-être. En tout cas, cela ne redore pas le blason des politiques, ça c’est certain.

 

 

« De l’Élysée, je ne reçois que trois messages de conseillers. Tous les autres sont aux abris. Je suis déjà traitée comme une paria. Au gouvernement, seulement quatre ministres osent m’adresser un mot d’amitié : Aurélie Filippetti, Yamina Benguigui, Benoît Hamon et Pascal Canfin.

Ceux que je connais le mieux sont aux abonnés absents. Leur silence sera plus criant encore lorsque je lirai les messages venus de l’autre camp, de Claude Chirac, de Carla Bruni-Sarkozy, de Cécilia Attias, de Jean-Luc Mélenchon, d’Alain Delon et de tant d’autres.

En politique, il ne vaut mieux pas être du côté des perdants ».

 

 

Résumé éditeur :

Un jour, un amour violent a incendié ma vie. Il avait quatre enfants. J’en avais trois. Nous avons décidé de vivre ensemble. Mais la politique est une passion dévorante. Parti de très loin, François Hollande a été élu président de la République. J’ai été aspirée dans son sillage.

Le pouvoir est une épreuve pour celui qui l’exerce, mais aussi pour les siens. À l’Élysée, je me sentais souvent illégitime. La petite fille de la ZUP en première dame : il y avait quelque chose qui clochait.

J’ai appris l’infidélité du Président par la presse, comme chacun.

Les photos ont fait le tour du monde alors que j’étais à l’hôpital, sous tranquillisants. Et l’homme que j’aimais a rompu avec moi par un communiqué de dix-huit mots qu’il a dicté lui-même à l’AFP, comme s’il traitait une affaire d’État.

Tout ce que j’écris dans ce livre est vrai. Journaliste, je me sentais parfois à l’Élysée comme en reportage. Et j’ai trop souffert du mensonge pour en commettre à mon tour.

 

 

« Pourquoi aurais-je dû être la seule femme en France qui n’ait pas le droit de travailler ?

Quand notre couple est devenu public, en 2007, j’avais logiquement abandonné la rubrique politique de Match depuis deux ans, pour rejoindre les pages culturelles, là où la question du conflit d’intérêts ne se posait plus. En quoi le fait que j’écrive sur des romans pouvait gêner quelqu’un ?

Depuis huit ans maintenant, je ne prétends pas être une critique littéraire. J’essaie simplement de donner envie de lire aux lecteurs de Paris-Match et d’apporter la sensibilité d’une femme que la lecture a fait grandir. Lire m’a ouvert tous les horizons et tous les possibles ».

 

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

http://www.babelio.com/livres/Trierweiler-Merci-pour-ce-moment/639868

 

 

« Un dimanche de décembre, alors que nous déjeunons chez le couple Valls, la conversation se porte sur le ministre du Budget et son compte en Suisse.

– C’est terrible pour lui, il ne dort plus, remarque Manuel Valls.

Je lui réponds :

– S’il ne dort pas, c’est qu’il n’a pas la conscience tranquille.

– Ça n’a rien à voir, là on touche à sa dignité.

Manuel Valls aurait pu choisir un autre mot que « dignité ». Le débat sur le mariage pour tous alimente alors la « fachosphère ». Sur Internet, l’extrême droite est remontée à bloc, je me fais insulter à longueur de temps. Donc la dignité de Cahuzac ne m’émeut pas autant que les autres convives.

– Et moi ? Quand je me fais traiter de première pute de France, on ne touche pas à ma dignité ?

D’une même voix, François et son ministre de l’Intérieur se récrient :

– Ça n’a rien à voir.

Non, rien à voir, lui est un homme politique drapé dans son honneur et moi une femme sans statut, une poupée vaudou que l’on peut insulter et traîner dans la boue. Je ne relève pas. Je suis convaincue que Jérôme Cahuzac va tomber. Je persiste :

– Je suis sûre qu’il ment.

Chacun reste sur ses positions. Les deux hommes le couvrent parce qu’il est l’un des leurs, un politique et un ami. Manuel Valls finira par lâcher à son propos :

– On tient, on tient, jusqu’au moment où on ne tient plus ».

 

 

« Les deux années qui suivent sont les plus belles de notre vie commune. La presse le dit malheureux, déprimé, fini. Je ne vois pas le même homme. Il passe trois jours par semaine en Corrèze, le reste du temps nous sommes ensemble. Je suis dans mon placard à Match, loin du journalisme politique. François n’a plus d’emploi du temps surchargé, plus de chauffeur. Nous vivons dans notre appartement de la rue Cauchy qu’il a choisi lui-même. Nous prenons le temps de le meubler, de vivre, le temps de « s’occuper de nous » comme il dit. Comme si rien d’autre ne comptait. Il répète souvent :

– On va se faire une belle vie.

Chaque minute a son importance. François, le François que j’aime follement à ce moment-là, est fait pour le bonheur. Il n’aime ni les disputes ni les bouderies passagères entre amants, rien qui puisse gâcher une journée, une heure, une minute. Pour lui, la vie est infiniment précieuse.

Il sait faire passer comme personne une contrariété par une dérision, un trait d’humour qui rétablit les choses dans le bon sens. Il me fait rire même quand je n’en ai pas envie ».

 

 

« François refuse de contrarier la presse même quand elle transforme des ragots en pseudo-scoops. Il voit les informations comme un fleuve qui charrie tout, le vrai et le faux, et qu’il ne sert à rien de vouloir endiguer. Il préfère sentir les courants et jouer avec eux ».

 

 

« Le dilemme me semble insoluble. Si je salue, on me reproche de me prendre pour ce que je ne suis pas. Si je ne salue pas, on critique ma froideur, on me dit hautaine ».

 

 

« Chaque jour, François me supplie de le voir, de tout recommencer comme avant. Chaque jour, il m'envoie des messages en me disant qu'il m'aime, il propose que nous nous affichions ensemble. Je refuse toutes ses suggestions. Il n'y aura plus jamais d'avant ? Je me barricade dans mon refus de le revoir. Je redouble de fermeté et lui de douceur. Trop de mensonges, trop de trahisons, trop de cruauté. Je dois tenir. Faire sans lui. Vivre sans lui. Penser sans lui. Aimer sans lui. J'aurais pu décider de le croire et accepter sa proposition. Revenir par la grande porte. J'aurais pu savourer une revanche sur tous ceux qui s'étaient réjouis de mon départ. J'aurais eu quelques jours d'euphorie, et après ? Quelle aurait été ma vie sur le champ de cendre de nos amours brûlées ? Dans cet éphémère, je préfère la noirceur à la griserie. J'aurais pu récupérer « l'aile Madame ». Au lieu de ça, j'en ai désormais deux : deux ailes pour reprendre mon envol ».

 

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7 septembre 2014 7 07 /09 /septembre /2014 20:14

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« La peur est le plus puissant des moteurs. La peur transforme les hommes. Elle peut les détruire, ou bien les rendre invulnérables. La peur dope les esprits, ou les réduit en bouillie. Elle est instrument d'asservissement, elle n'a pas de limite. Qui contrôle la peur, contrôle l'homme, voire des foules entières ».

 

 

J’ai commencé à voir quelques critiques qui disaient que ce n’était pas un bon Chattam etc. J’ai horreur de lire les commentaires avant de lire un livre et de rédiger une critique. Je me suis vite détournée de tout cela pour démarrer néanmoins sa lecture et bien m’en a pris. Car c’est un bon thriller, haletant jusqu’au bout… honnêtement je n’avais pas trouvé le nom de l’assassin. Et en plus, l’enquête policière se déroule dans un milieu très particulier : en effet elle se déroule en pleine guerre (on ne nous dit pas laquelle, mais on croit deviner que c’est lors du débarquement en Normandie en juin 1944) et c’est la PM (police militaire) qui en plein assaut, suit la piste d’un tueur effroyable ! Un assassin sadique, méthodique, brillant si on peut dire dans ses mises en scène macabres… et les crimes se succèdent. C’est assez terrifiant, dur, et à éviter pour les âmes sensibles, mais bien écrit et bien mené.

