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8 septembre 2014 1 08 /09 /septembre /2014 18:35

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« «Il va falloir ouvrir les malles », m’avait conseillé Philippe Labro, après l’élection de François Hollande. L’écrivain, homme de médias, est une personne pour laquelle j’ai un immense respect, mais je n’ai pas su lui obéir. Je n’arrivais pas à me résoudre à montrer qui j’étais. Il n’était pas question de dévoiler des éléments sur ma vie, ma famille ou mon histoire avec le Président. J’ai fait l’inverse, j’ai tout verrouillé, tout cadenassé.

Les journalistes devaient pourtant écrire et parler. Souvent par ignorance, parfois aussi par goût du scandale, ils ont commencé à faire le portrait d’une femme qui me ressemblait si peu. Plus d’une vingtaine de livres, des dizaines de unes de magazines, des milliers d’articles ont paru. Autant de miroirs déformants, décalés, construits avec des supputations et des on-dit, quand il ne s’agissait pas de pures affabulations. Cette femme avait mon nom, mon visage et pourtant je ne l’ai pas reconnue. J’ai eu le sentiment que ce n’était pas simplement ma vie privée que l’on me volait, mais la personne que j’étais.

Je croyais pouvoir résister à tout, tellement j’étais barricadée. Mais plus les assauts étaient violents, plus je me fermais. Les Français ont vu mon visage se figer et parfois se crisper. Ils n’ont pas compris ».

 

 

Bon soyons claires. Je ne suis pas particulièrement fan des magazines people et potins et compagnies. Je n’aime pas vraiment François Hollande, je ne lui faisais pas confiance pour être un bon président, j’aurais aimé me tromper… mais il nous démontre depuis 2012 qu’il n’est pas fait pour cette fonction. Je n’aimais pas beaucoup plus Valérie Trierweiler… disons qu’elle m’était indifférente… Par contre depuis le début de cette triste affaire lamentable avec cette Julie Gayet, mon empathie est allée vers elle. Et j’avoue m’être dit : je pensais quand même que François Hollande avait d’autres choses à faire, vu la situation catastrophique de la France, que d’aller draguer l’actrice. Lamentable.

Ceci dit, la sortie de ce livre m’a interpellé et quelque peu fait sourire au début, j’avoue…. après la semaine lamentable pour le gouvernement, c’était la cerise sur le gâteau. Et puis certains extraits m’ont choqué sur la personnalité de ce président, soit disant de gauche.

Et j’ai eu horreur de tous ces commentaires de « vierges effarouchées »… j’ai voulu lire pour me faire une idée.

Je suis assez contente de l’avoir lu (rapide pour ceux qui veulent bien lire avant de commenter bêtement !).

Contrairement à ce qui se dit, ce n’est pas un livre plein de hargne et de haine.

D’une part il est relativement bien écrit (ce ne sera pas le Goncourt, mais le but n’était pas là). D’autre part, il raconte une femme, journaliste politique qui aime son métier, qui peu à peu tombe amoureuse d’un homme politique à un moment où les médias et la France l’ont bien oublié. Ils ont une passion pour la politique en commun, il est drôle, attentionné, fou amoureux… et bien que mariés chacun de leur côté, leur relation devient une folle passion amoureuse. À ce moment là, personne, et même pas eux deux, aurait pu imaginer qu’il deviendrait président de la République.

Tout se gâte dès qu’il devient président. C’est ce qu’elle nous raconte, sa version… mais on le voit bien si on suit les informations. Elle nous raconte aussi ce qu’est la place, ou plutôt la « non-place » de la 1ère dame de France (intéressant je trouve). Elle nous parle de ses engagements, de ses rencontres avec d’autres premières dames dans le monde etc.

Elle nous parle aussi de ses incertitudes, ses doutes liés à sa naissance dans un milieu peu aisé, sa naïveté face aux mensonges de l’homme qu’elle aimait et qui était avant un politique et un homme indécis, fuyant les conflits….

Evidemment c’est le récit d’une femme blessée, bafouée, répudiée devant les yeux du monde entier. C’est aussi le récit d’une femme amoureuse (il faut lire comment elle défend encore François Hollande).

Je n’aurais qu’un conseil… soit cela ne vous intéresse pas, alors passez votre chemin et n’en dites rien…. soit cela vous intéresse et lisez le avant de faire le moindre commentaire. C’est toujours mieux de connaître avant de parler. Sinon on devient des petits moutons de panurge et on hurle avec les autres aux loups.

Ce témoignage me paraît sincère… je me trompe peut-être. En tout cas, cela ne redore pas le blason des politiques, ça c’est certain.

 

 

« De l’Élysée, je ne reçois que trois messages de conseillers. Tous les autres sont aux abris. Je suis déjà traitée comme une paria. Au gouvernement, seulement quatre ministres osent m’adresser un mot d’amitié : Aurélie Filippetti, Yamina Benguigui, Benoît Hamon et Pascal Canfin.

