Bonjour
Episode noir de notre histoire dont nous avons longtemps évité de parler ou de s’en souvenir… d’ailleurs, c’est peut être encore un peu le cas…
Cette terrible rafle rafle du Vél’ d’hiv’ du 16 et 17 juillet 1942, symbole ô combien douloureux et honteux de ce que fut le gouvernement de Vichy et l’antisémitisme français. L’indifférence ou pire, l’approbation de certaines méthodes des nazis.
Cet épisode fait écho à un livre que je suis précisémment en train de lire « Elle s’appelait Sarah » de Tatiana de Rosnay qu’on m’a prêté en m’en disant le plus grand bien. C’est justement l’histoire d’une petite fille juive qui est arrêtée avec sa famille lors de cette rafle en juillet 1942. Ce que j’en ai déjà lu, c’est un livre très bien et ma foi, bien utile pour la mémoire, la mémoire collective française.
Pour rappel, les événements :
Les 16 et 17 juillet 1942, 13 152 Juifs parisiens (1.129 hommes, 2.916 femmes et 4.115 enfants), sont arrêtés par la police française. Une rafle qui prit le nom de «rafle du Vél d’Hiv», du nom du lieu (le Vélodrome d’Hiver) où une partie d’entre eux ont été conduits avant leur transfert vers les camps d’internement de Drancy, Beaune-la-Rolande ou Pithiviers. La rafle devait en principe concerner les seuls Juifs étrangers adultes ou adolescents (la déportation des Juifs de nationalité française viendrait plus tard) dont une liste avait été dressée mais les autorités françaises ont pris l’initiative d’y adjoindre les enfants.
Simultanément 1989 hommes et 3003 femmes, couples sans enfants et célibataires, étaient arrêtés et enfermés dans le camp de Drancy.
Dans les camps de Beaune-la-Rolande et Pithiviers, les enfants en bas-âge, environ 3.000, ont été brutalement séparés de leurs parents qui furent déportés les premiers. Les enfants furent transférés à Drancy et déportés entre le 17 et 31 août 1942.
La quasi-totalité des 13.152 raflés furent déportés.
4500
C’est le nombre de policiers qui furent mobilisés les 16 et 17 juillet 1942 pour aller rafler les Juifs dans Paris.
Jacques Chirac a prononcé un discours en 1995 lors de la cérémonie commémorant la rafle des 16 et 17 juillet 1942. Allocution au cours de laquelle le Président de la République a reconnu officiellement la responsabilité de la France dans la déportation des Juifs.
Enfin ! !
Mieux vaut tard que jamais.
A ne pas oublier..
« (…) Il est difficile de les évoquer, aussi, parce que ces heures noires souillent à jamais notre histoire, et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'Etat français.
Il y a cinquante-trois ans, le 16 juillet 1942, 450 policiers et gendarmes français, sous l'autorité de leurs chefs, répondaient aux exigences des nazis.
Ce jour-là, dans la capitale et en région parisienne, près de dix mille hommes, femmes et enfants juifs furent arrêtés à leur domicile, au petit matin, et rassemblés dans les commissariats de police.
On verra des scènes atroces : les familles déchirées, les mères séparées de leurs enfants, les vieillards - dont certains, anciens combattants de la Grande Guerre, avaient versé leur sang pour la France - jetés sans ménagement dans les bus parisiens et les fourgons de la Préfecture de Police.
On verra, aussi, des policiers fermer les yeux, permettant ainsi quelques évasions.
Pour toutes ces personnes arrêtées, commence alors le long et douloureux voyage vers l'enfer. Combien d'entre-elles ne reverront jamais leur foyer ? Et combien, à cet instant, se sont senties trahies ? Quelle a été leur détresse ?
La France, patrie des Lumières et des Droits de l'Homme, terre d'accueil et d'asile, la France, ce jour-là, accomplissait l'irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux.
Conduites au Vélodrome d'hiver, les victimes devaient attendre plusieurs jours, dans les conditions terribles que l'on sait, d'être dirigées sur l'un des camps de transit - Pithiviers ou Beaune-la-Rolande - ouverts par les autorités de
Vichy.
L'horreur, pourtant, ne faisait que commencer.
Suivront d'autres rafles, d'autres arrestations. A Paris et en province. Soixante-quatorze trains partiront vers Auschwitz. Soixante-seize mille déportés juifs de France n'en reviendront pas.
Nous conservons à leur égard une dette imprescriptible.
(…)
Transmettre la mémoire du peuple juif, des souffrances et des camps. Témoigner encore et encore. Reconnaître les fautes du passé, et les fautes commises par l'Etat. Ne rien occulter des heures sombres de notre Histoire, c'est tout simplement défendre une idée de l'Homme, de sa liberté et de sa dignité. C'est lutter contre les forces obscures, sans cesse à l’œuvre.
Cet incessant combat est le mien autant qu'il est le vôtre.
Les plus jeunes d'entre nous, j'en suis heureux, sont sensibles à tout ce qui se rapporte à la Shoah. Ils veulent savoir.
Et avec eux, désormais, de plus en plus de Français décidés à regarder bien en face leur passé.
La France, nous le savons tous, n'est nullement un pays antisémite.
En cet instant de recueillement et de souvenir, je veux faire le choix de l'espoir.
Je veux me souvenir que cet été 1942, qui révèle le vrai visage de la "collaboration", dont le caractère raciste, après les lois anti-juives de 1940, ne fait plus de doute, sera, pour beaucoup de nos compatriotes, celui du sursaut, le point de départ d'un vaste mouvement de résistance.
Je veux me souvenir de toutes les familles juives traquées, soustraites aux recherches impitoyables de l'occupant et de la milice, par l'action héroïque et fraternelle de nombreuses familles françaises.
J'aime à penser qu'un mois plus tôt, à Bir Hakeim, les Français libres de Koenig avaient héroïquement tenu, deux semaines durant, face aux divisions allemandes et italiennes.
Certes, il y a les erreurs commises, il y a les fautes, il y a une faute collective. Mais il y a aussi la France, une certaine idée de la France, droite, généreuse, fidèle à ses traditions, à son génie. Cette France n'a jamais été à Vichy.
Elle n'est plus, et depuis longtemps, à Paris. Elle est dans les sables libyens et partout où se battent des Français libres. Elle est à Londres, incarnée par le Général de Gaulle. Elle est présente, une et indivisible, dans le coeur de ces Français, ces "Justes parmi les nations" qui, au plus noir de la tourmente, en sauvant au péril de leur vie, comme l'écrit Serge Klarsfeld, les trois-quarts de la communauté juive résidant en France, ont donné vie à ce qu'elle a de meilleur. Les valeurs humanistes, les valeurs de liberté, de justice, de tolérance qui fondent l'identité française et nous obligent pour l'avenir.
Ces valeurs, celles qui fondent nos démocraties, sont aujourd'hui bafouées en Europe même, sous nos yeux, par les adeptes de la "purification ethnique". Sachons tirer les leçons de l'Histoire. N'acceptons pas d'être les témoins passifs,
ou les complices, de l'inacceptable ».
Jacques Chirac
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