Bref j’ai aimé.

Je suis juste un peu déçue, car c’est le 2e tome du cycle de l’homme mais cela n’a rien à voir avec l’histoire du 1er tome, les arcanes du chaos (j’avais un peu espéré lire une suite, j’avoue). Donc les livres peuvent se lire indifféremment avant ou après. Je pense qu’il en sera de même pour le 3e tome, la théorie Gaïa.

 

 

« Ils savouraient le soir, sachant qu'au matin, lorsqu'ils retrouveraient l'air libre, celui-ci serait saturé de poudre et du crépitement des armes, les âmes quittant les corps en si grand nombre qu'elles en tresseraient des chaînes vibrantes sur l'horizon, altérant le ciel et leur mémoire pour toujours... s'ils survivaient... »

 

 

Résumé éditeur :

Une guerre sans nom. De jeunes soldats sauvagement mutilés dans des mises en scène effroyables. Mais l'ennemi n'est pas le coupable. Pour le lieutenant Frewin, fasciné par le langage du sang, il ne peut s'agir que d'un psychopathe, un monstre de ruse et sadisme, un prédateur cruel et archaïque qui va les décimer un par un...

Renouant avec la veine de sa Trilogie du Mal, Maxime Chattam nous propulse dans un vortex de terreur, imposant une fois encore son univers mystérieux et sanglant. Plus qu'un thriller, un guide de survie !

 

 

« L'homme n'est qu'un enfant dans l’échelle de l'évolution. Une bête sauvage qui se croit évoluée.

A force de bourrage de crane, l'humanité toute entière s'est persuadée d'être habitée par une force supérieure, alors qu'elle n'est qu'un prédateur provisoirement au sommet de la chaîne alimentaire.

La prétention de la civilisation a lénifié l'impact des instincts de l'homme, que les guerres - si bassement animales - continuent d'entretenir au fond de chaque être. L'humanité dort sur un baril de poudre ».

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

http://www.babelio.com/livres/Chattam-Predateurs/1579

 

 

« Nous attendons le signal du grand départ, vers une terre où se prépare le commerce le plus vertigineux jamais inventé par l'homme : le troc de nos existences. Prendre des vies afin de sauver les nôtres ».

 

 

« Un homme qui en tue un autre marque la scène de crime de son caractère, aussi sûrement qu'une empreinte digitale marque l'arme. Il suffit de savoir lire les lieux ».

 

 

« Je n'étais pas comme ça au début. L'armée … J'ai changé. Pour survivre, pour me faire ma place. Le jeune homme que j'étais encore fragile, a pris sa trajectoire à ce moment-là, et ce milieu … viril a fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Tout comme il est en train de vous changer peu à peu. »

 

 

« L'être humain pouvait s'habituer à tout. Le pire demeurait dans la chair comme dans l'âme, non plus comme un souvenir avec le temps, mais comme une réelle altération de la personnalité ».

 

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1 septembre 2014 1 01 /09 /septembre /2014 15:02

http://www.images-booknode.com/book_cover/266/full/les-arcanes-du-chaos-266294.jpg

 

« C’est à ce moment qu’elle la vit.

Juste derrière elle.

Cette fois aucune illusion d’optique, aucune crise de fatigue.

Une ombre humaine se reflétait dans la glace. Haute et massive. Juste derrière le rideau de douche.

Sans aucun doute possible.

À moins d’un mètre d’elle ».

 

 

Cela faisait un moment que j’avais ce livre de Maxime Chattam sous le coude… J’aime bien cet auteur, donc je me suis enfin lancée dans le cycle de l’homme dont Les arcanes du chaos est le 1er tome. Sur le coup, avec toutes ces histoires d’ombres, j’ai eu peur de ne pas être dans un thriller (ce que je recherchais) mais dans une aventure fantastique. Mais j’ai vite compris que non… c’est un vrai thriller, dans les dessous de l’humanité, à la recherche de la vérité derrière l’information, l’histoire officielle. J’avoue que ce thème me plaît bien, d’autant que les exemples donnés son véridiques… ça fait froid dans le dos.

On suit Yael, jeune femme de 27 ans, à la vie banale qui se trouve du jour au lendemain au centre d’évènements mystérieux et terrifiants. Yael se débat dans une sorte de course-poursuite et de jeu à énigmes avec l’aide de Tomas, un jeune journaliste américain, indépendant, dont elle vient de faire la connaissance.

Le récit est entrecoupé par des extraits d’un blog d’un internaute, Kamel, assez paranoïaque, à la recherche de la vérité cachée. Il se trouvera également mêlé aux aventures de Yael et de Tomas et leur apportera son aide.

Récit bien écrit et haletant… ce n’est pas le meilleur Chattam à mon goût mais c’est intéressant et agréable à lire.

 

 

« Pour régner, pour gouverner, il faut plaire au peuple. Lui mentir si nécessaire. Mais dire ce que les gens ont envie d'entendre. Le faire est secondaire. On calme la colère, les déceptions, par encore un peu plus de démagogie. Puis vient le moment de tourner, de laisser sa place au parti d'en face, une fois que le peuple en a marre d'entendre trop de mensonges.

Alors le parti opposé prend les commandes et fait la même chose. Exactement la même chose : il exerce son pouvoir. Par la démagogie. Avec plus ou moins de sincérité selon les uns et les autres.

Jusqu'à devoir laisser sa place au parti précédent qui revient faire ce qu'il a déjà fait et ainsi de suite...

Vision peu reluisante de la politique, c'est vrai. Hélas, vision partagée par bien du monde, semble-t-il.... »

 

 

Résumé de l’éditeur :

Célibataire parisienne sans histoires, Yael est loin de se douter qu'il existe des secrets qui mettent en danger ceux qui les découvrent. Le jour où des ombres apparaissent dans ses miroirs pour lui parler codes secrets et sectes millénaires, elle se croit folle ou possédée.

Projetée dans un jeu de piste infernal, pourchassée par des tueurs, Yael se retrouve au cœur d'une lutte ancestrale. Des catacombes de Paris aux gorges hantées de Savoie, jusqu'au New York des milliardaires, la vérité ne doit pas survivre.

Qui n’a jamais rêvé de tout savoir sur l'assassinat de JFK ? Sur le 11 septembre ? Et si l'histoire n'était que manipulation ? Quand le diable s'en mêle, la terreur ne fait que commencer...

 

 

« L’Histoire de l’humanité est la somme des reflets de nos histoires humaines.

Qui contrôle les hommes et les victoires contrôle l’Histoire.

Les vainqueurs sont ceux qui écrivent l’Histoire.

L’Histoire a cessé, depuis longtemps, d’être la somme des humanités ; aujourd’hui elle n’appartient qu’à une poignée d’individus. A nous de savoir lire entre les lignes, bien plus préoccupées à survivre qu’à remettre en cause leur condition les rouages, c’est nous !

Croyant « coïncidence » lorsqu’il s’agit de « manipulation ».

Pensons. C’est déjà ça ».

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

http://www.babelio.com/livres/Chattam-Les-arcanes-du-chaos/3216

 

 

« - Ce n’est pas une bonne idée.

Yael s'éloignait déjà d'un pas décidé.

- Mais c'est la mienne. Tu es superstitieux et irlandais ? Je suis têtue et bretonne ...

Elle franchit la grille, et entendit Thomas marmonner :

- Qu'est ce que les Bretons viennent faire ici... »

 

 

« Elle ne se sentait ni bien ni mal, juste éveillée. Elle savait qu'elle pourrait tenir ainsi, à condition de fuir les émotions. Qu'elles ne viennent pas créer de brèches dans ce mur protecteur.

Elle n'allait plus pleurer. Elle n'irait plus puiser dans sa mémoire.

Elle pouvait agir. C'était déjà un bon point ».