Ceux que je connais le mieux sont aux abonnés absents. Leur silence sera plus criant encore lorsque je lirai les messages venus de l’autre camp, de Claude Chirac, de Carla Bruni-Sarkozy, de Cécilia Attias, de Jean-Luc Mélenchon, d’Alain Delon et de tant d’autres.

En politique, il ne vaut mieux pas être du côté des perdants ».

 

 

Résumé éditeur :

Un jour, un amour violent a incendié ma vie. Il avait quatre enfants. J’en avais trois. Nous avons décidé de vivre ensemble. Mais la politique est une passion dévorante. Parti de très loin, François Hollande a été élu président de la République. J’ai été aspirée dans son sillage.

Le pouvoir est une épreuve pour celui qui l’exerce, mais aussi pour les siens. À l’Élysée, je me sentais souvent illégitime. La petite fille de la ZUP en première dame : il y avait quelque chose qui clochait.

J’ai appris l’infidélité du Président par la presse, comme chacun.

Les photos ont fait le tour du monde alors que j’étais à l’hôpital, sous tranquillisants. Et l’homme que j’aimais a rompu avec moi par un communiqué de dix-huit mots qu’il a dicté lui-même à l’AFP, comme s’il traitait une affaire d’État.

Tout ce que j’écris dans ce livre est vrai. Journaliste, je me sentais parfois à l’Élysée comme en reportage. Et j’ai trop souffert du mensonge pour en commettre à mon tour.

 

 

« Pourquoi aurais-je dû être la seule femme en France qui n’ait pas le droit de travailler ?

Quand notre couple est devenu public, en 2007, j’avais logiquement abandonné la rubrique politique de Match depuis deux ans, pour rejoindre les pages culturelles, là où la question du conflit d’intérêts ne se posait plus. En quoi le fait que j’écrive sur des romans pouvait gêner quelqu’un ?

Depuis huit ans maintenant, je ne prétends pas être une critique littéraire. J’essaie simplement de donner envie de lire aux lecteurs de Paris-Match et d’apporter la sensibilité d’une femme que la lecture a fait grandir. Lire m’a ouvert tous les horizons et tous les possibles ».

 

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

http://www.babelio.com/livres/Trierweiler-Merci-pour-ce-moment/639868

 

 

« Un dimanche de décembre, alors que nous déjeunons chez le couple Valls, la conversation se porte sur le ministre du Budget et son compte en Suisse.

– C’est terrible pour lui, il ne dort plus, remarque Manuel Valls.

Je lui réponds :

– S’il ne dort pas, c’est qu’il n’a pas la conscience tranquille.

– Ça n’a rien à voir, là on touche à sa dignité.

Manuel Valls aurait pu choisir un autre mot que « dignité ». Le débat sur le mariage pour tous alimente alors la « fachosphère ». Sur Internet, l’extrême droite est remontée à bloc, je me fais insulter à longueur de temps. Donc la dignité de Cahuzac ne m’émeut pas autant que les autres convives.

– Et moi ? Quand je me fais traiter de première pute de France, on ne touche pas à ma dignité ?

D’une même voix, François et son ministre de l’Intérieur se récrient :

– Ça n’a rien à voir.

Non, rien à voir, lui est un homme politique drapé dans son honneur et moi une femme sans statut, une poupée vaudou que l’on peut insulter et traîner dans la boue. Je ne relève pas. Je suis convaincue que Jérôme Cahuzac va tomber. Je persiste :

– Je suis sûre qu’il ment.

Chacun reste sur ses positions. Les deux hommes le couvrent parce qu’il est l’un des leurs, un politique et un ami. Manuel Valls finira par lâcher à son propos :

– On tient, on tient, jusqu’au moment où on ne tient plus ».

 

 

« Les deux années qui suivent sont les plus belles de notre vie commune. La presse le dit malheureux, déprimé, fini. Je ne vois pas le même homme. Il passe trois jours par semaine en Corrèze, le reste du temps nous sommes ensemble. Je suis dans mon placard à Match, loin du journalisme politique. François n’a plus d’emploi du temps surchargé, plus de chauffeur. Nous vivons dans notre appartement de la rue Cauchy qu’il a choisi lui-même. Nous prenons le temps de le meubler, de vivre, le temps de « s’occuper de nous » comme il dit. Comme si rien d’autre ne comptait. Il répète souvent :

– On va se faire une belle vie.

Chaque minute a son importance. François, le François que j’aime follement à ce moment-là, est fait pour le bonheur. Il n’aime ni les disputes ni les bouderies passagères entre amants, rien qui puisse gâcher une journée, une heure, une minute. Pour lui, la vie est infiniment précieuse.

Il sait faire passer comme personne une contrariété par une dérision, un trait d’humour qui rétablit les choses dans le bon sens. Il me fait rire même quand je n’en ai pas envie ».

 

 

« François refuse de contrarier la presse même quand elle transforme des ragots en pseudo-scoops. Il voit les informations comme un fleuve qui charrie tout, le vrai et le faux, et qu’il ne sert à rien de vouloir endiguer. Il préfère sentir les courants et jouer avec eux ».

