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25 mai 2013 6 25 /05 /mai /2013 15:57
Un lieu incertain de Fred Vargas


« - Mais quand on a vu quelque chose de cet ordre, Danglard, dit doucement Adamsberg, un petit bout s'en détache et reste toujours en nous. Toute chose très belle ou très laide abandonne un fragment d'elle dans les yeux de ceux qui la regarde. On sait cela. C'est d'ailleurs comme cela qu'on la reconnait.
- Quoi ? Demanda Estalère.
- Ce que j'ai dit. La très grande beauté ou la très grande laideur. On la reconnait à ce choc, à cette parcelle qui demeure ».
 
 
 
A la suite de ma lecture du livre de Fred Vargas, Sous les vents de Neptune.... comment vous dire ? J'avais encore trop envie de suivre mon chéri de commissaire Adamsberg...
Que voulez vous, quand on fait connaissance de ce pelleteur de nuages... on a du mal à le laisser filer... heureusement pour moi, j'avais encore sous le coude, Un lieu incertain que je n'avais pas lu... et qui se passe bien après l'aventure au Canada.... donc je viens de dévorer cette nouvelle aventure d'Adamsberg et de toute sa brigade, et bien sûr de son « acolyte » Danglard.
J'aime Fred Vargas, car avec des faits reconnus, elle emmène et nous avec, son commissaire dans de folles et bizarres aventures... moi j'avoue que j'accroche à fond...
Là on part un peu à Londres dans le vieux cimetière d'Highgate, réputé pour y avoir « accueilli » un vampire et tout plein d'autres histoires bizarres... si je retourne à Londres, je vais le visiter lol mais surtout on suit Adamsberg en Serbie dans le village de Kiseljevo, réputé lui aussi d'être le village d'un vampire, Peter Plogojowitz.
Donc, vous l'aurez compris, dans cette enquête policière dont les crimes sont particulièrement horribles (empêcher des vampirii de revenir, faut y mettre du cœur à l'ouvrage !) nous emmène à la poursuite d'un chasseur de vampires....
Excellent... j'ai beaucoup aimé !!!
Je vous le conseille bien évidemment...
 
 
 
« – Où va-t-il ? demanda le médecin en regardant Lucio filer droit vers la haie du fond.
– Sa fille lui interdit tout alcool et tout tabac. Il les cache dans divers recoins des buissons. Les cigarettes sont dans une double boite en plastique, à cause de la pluie.
– Sa fille le sait, bien sûr.
– Bien sûr.
– Et il sait qu'elle le sait ?
– Bien sûr ».
 
 
Résumé de l'éditeur :
Adamsberg part pour trois jours de colloque à Londres. Estalère, le jeune brigadier, et Danglard - terrorisé à l'idée de passer sous la Manche - sont du voyage. Tout devait se passer de manière aérienne et décontractée, mais un événement macabre alerte leur collègue de New Scotland Yard, Radstock.
Clyde-Fox, un original local, lui parle du vieux cimetière de Highgate. Des chaussures - avec des pieds dedans - font face au cimetière, « un des cimetières romantiques les plus baroques de l'Occident », un lieu macabre, gothique, unique.
Tandis que l'enquête anglaise commence, les français rentrent au pays, et se retrouvent confronté à un horrible massacre dans un pavillon de banlieue.
De fil en aiguille, Adamsberg, avec l'aide de Danglard, remonte une piste de vampires, et de tueurs de vampires, jusqu'en Serbie.
Le commissaire est au centre du roman, dans tous les sens du terme. La Boule se trouve presque un rival, Danglard est à deux doigts de tomber amoureux, Retancourt est toujours aussi efficace, mais la brigade n'est plus aussi sure qu'avant.
 
 
 