 

 

« Lorsqu'elle sera prête, phase active, la mettre sur la piste avec ce message: L'Histoire de l'Humanité est la somme des reflets de nos histoire humaines. Nous les collectons. Nous les arrangeons. Qui contrôle les hommes et les victoires contrôle l'Histoire. La vôtre, Yael, est gardée dans une gorge, sous le pont du Diable. Dans la plus grande des marmites de géant où elle bouillonne encore et encore, dans l'attente de vous être révélée. Commencez par trouver la vérité, sous la surface, là ou l'Enfer grimpe vers les cieux ».

 

 

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28 août 2014 4 28 /08 /août /2014 18:31

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« Cela faisait près d’une heure que l’inspecteur Reckless et son adjoint étaient arrivés. Ils avaient très peu parlé tout comme Dalgliesh et sa tante. Les autres, par contre, s’étaient montrés très loquaces, avançant des propos souvent peu prudents. Reckless s’était installé sur une chaise assez haute, contre le mur. Il restait assis là, silencieux, massif, ses yeux sombres et vigilants éclairés par le feu. Malgré la chaleur qui régnait dans la pièce, il gardait son imperméable, une gabardine crasseuse qui paraissait presque trop fragile pour la panoplie de boutons et de boucles métalliques qu’elle supportait. Il tenait fermement une paire d’énormes gants à crispin et un feutre posés sur ses genoux comme s’il craignait que quelqu’un allait les lui arracher. On aurait dit un intrus : employé subalterne dont on tolère la présence ou simple agent qui n’ose pas boire un verre pendant les heures de service. A vrai dire, c’était exactement l’impression qu’il voulait donner. En bon policier, il était capable de camoufler sa personnalité à volonté, de devenir aussi inoffensif et banal qu’un meuble ».

 

 

Bon, j’ai beaucoup de mal à résister aux auteurs que j’aime bien… Donc, depuis que j’ai découvert P.D. James, je suis devenue accro. Donc voilà, encore un bon polar de la dame… Bien écrit, bien ficelé, bonne intrigue qui ne donne sa solution qu’à la fin. En plus, de très belles descriptions d’un coin de Grande Bretagne. Que demander de plus ? Et puis, j’aime bien le caractère du superintendant Adam Dalgliesh, et je compatis car le pauvre était en vacances dans le Suffolk chez sa tante et il avait bien envie de se détendre…. Et voilà qu’à peine arrivé, un crime a lieu dans le cadre de la petite communauté assez isolée où vit sa tante. Bien malgré lui, il est mêlé à l’enquête…

Pour les amateurs de polars, à déguster dans modération.

 

 

« De ses yeux mélancoliques, il dévisagea pensivement les présents l’un après l’autre. Tous restèrent immobiles et silencieux. On les aurait dit fixés en un point du temps, attendant, impuissants quelque irrémédiable catastrophe. C’était un moment au-delà des mots ; il exigeait l’action, le drame. Comme pour rendre ce service, Sylvia Kedge poussa un soupir et, glissant des bras qui la soutenaient, s’affaissa sur le sol ».

 

 

Résumé éditeur :

«Le cadavre aux mains coupées reposait au fond d'un canot à voile qui dérivait tout près de la côte du Suffolk. C'était le corps d'un homme entre deux âges, un petit cadavre pimpant.» Cet homme, c'est - ou plutôt c'était - Maurice Seton, un célèbre auteur de romans policiers. Pourquoi l'a-t-on assassiné ? Qui est l'auteur de cette macabre mise en scène? Adam Dalgliesh mène l'enquête, avec l'autorité et la subtilité que connaissent désormais les lecteurs de P.D. James, l'auteur de Un certain goût pour la mort.

 

 

« Mais comment croire que l’écrivain avait simplement eu envie de faire la connaissance du neveu de Jane Dalgliesh ? Soudain, son hôte se tourna vers lui et dit lentement de sa voix profonde :

« Beaucoup de gens doivent vous demander pourquoi vous avez choisi d’être policier ?

- Oui, mais il y en a peu auxquels je réponds, répliqua Dalgliesh tranquillement. J’aime ce métier. Je l’exerce assez bien. Il me permet de satisfaire la curiosité que m’inspirent mes semblables et, dans l’ensemble, je ne m’ennuie pas ».

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

http://www.babelio.com/livres/James-Sans-Les-Mains/10463

 

 

« Comme s’il lisait dans ses pensées, Reckless déclara : « Rien ne prouve que la mort de Seton et la mutilation de son cadavre soient liées. Il est mort de mort naturelle. Tôt ou tard, nous découvrirons où. A ce moment, nous retrouverons la trace de la personne responsable des actes condamnables qui ont suivi : les mains tranchées, le coup de fil bidon de Digby Seton, si jamais il a été donné, les deux manuscrits envoyés à miss Kedge, s’ils ont été envoyés. Il y a un mauvais plaisant dans cette histoire, mais je ne pense pas qu’il soit un assassin.

- Selon vous, donc, tout cela ne serait qu’un canular très recherché ? Monté dans quel but ?

- Par pure méchanceté, Mr Dalgliesh. Méchanceté envers le mort ou envers les vivants. Dans l’espoir de faire soupçonner d’autres personnes. Pour leur créer des ennuis ».

 

 

« « Si c’est une sale bestiole qui sort de là et me saute dessus, je vous tue, L.J. Vous pouvez me croire. Je déteste les plaisanteries stupides. Quelle est cette odeur épouvantable ?

- Du formol. Allez-y. Ouvrez ».

De ses froids yeux gris. Luker scrutait la femme d’un air intéressé, presque amusé. Il lui avait fait peur maintenant. Pendant une seconde, leurs regards se croisèrent. Puis Lil recula de quelques pas et, tendant le bras, fit sauter le couvercle d’un brusque mouvement du poignet.

Une odeur douceâtre s’éleva du carton comme un anesthésique. Deux mains coupées reposaient sur un coussinet de coton hydrophile humide. Elles se recourbaient en une parodie de prière, les paumes se touchant en un seul point, le bout des doigts pressés l’un contre l’autre. La peau, ou du moins ce qu’il en restait, était d’une blancheur crayeuse, boursouflée et si fripée qu’on aurait dit une paire de vieux gants abîmés et l’ongle de l’index droit s’était détaché.

La femme regarda fixement les mains, à la fois, fascinée et dégoûtée. Puis elle saisit le couvercle et l’abattit violemment sur la boite. Le carton se gondola sous le choc ».

 

 

« Ils avaient atteint la cabane, Miss Dalgliesh s’apprêtait à franchir la première l’étroite porte quand Dalgliesh s’écria soudain :

« Non ! Attends ! »

L’instant d’avant, il marchait comme dans un rêve. Maintenant son cerveau comprit soudain les signes que ses sens exercés avaient inconsciemment notés : l’unique trace de pas masculins conduisant du sentier saupoudré de sable à l’entrée de l’observatoire, les douceâtres effluves apportés par le vent qui n’avaient rien à voir avec le parfum de la terre ou de l’herbe. Sa tante s’arrêta. Il se glissa devant elle et se tint sur le seuil de la hutte.

Bloquant presque toute la lumière de sa haute stature, il commença par sentir la mort avant même de la voir. Une puanteur de vomi, de sang et de diarrhée lui piqua les narines. On aurait dit que l’air de la petite hutte était saturé de mal et de corruption. C’était une odeur qu’il connaissait, mais, comme toujours, il dut lutter un bref instant contre une intolérable nausée. Puis il se pencha ; la lumière entra à flots derrière lui et il aperçut clairement le cadavre ».

 

 

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24 août 2014 7 24 /08 /août /2014 17:46

http://blogs.lexpress.fr/les-8-plumes/wp-content/blogs.dir/867/files/2014/01/grand-coeur.jpg

 

« C'est étrange comme, au lieu de me précipiter vers l'avenir, le danger me ramène maintenant à mon passé. Je ne vois pas ma vie de demain, seulement celle d'aujourd'hui et surtout d'hier. L'instant présent, dans sa douceur, rappelle à lui les fantômes de la mémoire et, pour la première fois, je sens intensément le besoin de fixer ces images sur le papier ».

 

 

Je suis un petit peu ennuyée pour réaliser ma critique de ce livre de Jean-Christophe Rufin qui nous offre une biographie romancée de Jacques Cœur, le grand argentier de Charles VII.

