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4 juin 2014 3 04 /06 /juin /2014 19:46

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« - On peut te convaincre de changer d’avis ?

Ces derniers jours, pendant que Dexter rassemblait un maximum de détails pratiques, la réponse aurait sans doute été « oui ». Ou, du moins, « peut-être ». Seulement, la nuit précédente, Kate s’était engagée à arrêter une décision définitive et elle était restée assise dans son lit, droite comme un I, à se tordre les mains jusqu’à 4 heures du matin. Elle s’était efforcée de déterminer ce qu’elle voulait. Elle avait passé la majeure partie de sa vie –toute sa vie, en fait- à réfléchir à une autre question : De quoi ai-je besoin ? Jamais elle n’avait relevé le défi de s’interroger sur ce qui lui plaisait.

Elle en avait conclu qu’à cet instant précis, son désir premier était de démissionner. De quitter le bureau. D’abandonner sa carrière. De démarrer un autre chapitre de son existence, un tout nouveau livre dans lequel elle incarnerait un personnage différent. Elle n’avait pas forcément envie d’être une femme au foyer, sans activité professionnelle, mais elle ne voulait plus exercer son métier.

A la lumière voilée d’une matinée étouffante d’août, sa réponse avait donc été :

- Non, désolée.

Joe s’était fendu d’un rictus crispé qui ressemblait plus à une grimace qu’à un sourire, puis il était passé du bureaucrate de niveau intermédiaire qu’il prétendait être à l’impitoyable guerrier qu’elle avait deviné sous la carapace ».

 

 

Si une amie n’avait pas eu la gentillesse de me l’offrir, je serais sans doute passé à côté de ce livre. Car il faut être honnête, le titre « Les expats », bof pas génial ni attirant, même si effectivement l’intrigue se déroule dans le monde des expatriés. Je ne connaissais pas l’auteur. Et la page de couv, à laquelle j’avoue être assez sensible en règle générale, n’est pas du tout adaptée à un bon thriller… elle est passe-partout, un peu « criarde » et franchement on croirait une histoire un peu à l’eau de rose… Or il n’en est absolument rien… le seul indice…. ce mot magique pour moi « Thriller » tout en bas sur la page de couv.

Et c’est un vrai bon thriller… une intrigue qui vous prend par la main, l’air de rien, et qui ne vous la lâche plus jusqu’à la dernière page. Et franchement, une fois démarré, je n’ai eu de cesse de le terminer pour connaître enfin le fin mot de l’histoire. L’auteur nous donne des indices, petit à petit, très peu et joue avec nos nerfs.

On alterne, entre le déroulement du jour « aujourd’hui, telle heure »… très peu de lignes… qui peu à peu nous rapproche du dénouement. Ces mini pages disséminées au milieu de retour dans un passé assez récent qui met en place le puzzle.

C’est un peu l’histoire de l’arroseur arrosé. Kate, ancienne agent de la CIA (15 ans de sa vie) démissionne pour suivre son mari au Luxembourg qui y a une excellente opportunité pour son travail. Elle découvre alors la vie de femme au foyer, dans un pays étranger, et le monde étrange, un peu superficiel et bien « codé » des « expats ».

Petit à petit, des doutes s’insinuent dans son esprit. Qui est vraiment son mari ? Qui sont ces nouveaux « amis », Bill et Julia ? Etc. Tout devient étrange et son ancienne profession reprend le dessus pour essayer de découvrir ce qui se passe.

Je ne vous en dirai pas plus, à vous de le découvrir en lisant ce livre… j’ai passé un très bon moment avec Kate.

 

 

« Kate avait été accueillie à la Direction des opérations, nouvelle famille soudée et universelle, composée de gens comme elle : intelligents, fonceurs mais pas forcément doués pour les relations humaines. Elle adorait son travail, même si certains aspects la réveillaient parfois en sueur au milieu de la nuit. En un mot, elle s’épanouissait dans le Service de la clandestinité.

Quelques années plus tard, Kate avait laissé un peu de place à Dexter et, bientôt, à des enfants. A mesure que son existence se remplissait d’une nouvelle famille – bien réelle celle-là -, ses secrets étaient devenus un souci, une gêne agaçante, une arthrite de l’âme. Kate devait mettre de côté son ancienne vie, fabriquée de toutes pièces et caractérisées par des sentiments qui n’avaient rien à voir avec l’amour. Elle avait de moins en moins besoin de la CIA. Son mari et ses enfants monopolisaient désormais ses pensées ».

