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28 août 2014 4 28 /08 /août /2014 18:31

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« Cela faisait près d’une heure que l’inspecteur Reckless et son adjoint étaient arrivés. Ils avaient très peu parlé tout comme Dalgliesh et sa tante. Les autres, par contre, s’étaient montrés très loquaces, avançant des propos souvent peu prudents. Reckless s’était installé sur une chaise assez haute, contre le mur. Il restait assis là, silencieux, massif, ses yeux sombres et vigilants éclairés par le feu. Malgré la chaleur qui régnait dans la pièce, il gardait son imperméable, une gabardine crasseuse qui paraissait presque trop fragile pour la panoplie de boutons et de boucles métalliques qu’elle supportait. Il tenait fermement une paire d’énormes gants à crispin et un feutre posés sur ses genoux comme s’il craignait que quelqu’un allait les lui arracher. On aurait dit un intrus : employé subalterne dont on tolère la présence ou simple agent qui n’ose pas boire un verre pendant les heures de service. A vrai dire, c’était exactement l’impression qu’il voulait donner. En bon policier, il était capable de camoufler sa personnalité à volonté, de devenir aussi inoffensif et banal qu’un meuble ».

 

 

Bon, j’ai beaucoup de mal à résister aux auteurs que j’aime bien… Donc, depuis que j’ai découvert P.D. James, je suis devenue accro. Donc voilà, encore un bon polar de la dame… Bien écrit, bien ficelé, bonne intrigue qui ne donne sa solution qu’à la fin. En plus, de très belles descriptions d’un coin de Grande Bretagne. Que demander de plus ? Et puis, j’aime bien le caractère du superintendant Adam Dalgliesh, et je compatis car le pauvre était en vacances dans le Suffolk chez sa tante et il avait bien envie de se détendre…. Et voilà qu’à peine arrivé, un crime a lieu dans le cadre de la petite communauté assez isolée où vit sa tante. Bien malgré lui, il est mêlé à l’enquête…

Pour les amateurs de polars, à déguster dans modération.

 

 

« De ses yeux mélancoliques, il dévisagea pensivement les présents l’un après l’autre. Tous restèrent immobiles et silencieux. On les aurait dit fixés en un point du temps, attendant, impuissants quelque irrémédiable catastrophe. C’était un moment au-delà des mots ; il exigeait l’action, le drame. Comme pour rendre ce service, Sylvia Kedge poussa un soupir et, glissant des bras qui la soutenaient, s’affaissa sur le sol ».

 

 

Résumé éditeur :

«Le cadavre aux mains coupées reposait au fond d'un canot à voile qui dérivait tout près de la côte du Suffolk. C'était le corps d'un homme entre deux âges, un petit cadavre pimpant.» Cet homme, c'est - ou plutôt c'était - Maurice Seton, un célèbre auteur de romans policiers. Pourquoi l'a-t-on assassiné ? Qui est l'auteur de cette macabre mise en scène? Adam Dalgliesh mène l'enquête, avec l'autorité et la subtilité que connaissent désormais les lecteurs de P.D. James, l'auteur de Un certain goût pour la mort.

 

 

« Mais comment croire que l’écrivain avait simplement eu envie de faire la connaissance du neveu de Jane Dalgliesh ? Soudain, son hôte se tourna vers lui et dit lentement de sa voix profonde :

« Beaucoup de gens doivent vous demander pourquoi vous avez choisi d’être policier ?

- Oui, mais il y en a peu auxquels je réponds, répliqua Dalgliesh tranquillement. J’aime ce métier. Je l’exerce assez bien. Il me permet de satisfaire la curiosité que m’inspirent mes semblables et, dans l’ensemble, je ne m’ennuie pas ».

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

http://www.babelio.com/livres/James-Sans-Les-Mains/10463

 

 

« Comme s’il lisait dans ses pensées, Reckless déclara : « Rien ne prouve que la mort de Seton et la mutilation de son cadavre soient liées. Il est mort de mort naturelle. Tôt ou tard, nous découvrirons où. A ce moment, nous retrouverons la trace de la personne responsable des actes condamnables qui ont suivi : les mains tranchées, le coup de fil bidon de Digby Seton, si jamais il a été donné, les deux manuscrits envoyés à miss Kedge, s’ils ont été envoyés. Il y a un mauvais plaisant dans cette histoire, mais je ne pense pas qu’il soit un assassin.

- Selon vous, donc, tout cela ne serait qu’un canular très recherché ? Monté dans quel but ?

- Par pure méchanceté, Mr Dalgliesh. Méchanceté envers le mort ou envers les vivants. Dans l’espoir de faire soupçonner d’autres personnes. Pour leur créer des ennuis ».

 

 

« « Si c’est une sale bestiole qui sort de là et me saute dessus, je vous tue, L.J. Vous pouvez me croire. Je déteste les plaisanteries stupides. Quelle est cette odeur épouvantable ?

- Du formol. Allez-y. Ouvrez ».

De ses froids yeux gris. Luker scrutait la femme d’un air intéressé, presque amusé. Il lui avait fait peur maintenant. Pendant une seconde, leurs regards se croisèrent. Puis Lil recula de quelques pas et, tendant le bras, fit sauter le couvercle d’un brusque mouvement du poignet.

Une odeur douceâtre s’éleva du carton comme un anesthésique. Deux mains coupées reposaient sur un coussinet de coton hydrophile humide. Elles se recourbaient en une parodie de prière, les paumes se touchant en un seul point, le bout des doigts pressés l’un contre l’autre. La peau, ou du moins ce qu’il en restait, était d’une blancheur crayeuse, boursouflée et si fripée qu’on aurait dit une paire de vieux gants abîmés et l’ongle de l’index droit s’était détaché.

La femme regarda fixement les mains, à la fois, fascinée et dégoûtée. Puis elle saisit le couvercle et l’abattit violemment sur la boite. Le carton se gondola sous le choc ».

 

 

« Ils avaient atteint la cabane, Miss Dalgliesh s’apprêtait à franchir la première l’étroite porte quand Dalgliesh s’écria soudain :

« Non ! Attends ! »

L’instant d’avant, il marchait comme dans un rêve. Maintenant son cerveau comprit soudain les signes que ses sens exercés avaient inconsciemment notés : l’unique trace de pas masculins conduisant du sentier saupoudré de sable à l’entrée de l’observatoire, les douceâtres effluves apportés par le vent qui n’avaient rien à voir avec le parfum de la terre ou de l’herbe. Sa tante s’arrêta. Il se glissa devant elle et se tint sur le seuil de la hutte.

Bloquant presque toute la lumière de sa haute stature, il commença par sentir la mort avant même de la voir. Une puanteur de vomi, de sang et de diarrhée lui piqua les narines. On aurait dit que l’air de la petite hutte était saturé de mal et de corruption. C’était une odeur qu’il connaissait, mais, comme toujours, il dut lutter un bref instant contre une intolérable nausée. Puis il se pencha ; la lumière entra à flots derrière lui et il aperçut clairement le cadavre ».

 

 

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commentaires

P
<br /> sans les mains, beaucoup ne seraient plus parler !! bizz de Pascalou<br />
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