Ce livre est très bien écrit, mais l’intrigue, l’histoire avance assez lentement. Ce livre est surtout un ouvrage d’introspection. Après son procès, son évasion et son arrivée sur une petite île, Jacques Cœur arrivant à un grand tournant de sa vie, pas le premier mais qui sera finalement le dernier avant son décès, fait le bilan de sa vie et se raconte.

Une grosse partie du livre (environ 300 pages sur 575 environ) se déroule vraiment assez lentement, sans grand évènement… avant sa rencontre avec Agnès Sorel (ouf, enfin !!) et là je dirais que cela démarre enfin un peu à prendre du rythme.

Je suis ennuyée car il faut le reconnaître, je suis une accro des thrillers, des polars qui ont en général un rythme bien plus soutenu… et j’en lisais en parallèle de ma lecture de Rufin (beaucoup même !). Evidemment, ma lecture du Grand Cœur en a pâti. Heureusement, j’ai regardé cet été un « Secrets d’histoire » sur France 2 consacré à Agnès Sorel… ce qui a eu le mérite de me rebooster pour lire et terminer « Le grand Cœur ».

Ce livre est intéressant d’un point de vue historique car Rufin s’appuie sur tous les faits reconnus et avérés de la vie de Jacques Cœur… après concernant les vrais caractères des personnages, tels Charles VII, Agnès Sorel etc. ce n’est bien évidemment pas certain.

Donc c’est un livre que je vous conseille pour vous imprégner de la période de fin de Guerre de 100 ans et juste après.

 

 

« Charles VII, plus que quiconque, sait faire usage de son apparence mieux que de sa parole. En se montrant tout entier à ses interlocuteurs, il établit d'emblée sur eux son autorité qui est d'une nature très particulière. Pour avoir rencontré bien des hommes de pouvoir dans ma vie, je sais qu'on peut les ranger en deux grandes catégories. Il y a ceux qui exercent leur autorité par la force qu'ils dégagent. Ceux-là sont souvent chefs de guerre ou de parti, mais on trouve parmi eux aussi bien des hommes d'Eglise. L'énergie, l'enthousiasme, l'audace qui s'attache à leur personne donnent à quiconque est mis en leur présence l'envie de tout quitter et le courage de tout affronter pourvu que ce soit en les suivant. Leur pouvoir, c'est la force. Mais il est une deuxième espèce, beaucoup plus rare et surtout plus redoutable, qui tire son pouvoir de sa faiblesse. Les êtres de cette sorte se présentent désarmés, vulnérables, blessés. Placés par la destinée à la tête d'une nation, d'une armée ou d'une quelconque entreprise, de tels hommes font l'aveu, par leur apparence, qu'ils sont impuissants à remplir leur tâche, mais ne peuvent se résoudre à l'abandonner. L'acceptation du sacrifice est si manifeste chez eux qu'elle déclenche l'admiration et l'envie sincère de se mettre à leur service. Plus ils sont faibles, plus ils recrutent de force autour d'eux. Chacun fait assaut de bravoure pour les satisfaire et ils acceptent cet hommage sans se départir de leur air misérable. Ces rois fatigués sont les plus dangereux ».

 

 

Résumé éditeur :

Dans la chaleur d'une île grecque, un homme se cache pour échapper à ses poursuivants. Il évoque sa vie et tente de démêler l’écheveau de son incroyable destin. Fils d'un modeste pelletier, il est devenu l’homme le plus riche de France. Il a permis à Charles VII de terminer la Guerre de Cent ans. Il a changé le regard sur l'Orient, accompagnant le passage des Croisades au commerce, de la conquête à l’échange. Comme le palais auquel il a laissé son nom, château médiéval d’un côté et palais renaissance de l’autre, c’est un être à deux faces. Il a voyagé à travers tout le monde connu, aussi à l’aise dans la familiarité du pape que dans les plus humbles maisons. Parmi tous les attachements de sa vie, le plus bouleversant fut celui qui le lia à Agnès Sorel, la Damede Beauté, première favorite royale de l’Histoire de France, disparue à vingt-quatre ans. Au faîte de sa gloire, il a connu la chute, le dénuement, la torture puis, de nouveau, la liberté et la fortune. Cet homme, c’est Jacques Cœur. Il faut tout oublier de ce que l'on sait sur le Moyen Âge et plonger dans la fraîcheur de ce livre. Il a la puissance d'un roman picaresque, la précision d’une biographie et le charme mélancolique des confessions.

 

 

« La France, en particulier dans le Nord et le Centre, restait un pays ruiné par la guerre. Les bandes armées y pullulaient encore, pillaient les campagnes et rançonnaient les villes. La situation était loin d'être redevenue normale. Le peuple, à vrai dire, avait presque oublié ce que le mot normal signifiait. La guerre durait depuis si longtemps qu'elle constituait l'ordinaire de la vie. Il suffisait qu'elle s'atténue un peu pour que ce léger mieux soit vécu comme un bienfait et presque confondu avec le bonheur ».

 

 

Lien de la fiche du livre sur Babélio

 

http://www.babelio.com/livres/Rufin-Le-grand-Coeur/356205

 

 

« Je te connais aussi bien que je me connais moi-même. Nous sommes deux morceaux d'une étoile qui s'est brisée en tombant un jour sur la terre ».

 

 

« Il est un âge où l'on peut forcer sa nature avec sincérité et se convaincre, jour après jour, que l'on suit un chemin nécessaire alors qu'il vous éloigne de votre volonté profonde et que l'on s'égare. L'essentiel est de garder assez d'énergie pour changer lorsque l'écart devient souffrance et que l'on comprend son erreur ».

 

 

« C’est une grande douleur de tout perdre et d’être condamné, mais c’est une immense leçon d’être jugé et j’oserai dire que c’est presque un privilège. Quiconque n’a pas vécu l’épreuve de la disgrâce, du dénuement et de l’accusation ne peut prétendre connaître véritablement la vie. Les longs mois pendant lesquels fut instruit mon procès sont parmi les moments les plus terribles qu’il m’ait été donné de vivre et, en même temps, ils m’ont plus appris sur moi-même et sur les autres que le demi-siècle de mon existence précédente ».

 

 

« Agnès me hante, depuis que j'ai évoqué ma rencontre avec elle. Pendant toutes ces années, je l'avais placée dans un retrait de ma mémoire, sous une châsse que je n'avais plus ouverte depuis sa mort. Tous mes souvenirs sont restés là, intacts, embaumés comme l'a été son corps. Mais il a suffi que je prononce son nom pour que l'ampoule se brise. Son visage, son parfum, sa voix envahissent tout ».

 

 

« J'ai été l'homme le plus riche d'Occident. On a peine aujourd'hui à dénombrer les châteaux et les domaines qui sont encore ma propriété et moi, je n'ai qu'une préoccupation : savoir s'il se trouvera assez d'eau douce pour me permettre de vivre nu sur une île déserte... »

 

 

« Ce Palais était une offrande que je faisais aux temps futurs, non pas dans l'espoir vain qu'ils souviendraient de moi, mais pour porter témoignage de la force du rêve. Ce qu'un petit garçon de fourreur avait imaginé, à deux rues de là, était devenu cette bulle de pierre posée sur le bord de l'ancien oppidum; ceux qui continueront de le voir quand j'aurai disparu sauront quelle peut être la force de l'esprit et prendront, je l'espère, leurs chimères au sérieux. Toutes les choses existent en dehors de nous. La pierre n'a pas besoin de l'homme pour être pierre. Seul nous appartient ce qui n'existe pas et que nous avons le pouvoir de faire venir au monde ».

 

 

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23 août 2014 6 23 /08 /août /2014 19:50

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« Une âme humaine pouvait supporter la honte presque jusqu’à l’infini tant que celle-ci restait tapie à l’intérieur de soi, dissimulée aux yeux d’autrui. Bien des gens avaient survécu de cette manière ».

 

 

Neville Stuart est définitivement un auteur que j’aime et que je vais suivre.