 

 

« Le dilemme me semble insoluble. Si je salue, on me reproche de me prendre pour ce que je ne suis pas. Si je ne salue pas, on critique ma froideur, on me dit hautaine ».

 

 

« Chaque jour, François me supplie de le voir, de tout recommencer comme avant. Chaque jour, il m'envoie des messages en me disant qu'il m'aime, il propose que nous nous affichions ensemble. Je refuse toutes ses suggestions. Il n'y aura plus jamais d'avant ? Je me barricade dans mon refus de le revoir. Je redouble de fermeté et lui de douceur. Trop de mensonges, trop de trahisons, trop de cruauté. Je dois tenir. Faire sans lui. Vivre sans lui. Penser sans lui. Aimer sans lui. J'aurais pu décider de le croire et accepter sa proposition. Revenir par la grande porte. J'aurais pu savourer une revanche sur tous ceux qui s'étaient réjouis de mon départ. J'aurais eu quelques jours d'euphorie, et après ? Quelle aurait été ma vie sur le champ de cendre de nos amours brûlées ? Dans cet éphémère, je préfère la noirceur à la griserie. J'aurais pu récupérer « l'aile Madame ». Au lieu de ça, j'en ai désormais deux : deux ailes pour reprendre mon envol ».

 

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commentaires

P
<br /> tellement dommage d'en arriver là .. surtout à leur niveau ... en fait ce sont des personnes bien ordinaires .. on l'oublie à les voir briller .... ou pas !! au sommet !! bizz ma belle<br />
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L
<br /> merci pour le conseil Jade.... j'aime qu'on me donne des idées.... je l'avais vu dans la rentrée littéraire, mais y en a tellement lol<br /> <br /> <br /> je le mets de suite dans ma PAL.... et tu verras mon billet arriver ! :)<br /> <br /> <br /> bonne soirée et gros bisous<br /> <br /> <br /> Lilou<br />
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J
<br /> Ma Chère Lilou<br /> <br /> <br /> Merci de ta réponse qui m'a donné envie de poursuivre un peu le dialogue avec toi qui aimes tant lire; oui je tourne la page concernant notre précédent débat, je veux tout simplement te suggérer<br /> la lecture d'un livre que je suis en train de dévorer : "Charlotte" de David Foenkinos (Gallimard). Je n'arrive pas à le lâcher  tant son  écriture est bouleversante de justesse,<br /> de pudeur et criante de vérité puisque l'auteur emprunte son sujet à la vie de Charlotte Salomon, artiste-peintre juive  en Alllemagne à l'orée de la 2ème guerre mondiale.<br /> <br /> <br /> J'insiste... lis-le...! C'est poignant  et tellement bien écrit (j'aimerais qu'il ait le Goncourt cette    année ..; !<br /> <br /> <br /> Big bisous ma LILOU-VERO<br />
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L
<br /> bonsoir Jade<br /> <br /> <br /> tout d'abord grand plaisir de te lire, et même si on n'est pas forcément d'accord sur ce sujet, il n'y a aucun souci.<br /> <br /> <br /> ce n'est certes pas élégant, mais cet homme à terre s'y est mis tout seul et continue à faire en sorte que la France soit la risée du monde... il est vrai que ce livre en rajoute un peu, mais si<br /> peu... car ce n'est pas le torchon que beaucoup disent et veulent faire croire.<br /> <br /> <br /> un homme peu digne, récolte le même genre de retour....<br /> <br /> <br /> et je confirme que c'est bien dommage pour la France et les Français qui ont bien d'autres soucis au quotidien.<br /> <br /> <br /> je te fais de gros bisous<br /> <br /> <br /> Lilou<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> PS pour Dominique : ça va mieux, même tout n'est pas encore rentré dans l'ordre, j'ai hâte ! :)<br />
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J
<br /> Coucou Lilou<br /> <br /> <br /> Les années de partage de blog m'ont fait garder le tien que je visite de temps en temps avec toujours bcp de plaisir. Néanmoins je suis étonnée d'y découvrir le livre de V.T qui semble <br /> avoir ton soutien. Personnellement je n'ai pas lu son livre (en dehors de qq extraits ici ou là, et je ne compte pas l'acheter...)<br /> <br /> <br /> Je comprends que toute femme humiliée ait envie de revanche à titre privé : mais quand il s'agit de celle qui est passée un temps pour être la 1ère Dame de France... je pense sincèrement<br /> qu'elle aurait pu s'abstenir de lâcher sa"bombe litteraire" pour frapper publiquement  non seulement un homme à terre ou<br /> presque.... mais surtout faire de la France la risée aux yeux du monde entier ! Pour ma part la soi-disant grande dame est descendue de son piedestal ! Désolée Lilou de dire celà<br /> mais comme le dit la vox populi " le linge sale se lave en famille"  et non pas sur la scène publique .<br /> <br /> <br /> Je t'embrasse fort ma Lilou que j'aime<br /> <br /> <br /> JADE      <br /> <br /> <br />  <br />
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