 

 

Résumé éditeur :

Connaissons-nous vraiment les personnes qui partagent notre vie ? Cette question, Kate se la pose souvent, elle qui n’a jamais révélé à son mari, Dexter, qu’elle travaillait pour la CIA. Quand celui-ci lui annonce son embauche au Luxembourg, Kate est ravie. Elle va enfin pouvoir tirer un trait sur son passé. Raccrocher son tablier d’agent, prendre un nouveau départ avec sa famille. Là-bas, Kate n’a d’autre choix que de se réinventer, s’intégrer dans le milieu très cosmopolite des expatriés, s’occuper de la maison tandis que Dexter, de plus en plus distant, rentre extenué le soir… Paranoïa ou instinct ? Malgré son environnement paisible et quelque peu ennuyeux, se réveille chez Kate une méfiance de plus en plus vive. Pourquoi son mari refuse-t-il de lui donner le nom de son employeur ? Et qui sont réellement Julia et Bill, ce couple d’Américains qui cherchent leur amitié de façon si appuyée ? Car Kate sait bien une chose : si elle a pu garder tant de secrets si longtemps, n’importe qui peut mener une double vie…

 

 

« A présent; il n'existait plus de réelles frontières entre l'Allemagne, la France, la Belgique et le Luxembourg. Des années de carnage pour assurer la souveraineté des territoires, l'intégrité des nations, et voilà qu'aujourd'hui on ne montrait même plus son passeport quand on voulait circuler entre les pays alliés et les forces de l'Axe ».

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

 

http://www.babelio.com/livres/Pavone-Les-expats/427778

 

 

« C’était Hayden qui, des années auparavant, avait parlé du sang à Kate.

- Shakespeare, il n’était pas con, avait-il lancé un jour qu’ils traversaient le Ponte Umberto.

L’entrainement terminé, son coach l’emmenait dîner dans une trattoria située derrière le Castel Sant’Angelo.

- Le truc qui torturait Lady Macbeth, c’était le sang de Duncan. Si tu laisses faire, il t’arrivera la même chose. « Va-t-en, maudite tache ! »

Kate avait dévisagé Hayden. Par-dessus son épaule se dressait le splendide dôme de la basilique Saint-Pierre, baigné par la lumière dorée du couchant. L’Américain s’était retourné pour admirer le paysage.

- Dès que tu vois quelque chose, tu ne peux plus l’oublier. Si tu ne veux pas être obligée de l’avoir sous les yeux jusqu’à la fin de tes jours, évite de regarder.

Ils s’étaient éloignés du Vatican et avaient rebroussé chemin à pied vers l’ancienne prison.

- « Qui aurait cru que ce vieillard eut encore tant de sang dans le corps ? »

(…)

- Rappelle-toi, ma grande. Ils regorgent tous d’une quantité impressionnante de sang ».

 

 

« Quelle solitude absolue ! Kate était entourée de gens, baignée dans un océan de mensonges, incapable de confier la moindre vérité à quiconque, que ce soit à de vagues connaissances, à des amis de passage, à des proches ou même à son âme sœur, le seul et unique, son partenaire, son allié, l’homme qui représentait tout pour elle. La tête renversée en arrière, il riait avec insouciance, les lunettes de travers, les cheveux en bataille, la mine espiègle. Elle l’aimait tant, même quand elle le détestait.

Elle observa son mari, les secrets qui existaient entre eux et la distance qu’ils créaient au sein de leur couple. Ses secrets à elle : son existence clandestine. Le fait qu’elle l’ait déjà espionné et qu’elle l’envisageait encore, le rempart de contrevérités qui grandissait au fil des jours, à chaque conversation qu’ils n’avaient pas, à chaque aveu qu’elle ne lui faisait pas ».

 

 

« - Le colonel n’est plus qu’un tronc relié à une tête. Et ses yeux ?

- Oui ?

L’agent fédéral savoure une gorgée de coûteux vin rouge.

- Ils sont ouverts. Vous savez ce que ça signifie ?

Tout le monde est au courant. Personne ne bronche.

- On l’a obligé à regarder, confirme Bill. Le Colonel a assisté à la propre amputation de ses bras et de ses jambes ».

 

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commentaires

P
<br /> un petit coucou par ici .. même si je ne suis pas une lectrice assidue comme toi !! bizz<br />
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