J’ai lu avec grand plaisir le 3e tome de cette trilogie, toujours plongée dans l’Irlande du Nord et sa violence. J’ai l’impression que l’histoire n’en restera pas là. Car si les affaires des meurtres et de l’enlèvement de Gayla sont réglées… mais il reste certains gros « méchants » en vie et en liberté qui font peser d’énormes dangers sur la vie de l’inspecteur Lennon et sa fille Ellen. Alors une suite serait tout à fait plausible voire souhaitable. En tout cas, perso, j’aimerais énormément.

Ecriture toujours agréable, récit haletant et l’auteur a introduit à son récit un personnage fort et attachant en la personne de la jeune Gayla, une Ukrainienne qui se retrouve bien malgré elle dans un réseau d’immigration et de prostitution tenu par des Lituaniens. Son destin se trouve mêlé à celui de l’inspecteur Lennon chargé de l’enquête sur des meurtres qui se déroulent dans ce réseau

Je me répète mais… à lire absolument !

 

 

« Gayla émit un sifflement menaçant, traçant un arc avec le verre à hauteur des yeux.

« Te fatigue pas, dit Sam. Elle parle pas anglais ».

Gayla comprit chacun de ses mots. Elle réprima un petit rire à l’idée qu’elle se jouait de lui, sentit son esprit flotter comme un drapeau dans le vent, sur le point de se déchirer et de prendre son envol. L’espace d’un instant, elle pensa à le laisser partir, emporté par la folie, mais Mama ne lui avait pas appris à renoncer si facilement. Elle montra les dents et brandit plus haut le morceau de verre ».

 

 

Résumé de l’éditeur :

L'inspecteur Jack Lennon aurait bien aimé passer Noël avec sa fille, mais la police de Belfast est confrontée à un trafic de filles venues de l'Est, orchestré par des Lituaniens alliés à un groupe de Loyalistes. Galya, jeune prostituée ukrainienne, a pris la fuite après avoir tué l'un des deux chefs du gang. Lorsque le corps de Tomas est découvert, son frère Arturas n'a plus qu'une pensée en tête : rattraper Galya et assouvir sa vengeance. Que faire quand on est sans papiers dans un pays inconnu, qu'on a tué un homme et qu'on est poursuivie par des Lituaniens enragés ? Se tourner vers un protecteur. Galya a confiance en ce mystérieux client qui lui a promis de l'aider. Ce que la jeune fille ne sait pas, c'est que cet homme représente la pire menace qu'on puisse imaginer.

Dans ce troisième volume de la trilogie de Belfast, on retrouve l'inspecteur Jack Lennon aux côtés d'une héroïne inoubliable qui lutte pour sauver sa vie.

 

 

« Lennon n’avait apparemment pas de chance avec les inspecteurs chef. C’était à l’un d’eux, Dan Hewitt, qu’il devait sa présence ici ce soir. En l’absence de preuves, et même s’il était possible –Lennon devait bien le reconnaître- de n’y voir qu’une simple expression de sa paranoïa, cette idée s’imposait à lui avec une force toute particulière. Hewitt ne l’avait-il pas vendu un peu plus d’un an auparavant, provoquant la mort de Marie McKenna et épargnant de justesse Ellen ?

Hewitt avait bien des secrets, et Lennon en savait assez pour mettre son ancien ami sur la sellette s’il choisissait un jour de les révéler. En attendant, il gardait ces informations bien rangées, une partie dans sa tête, une autre sur papier. Depuis un an, il épluchait des dossiers pour tenter de prouver l’implication de Hewitt dans des affaires qui avaient été classées sans donner lieu à des poursuites ».

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

 

http://www.babelio.com/livres/Neville-Ames-volees/525842

 

 

« Lennon ne pouvait pas changer ce qui s’était passé. En revanche, il allait tout faire pour qu’Ellen vive le mieux possible à partir de maintenant.

C’était supportable, au début. Le silence de la fillette le soulageait, d’une certaine manière, même si Lennon se savait lâche d’éprouver pareil sentiment. Puis vint la colère. Des éclairs aveuglants, comme la foudre dans un ciel bleu. La moindre contrariété pouvait déclencher une explosion. Si Ellen jouait avec une poupée, et que la poupée ne tenait pas assise comme elle le voulait, elle se mettait à hurler, se roulant par terre et se débattant en tous sens, mordant si on essayait de la contenir. Dans sa fureur, elle cassait parfois des objets ; que ceux-ci lui appartiennent à elle ou à son père, peu importait. Chaque flambée retombait aussi vite qu’elle avait démarré, et la fillette continuait comme si de rien n’était ».

 

 

« - Je me fiche de ce que tu as demandé, l’interrompit Rasa, durcissant à nouveau la voix. Je t’ai sortie de là. Ça m’a couté un paquet d’argent et tu me le dois. Il te suffit de faire plaisir aux clients. C’est si pénible que ça ? Souris-leur, sois jolie et obéissante ».

Rasa se rapprocha de Gayla, tendit une main pour écarter les cheveux de son visage. « Tu es jolie, tu sais ».

Gayla se mordilla nerveusement un ongle.

« Comme une poupée, dit Rasa. C’est tout ce que tu as à faire. Sourire, être jolie et obéissante ».

Gayla tourna les yeux vers elle. « Et si je dis non ? ». »

 

 

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17 août 2014 7 17 /08 /août /2014 23:19

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« Les flics sont impuissants, tellement les gens les détestent. J’ai cru que je pourrais changer ça en m’engageant dans la police. Faire évoluer les choses, ne serait-ce qu’un tout petit peu ».

 

 

Le premier tome de cette trilogie « Les fantômes de Belfast » pouvait se suffire à lui-même. La fin était bonne. Bien sûr, les personnages principaux étaient encore en vie (sauf certains « gros » méchants abattus) donc une suite était tout à fait plausible. J’avoue que j’ai retrouvé avec plaisir l’écriture de Neville Stuart, l’ambiance de ses polars et certains personnages comme Fegan, Marie, Ellen auxquels je m’étais attaché. Le talent de Neville Stuart est de réussir à renouveler l’intrigue, toujours aussi haletante, tout en restant dans le même monde. L’inspecteur Lennon, le policier qui est le père d’Ellen, mais qui ne la connait pas puisqu’il l’a abandonné avant sa naissance, apparait dans ce tome, alors qu’il n’était qu’évoqué dans le premier. Il fait, bien malgré lui, équipe avec Fegan (d’où le titre Collusion, j’imagine) pour partir à la recherche d’Ellen et de Marie qui ont été enlevées et pour les sauver.

Pour lire ce livre, il faut absolument avoir lu le précédent. L’histoire tient en haleine jusqu’au bout. Elle est violente comme est visiblement l’Irlande du Nord. Je ne peux pas en dire plus sans dévoiler trop l’intrigue et ce serait dommage.

Passionnant, à lire absolument !

 

 

« - O’Kane secoua la tête. « Pas celui-là. Je ne veux pas engager quelqu’un qui ait un lien avec moi. Et je veux un travail bien fait. Propre, quoi. Discret.

- D’accord, fit le Voyageur. Alors, c’est quoi ? »

O’Kane s’assombrit. « Très peu de gens sont au courant de ce que je vais te raconter. Si tu réussis, seuls toi et moi en connaîtront les détails. Tu seras bien payé. Mais si jamais quelque chose me revient aux oreilles…. » O’Kane sourit. « Disons que je n’essaierai pas de me faire rembourser. Tu me suis ?

- Je comprends ». »

 

 

Résumé éditeur :

Une collusion. Ils étaient de mèche, continua Toner d'une voix sourde, vibrante de colère. C'est ce qu'on raconte partout. La police, les Anglais et les loyalistes s'entendaient par derrière...

Jack Lennon, policier d'Ulster catholique et à ce titre ostracisé par sa communauté et par les protestants loyalistes, cherche à retrouver Ellen, sa fille de six ans que son ex-femme a cachée. Sa hiérarchie lui ordonne de laisser tomber, mais Jack n'obéit pas. Confronté à l'enchevêtrement des haines et des vengeances héritées de la guerre civile, Jack en vient à faire alliance avec Gerry Fegan, le terrible tueur des Fantômes de Belfast, qui lui-même n'en finit pas d'essayer de solder les comptes de cette période. Sur leur route les attendent un vieux truand malade et son glaçant homme de main...

 

 

« Fegan aimait lire dans le métro. Pas dans le silence de sa chambre humide et froide. Ni dehors dans les lieux publics, trop bruyants. Mais le bringuebalement régulier du métro lui convenait. Du reste, il fallait bien poser son regard quelque part. Les premiers temps, il s’étonnait de voir les gens s’endormir dès qu’ils s’asseyaient, ou même fermer les yeux en s’accrochant à la barre. Puis il fit de même.

Victor Gonzalez, électricien brésilien aux fortes épaules poilues appelait ça « la narcolepsie de New York ». Plutôt que d’éviter constamment de croiser le regard des autres, mieux valait fermer les yeux et rester dans son monde. Mais les rêves et les visions de la nuit surgissaient alors derrière les paupières de Fegan. C’est pourquoi il préférait lire ».

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

 

http://www.babelio.com/livres/Neville-Collusion/384532

 

 

« La consolidation de l’Union européenne et la stabilisation de l’Irlande du Nord avaient ramené une certaine prospérité, mais aussi ouvert la porte aux criminels.

C’est le Sud qui fut touché en premier. A Dublin, les truands gagnaient chaque jour un peu plus de terrain. Les affrontements meurtriers des gangs en République d’Irlande devenaient presque aussi fréquents que l’avaient été les massacres entre groupes paramilitaires dans le Nord durant les Troubles. Là-haut, les paramilitaires conservaient la mainmise sur les rackets. Les criminels de base ne pouvaient opérer aucune percée, mais les Européens de l’Est débarquaient à présent en force.

Les loyalistes coopéraient avec les Lituaniens depuis quelque temps déjà ».

 

 

« La gueule d’un canon s’alluma dans la ruelle, une balle ricocha par terre près de sa tête. Les oreilles bourdonnantes, il tourna le corps sur lui pour s’en couvrir. Encore deux éclairs et le corps fut pris de convulsions. Suivant le bras jusqu’à trouver la main, Fegan s’empara du pistolet que serraient les doigts crispés, le braqua sur le canon à présent invisible et pressa la détente, trois fois. Comme à la lumière d’un stroboscope, il vit un homme, les bras levés, qui tombait à la renverse ».

 

 

Ni l’un ni l’autre n’avait voulu tomber amoureux. Etant donné la famille de Marie –une Mc’Kena, bon sang, la nièce de Michael Mc’Kenna- il n’aurait pas dû s’en approcher. Leur relation détruisit le peu de liens que Marie conservait avec les siens, tandis que les collègues de Lennon mirent un point d’honneur à massacrer sa carrière chaque fois qu’ils en eurent l’occasion. Alors qu’on lui promettait un poste à la Branche Spéciale, on le détacha brusquement au CID. Sans explication, mais il savait pourquoi. Un flic catholique, déjà, c’est chose rare, et voilà qu’à présent il fricotait avec la nièce de Michael McKenna. Entre les menaces des Républicains, avec leurs cartes de messe et les balles reçues par la poste, ou, en face, les regards durs et le silence sur son lien de travail, il n’aurait su dire ce qui lui pesait le plus.

 

 

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13 août 2014 3 13 /08 /août /2014 16:54

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« Tu t'es servi de nous. Tu nous racontais qu'on n'avait aucun avenir, qu'on devait se battre pour gagner une vie meilleure. Tu nous fourrais les armes entre les mains et tu nous envoyais tuer à ta place ».

 

 

Retour en Irlande du Nord, avec Neville Stuart, écrivain irlandais, découvert encore grâce aux Carnets de route de la Grande Librairie (merci pour cette émission que j’adore !). J’avais déjà beaucoup apprécié les livres de Sorj Chalandon sur ce pays, les Troubles et l’après processus de « paix » etc. C’est très particulier comme ambiance faite de haine, de guerre, de rancœurs, d’assassinats, de violence… et dans un coin d’Europe si proche géographiquement de nous, mais si éloigné de notre quotidien.

Là, on suit et on s’attache principalement à un ancien tueur, Gerry Fegan, qui a fait de la prison pour ses meurtres. Cet homme a une nature très particulière… C’est en même temps, un vrai tueur, froid, méthodique, très bon dans son « métier » mais il est également bourré de culpabilités depuis sa sortie de prison et avec une certaine sensibilité. Cette culpabilité est surtout nourri par le fait qu’il est suivi nuit et jour par les 12 personnes qu’il a tuées. Ce sont ses Suiveurs comme il les appelle. Il dort très peu, ses nuits étant peuplées de cauchemars. Depuis sa sortie de prison, il s’est éloigné de son ancien milieu. Il boit pour essayer de fuir ses Suiveurs. Les gens le prennent pour un fou car il parle avec ses ombres. Peu à peu il comprend ce que ses Suiveurs veulent de lui. Il doit tuer les commanditaires des meurtres dont ils ont été victimes. A cette seule condition, ils le laisseront en paix.

Alors, l’un après l’autre, Fegan fait ce qu’il a toujours fait : tuer. Mais les choses ne sont pas aussi simples… et elles se compliquent encore plus par sa rencontre avec Marie McKenna et surtout avec sa fille, Ellen. Il ne comprend pas ce qui lui arrive, mais il sait qu’il fera tout pour les protéger.

Récit haletant, très bien écrit, j’ai pris un très grand plaisir à lire ce livre et je vous conseille vivement cet auteur. « Les fantômes de Belfast » est le 1er tombe d’une trilogie… j’ai dévoré déjà le 2e et je suis à fond dans le 3e !!!

Bonne lecture !

 

 

« "Pourquoi acceptez-vous de vous promener avec quelqu'un comme moi ? Pourquoi m'avez-vous ramené en voiture hier ?

- Je ne sais pas exactement", répondit-elle. Puis, après quelques secondes de réflexion : "Vous avez entendu ce que j'ai dit devant le cercueil d'oncle Michael, mais vous ne m'avez pas jugée. Je suis toujours exposée au jugement des autres. Dans mon travail, on sait de quel milieu je viens, de quelle famille, et on me juge. Mon milieu et ma famille ne me pardonnent pas ce que j'ai fait, comme si tomber amoureuse d'un flic était un acte de trahison, et vous avez vu comment tout le monde me regardait, hier et aujourd'hui. Où que j'aille, on sait qui je suis, d'où je viens, ce que j'ai fait, et on me juge à cause de ça. Alors, voilà pourquoi. Parce que vous ne m'avez pas jugée". »

 

 

Résumé éditeur :

Signé le 10 avril 1998, l’Accord de Paix pour l’Irlande du Nord a mis un terme à des années de guerre sanglante. En 2007, Belfast est une ville où se presse une foule d’étudiants et de jeunes cadres, et où ont fleuri bars branchés et boutiques de luxe. Pourtant, les anciennes haines n’ont pas disparu. Entre les anciens militants toujours attachés à leur cause, les activistes reconvertis en politiciens présentables et les gangsters qui prospèrent, le pays cherche son identité. Gerry Fegan, lui, se débat avec ses démons personnels. Depuis qu’il est sorti de la prison de Maze, cet extueur de l’IRA est devenu alcoolique. Il est hanté par les fantômes des douze personnes qu’il a délibérément assassinées et ne connaît plus le repos. Le seul moyen de se débarrasser de ces ombres qui assaillent sa conscience sera d’exécuter un par un les commanditaires des meurtres. Mais les nouveaux cadavres que laisse Gerry Fegan sur son passage menacent le précaire équilibre du processus de paix. Une chasse à l’homme commence sur fond de paranoïa et de duplicité, jusqu’à un final explosif.

Avec Les Fantômes de Belfast, Stuart Neville, révélation du roman noir irlandais, signe un thriller où dominent la tension et l’effroi, servi par une écriture tranchante. Il a su donner à son personnage principal un caractère ambigu et profondément tragique. Entre remords et désir de vengeance, Fegan, qui aspire à la rédemption, incarne les contradictions d’un territoire en quête d’identité, où le feu semble toujours couver.

Stuart Neville est originaire d’Armagh, en Irlande du Nord. Après des études de musique, il s’est tourné vers la création de sites internet.

 

 

« Un boulot. Voilà comment il avait toujours considéré le fait de tuer quelqu'un. C'était un travail, rien de plus, qu'on accomplissait sans état d'âme ni émotion. A la différence des assassins qui se voulaient artistes, lui se voyait comme un simple exécutant, même pas un artisan, juste un ouvrier qui connaît bien son métier. Il fallait être doté d'une solide carapace, de la faculté de laisser sortir la brutalité tapie en soi, et accepter d'agir à la place de ceux qui en étaient incapables ».

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

 

http://www.babelio.com/livres/Neville-Les-Fantomes-de-Belfast/292506

 

 

« Elle poussa un profond soupir. « La haine est un sentiment terrible. C’est bête et ça ne sert à rien. On peut détester quelqu’un de toutes ses forces, il n’en souffrira pas pour autant et continuera à vivre de la même manière. La seule personne à qui cela fait mal, c’est soi même. Alors, à quoi bon ? Je refuse de les détester. C’est ma famille, et elle le restera ». »

 

 

« Fegan se redressa sur la banquette arrière, appuyant toujours l’arme contre le dossier du siège. Sa chemise mouillée de sueur lui collait aux omoplates. Il examina le terrain vague tout autour. Pas de vidéosurveillance, personne. Seuls les rats pour témoigner.

Et les Suiveurs.

Ils attendaient entre les ombres en observant la scène. Tous, sauf le garçon. Lui était penché sur la vitre du conducteur, les mains en visière au-dessus de ses yeux. Il fixait McKenna ».

 

 

« Dans le faible rayonnement qui montait de l’eau, il vit les yeux ternes de McKenna fixés sur lui, ses lunettes brisées, suspendues à une oreille. Il lui tira une autre balle dans le cœur, par prudence. Le jappement rauque du pistolet roula à la surface de la rivière jusqu’à rejoindre les lumières scintillantes au fond.

Après avoir essuyé ses yeux humides et brûlants, Fegan jeta un regard tout autour. Les Suiveurs émergeaient de l’ombre et se disputaient la meilleure place près de la portière ouverte pour observer tour à tour Fegan et le corps inerte. Il les détailla un par un, s’arrêtant sur chaque silhouette avant de passer à sa voisine. A mesure qu’ils reculaient dans l’obscurité, il les compta.

Le garçon avait disparu.

Un de moins.

Ce qui en laissait onze ».

 

 

« Le feu changea de couleur. Sans lâcher Fegan, Ellen prit la main de sa mère et ils avancèrent vers l’Ulster Museum. L’ombre des arbres les engloutit à l’entrée des Botanic Gardens. Fegan eut brusquement envie de s’enfuir au fond du parc, de s’arracher à Marie et à son enfant ; pourtant, il aimait sentir la main de la petite dans la sienne. Sa peau lui semblait plus propre à ce contact. « Voilà ce que font les gens normaux, se dit-il. Voilà ce que les gens normaux ressentent ». Jamais il n’avait pensé qu’on pût éprouver terreur et paix en même temps, mais telles étaient les deux émotions qui se bousculaient en lui tandis qu’ils déambulaient entre les pelouses et les fleurs nouvellement écloses ».

 

 

« « Juste une chose. Qu’est-ce que je fais, après Fegan ? Je reste à Belfast avec McGinty, ou je retourne à Dundalk ?

- Pas si vite, dit l’agent. On en a discuté dernièrement. En haut, ils pensent qu’il est temps pour toi de sortir de la clandestinité. Je suis aussi de cet avis. Tu as suffisamment donné ».

Campbell eut un rire sinistre. « Qu’est-ce que vous racontez ?

- Quel âge tu as, maintenant ? Trente-huit ? Tu ne rajeunis pas. Je reconnais que tu te débrouilles pas mal, mais pour combien de temps ? Il suffit d’un seul dérapage. Sors de ce merdier, pendant que tu peux encore te refaire une vie ».

Campbell posa le costume sur le lit. « C’est ça, ma vie.

 

Une vie ? Tu appelles ça une vie ? Tu es en planque depuis trop longtemps, Campbell. Ce n’est pas sain pour toi. Surtout que les choses changent, ici, tu as remarqué. Il n’y a plus de soldats dans la rue, on calme le jeu. Réfléchis : quand la paix sera revenue, à quoi tu serviras ? ». »

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6 août 2014 3 06 /08 /août /2014 11:00

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« Sauver une vie t'en rend responsable. Je ne vois pas pourquoi cette responsabilité ne devrait pas franchir les générations ».

 

 

Décidemment j’aime beaucoup comment Peter May parle de son Ecosse natale, et en particulier des îles Hébrides. C’est vraiment des terres dures, sauvages, d’une beauté brutale, mais il m’a fait aimer ces îles… et m’a donné la curiosité de mieux les connaître, les découvrir…

Pour lire ce dernier tome de la trilogie, il est préférable d’avoir lu le 2e, « L’homme de Lewis » car certains faits débutés dans ce 2e tome continuent dans le 3e.

Les personnages sont toujours attachants, hauts en couleurs et le suspens intense. Au détour des lignes, Peter May nous parle de certains faits historiques de ces contrées, donc intéressant pour qui s’intéresse un peu à ce qui se passe ailleurs dans le monde.

Bref, à lire !!!!

 

 

« La vue qui l’accueillit était presque surnaturelle. Les montagnes du sud-est de Lewis se dressaient tout autour de lui et allaient se perdre dans l’obscurité des nuages les plus bas. A ses pieds, la vallée semblait plus large que pendant la nuit, à la lueur des éclairs. Semblables à des spectres, les gigantesques éclats rocheux jonchant le fond émergeaient de la brume qui progressait en volutes depuis l’est où le soleil encore caché projetait une inquiétante lueur rouge. On se serait cru à l’aube des temps.

Derrière les abris en ruines qu’on appelle des ruches en raison de leur forme, la silhouette de Whistler debout sur une crête dominant la vallée se découpait contre la lumière. Fin, d’un pas mal assuré sur le sol détrempé, le rejoignit avec peine ».

 

 

Résumé de l’éditeur :

Depuis qu'il a quitté la police, Fin Macleod vit sur son île natale des Hébrides, à l'ouest de l'Ecosse. Engagé pour pourchasser les braconniers qui pillent les eaux sauvages des domaines de pêche, il retrouve Whistler, son ami de jeunesse. Le plus brillant des enfants de Lewis. Le plus loyal aussi qui, par 2 fois, lui a sauvé la vie. Promis au plus bel avenir, il a pourtant refusé de quitter l'île où il vit aujourd'hui comme un vagabond ; sauvage, asocial, privé de la garde de sa fille unique. Et d'entre tous, il est le plus redoutable des braconniers. Quand Fin se voit contraint de le traquer, Whistler, de nouveau, l'arrache à la mort et le conduit jusqu'à un lac qui abrite depuis 17 années l'épave d'un avion.L'appareil que tous croyaient abimé en mer, recèle le corps d'un homme assassiné.

Dans sa quête pour résoudre l'énigme, Fin opère un retour vers le passé qui le confronte aux 3 femmes qui ont marqué sa vie : Marsali qui a hanté toute son existence, Mairead à la voix pure qui a envouté ses premières années d'homme, Mona dont l'a séparé pour toujours la mort tragique de leur fils.

Opus final de la trilogie de Lewis, "Le Braconnier du lac perdu" en est aussi le plus apocalyptique. Alors que ressurgissent les démons enfouis et que les insulaires affrontent une nature dévastatrice, l'heure des comptes a sonné et les damnés viennent réclamer leur lot de victimes.

 

 

« « Eh bien, ça fait une paye, Fin ». Bien qu’il s’exprimât en anglais la plupart du temps, avec Fin, il revenait au gaélique sans même y penser. C’était le langage de leur enfance, le premier qui leur venait naturellement à la bouche ».

 

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

 

http://www.babelio.com/livres/May-Le-Braconnier-du-Lac-Perdu/392028

 

 

« L’ensemble de maisons et de fermes qui constituaient le village de Crobost, dénué d’arbres et livré aux assauts du vent, s’égrenait sur un kilomètre de corniche et dominait la plage de Port of Ness, le port de l’île situé le plus au nord. Endommagé par les tempêtes, il n’était plus utilisé qu’à l’occasion par un pêcheur de crabes de passage. De là où il était, Fin pouvait voir quelques petits bateaux que l’on avait tirés sur le sable. D’autres se balançaient lentement, à l’abri de la jetée, en faisant grincer leurs amarres ».

 

 

 

« « C’était quoi, l’Iolaire ? », demandai-je.

Elle m’observa, l’air interrogateur. « Pourquoi me demandes-tu ça ?

- J’ai vu le monument à Holm Point aujourd’hui ». Je ne savais pas pourquoi, mais je n’avais pas envie de lui parler du vieillard.

Son regard se perdit dans le vide, comme si elle fouillait dans un passé lointain. Elle secoua la tête. « C’est quelque chose dont les gens ne parlent pas vraiment. Et je suppose qu’aujourd’hui, plus personne ne s’en souvient.

- Que s’est-il passé ?

- On dit qu’il s’agit très certainement de la pire catastrophe maritime survenue en temps de paix dans l’histoire du Royaume-Uni. Après celle du Titanic.

- Et c’est arrivé ici, à Lewis ? » J’étais incrédule. Pourquoi n’en avais-je jamais entendu parler auparavant ? »

 

 

« L’eau coulait à quelques centimètres de nos visages, crachant et rageant. Nous l’avions vaincue. Il me vint à l’esprit que c’était ainsi que son arrière-grand-père avait dû utiliser la ligne de John Finlay Macleod pour sauver la vie de mon grand-père.

Whistler roula sur le dos et mit à rire, le visage tourné vers le ciel. Je luttai pour reprendre mon souffle et je m’entendis d’une voix tremblante lui demander ce qu’il y avait de si drôle. Il se tourna vers moi, hilare. « Espèce d’imbécile. Tu es le plus gros poisson que j’aie jamais pêché, et tu n’es même pas comestible ! ». »

 

 

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2 août 2014 6 02 /08 /août /2014 17:21

http://www.ur-web.net/PeterMayFrancais/images83/lhommedelewis.jpg

 

« L’Union de Fin et de Mona, elle aussi, s’était faite par commodité. Une amitié sans amour, avec un peu de sexe de temps à autre, qui n’avait tenu que grâce à l’amour commun pour leur fils. Et maintenant que Robbie n’était plus là, leur histoire s’arrêtait à la Court of Session. Une requête de divorce. Une feuille de papier qui allait clore un chapitre de leurs vies qui avait mis seize ans à s’écrire.

Il vit la douleur sur son visage, et les regrets de toue une vie revinrent le hanter.

Quelques minutes suffirent pour faire disparaître toutes ces années au fon de la poubelle de l’histoire. Les bons et les mauvais moments ».

 

 

Je voulais absolument lire un nouvel ouvrage de Peter May découvert grâce à la Grande Librairie.Et j’attendais beaucoup des livres qu’il avait écrit sur son pays, l’Ecosse et en particulier les îles Hébrides. Et franchement, je n’ai pas été déçue… La qualité et l’écriture sont bien supérieures à celles de son polar « Le mort aux quatre tombeaux » (qui était malgré tout très agréable à lire). Il a beaucoup de talent pour évoquer ces terres du bout du monde où il n’est pas facile de vivre, mais on sent son amour pour cette nature sauvage, les insulaires. L’intrigue est en plus bien menée qui donne un bon suspens et du rythme à cet hymne aux îles Hébrides. J’ai également découvert combien étaient intriquées en Ecosse aussi, les religions. Quel poids elles ont fait et font sans doute encore peser sur les gens. J’ai été très émue en découvrant le sort réservé aux orphelins, en particulier aux orphelins catholiques, les « homers », véritables esclaves, pour certains très maltraités.

Passionnant ce livre. L’homme de Lewis est le 2e tome d’une trilogie. Je n’ai pas lu le premier, mais cela ne m’a pas gêné. Je me suis tout de suite attachée à Fin Macleod et à tous les personnages de ce roman. Je me suis précipitée bien sûr la suite « Le braconnier du Lac Perdu ».

 

 

« La pluie tambourine contre la fenêtre. Quel raffut ! Bien sûr, quand on était sur la lande, on ne l’entendait pas. Le vent couvrait tout. Mais on la sentait, pour sûr. Elle vous aiguillonnait le visage, portée par un vent de force dix. Elle arrivait à l’horizontale, parfois. J’aimais cette sensation. Dehors en pleine nature, seulement moi et l’immensité du ciel, et la pluie qui me brûlait le visage ».

 

 

Résumé éditeur :

En rupture de ban avec son passé, Fin Macleod retourne sur son île natale de Lewis. La mort tragique de son jeune fils a pulvérisé son mariage. Impuissant et résigné, il a quitté la police. La lande balayée par les vents, la fureur de l'océan qui s'abat sur le rivage, les voix gaéliques des ancêtres qui s'élèvent en un chant tribal : il pense pouvoir retrouver ici un sens à sa vie.

Mais, Fin à peine arrivé, on découvre le cadavre d'un jeune homme, miraculeusement préservé par la tourbière. Les analyses ADN relient le corps à Tormod Macdonald, le père de l'amour de jeunesse de Fin, et font de lui le suspect n° 1. C'est une course contre la montre qui s'engage alors : l'inspecteur principal est attendu sur l'île pour mener l'enquête et il n'épargnera pas le vieil homme, atteint de démence sénile.

Au rythme des fulgurances qui traversent l'esprit malade de Tormod, le passé ressurgit, douloureux, dramatique, et dévoile le sort que la société écossaise a réservé pendant des décennies aux « homers » : ces enfants orphelins ou abandonnés que l'Église catholique envoyait sur les îles Hébrides.

Après L'île des chasseurs d'oiseaux, on retrouve ici avec bonheur la figure d'un enquêteur indécis à la croisée des chemins, tenté de construire son avenir sur les cendres du passé. L'Écosse mystérieuse, majestueuse et sauvage est un écrin de rêve pour ces vies dans la tourmente, magistralement orchestrées par Peter May.

 

 

« Etant catholiques, nous n’étions pas autorisés à assister aux assemblées matinales réservées aux protestants. Non pas que cela me posât le moindre problème de ne pas participer aux trucs religieux. Je n’ai rencontré Dieu que bien plus tard, et bizarrement c’était un Dieu protestant. Mais il fallait que l’on reste dehors, dans la cour, par tous les temps, jusqu’à ce que ce soit terminé. Je ne compte pas les fois où, lorsqu’on nous laissait enfin entrer, nous nous retrouvions assis à nos bureaux, trempés jusqu’aux os et grelottant dans des salles de classe glaciales. C’est un miracle que nous n’ayons pas attrapé la mort.

Pour rattraper le tout, nous étions des gosses de La Résidence. Ce qui nous démarquait encore des autres ».

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

 

http://www.babelio.com/livres/May-Lhomme-de-Lewis/445535

 

 

« Passagers anonymes, ils avaient débarqué du ferry à Lochboisdale, avec des pancartes autour du cou, leur passé effacé. Et à présent, avec Peter mort et son frère John enfermé dans les brumes de la démence, qui restait-il pour se souvenir ? Qui pouvait témoigner de leur véritable identité ? Ces garçons étaient perdus pour toujours ».

 

 

« Je ne respecterai jamais ce en quoi tu crois, Donald. Seulement ton droit à y croire. Comme tu devrais respecter mon droit de ne pas croire...La foi est la béquille du faible. Tu l'utilise pour camoufler les contradictions. Et tu y reviens pour donner des réponses simples à des questions insolubles ».

 

 

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