« Adamsberg reprit la plaque de crottin, ravalant sa réplique. Noël ne s'était jamais privé d'accabler Retancourt, de déclarer à tous vents qu'elle n'était pas une femme mais un bœuf de labour ou une créature approchante. Alors que pour Adamsberg, si Retancourt n'était pas exactement une femme au sens convenu du terme, c'était parce qu'elle était une déesse. La déesse polyvalente de la Brigade, aux capacités aussi multiples que les on-ne-sait-combien de bras que possédait Shiva.
- Combien a-t-elle de bras, la déesse indienne ? demanda t il à ses adjoints, tout en palpant le morceau de crottin.
Les quatre lieutenants secouèrent la tête.
- C'est toujours pareil, dit Adamsberg. Quand Danglard n'est pas là, plus personne ne sait rien ici.
Adamsberg renfourna le crottin dans le sachet, ferma la glissière et le tendit à Voisenet.
- Il n'y a plus qu'à l'appeler pour avoir la réponse. Je pense que ce cheval-ci, celui qui a produit ce crottin-ci, connu sous le nom de « crottin d'Emile » est élevé en plein champ et ne mange que de l'herbe. Je crois que l'autre cheval, celui qui a excrété les boulettes du pavillon, connues sous le nom de « crottin du tueur », est nourri en écuries, aux granulés.
- Ah Bon ça peut se voir, ça ?
- J'ai passé mon enfance à ramasser du crottin partout pour amender les champs. Et de la bouse séchée pour alimenter le feu. J'en ramasse encore. Je peux vous assurer, Voisenet, qu'à deux nourritures différentes, deux excréments différents ».
 
 
Lien du livre sur Babelio
 
 
Un lieu incertain - Fred Vargas

Un lieu incertain - Fred Vargas

Critiques, citations, extraits de Un lieu incertain de Fred Vargas. L'intérêt premier de lire Vargas, est son talent incroyable pour créer...

via : www.babelio.com


 
 
« -...Vos montres ne sont pas à l'heure
- C'est parce que je les règle sur Lucio. Il pisse contre l'arbre environ toutes les heures et demie. Mais il y a forcement du flou.
- Vous n'avez qu'à faire le contraire. Régler vos montres sur une pendule, ce qui vous donnera l'heure exacte des pissées de Lucio.
Adamsberg le regarda, un peu surpris.
- Je ne veux pas savoir à quelle heure pisse Lucio. A quoi voulez vous que ça m'avance ? »
 
 
 
« Et s'il ne se trompait pas, il se trouvait en face du "Zerquetscher". Ces cheveux épais, ce cou un peu court. En ce jour de juin s'achevait la route. Il n'avait pas suivi les conseils anxieux de Danglard et, à présent, l'aube était là, emplie du corps du "Zerquetscher" qui saillait sous son maillot répugnant. Juste ce matin-là alors que la lumière au-dehors découpait joliment chaque brin d'herbe, chaque écorce de troncs, avec une précision exaltante et commune. Hier aussi, la lumière avait fait cela. Mais il le voyait mieux ce matin.
Adamsberg n'était pas craintif, par défaut d'émotivité ou par manque d'anticipation, ou par la faute de ses bras ouverts aux aléas de la vie ».
 
 
 
« Il arrivait qu'Adamsberg se concentre, se transforme en un attaquant dense et dangereux. C'était rare, mais il était alors possible de le contrer. Il offrait en revanche moins de prises quand sa matière mentale se disloquait en masses mouvantes, ce qui était le cas en général. Et plus aucune quand cet état s'intensifiait jusqu'à la dispersion, comme en ce moment, aidé par le balancement du train qui abolissait les cohérences. Adamsberg semblait alors de déplacer comme un plongeur, le corps et les pensées ondulant gracieusement sans objectif. [...] Accompagner Adamsberg en ses extrêmes, c'était rejoindre l'eau profonde, les poissons lents, les vases onctueuses, les méduses oscillantes. [...] A ces moments spécialement aqueux, on ne pouvait pas argumenter avec lui pas plus qu'avec de l'écume, de la mousse, des nuées ».
 
 
 
« Danglard souffla, se versa un verre et composa le numéro d'Adamsberg, qui décrocha aussitôt.
— Cela ne veut pas dire Kiss Love, hein, Danglard ?
— Non. Cela veut dire Kiseljevo et c'est le village de mon oncle.
Adamsberg fronça les sourcils, repoussa une bûche du pied.
— Kiseljevo ? Ce n'est pas cela. Ce n'est pas ainsi qu'Estalère l'a prononcé. Il a dit « Kisloveu ».
— C'est pareil. A l'Ouest, Kiseljevo se dit Kisilova. Comme Beograd se dit Belgrade.
Adamsberg ôta l'index de son oreille.
— Kisilova, répéta-t-il. Remarquable, Danglard. Voici la chaîne entre Higegatte et Garches, le tunnel, le noir tunnel.
— Non, dit Danglard dans une ultime obstination. Là-bas, beaucoup de noms commencent par un K. Et il y a un obstacle. Vous ne le voyez pas ?
— Je ne vois rien, j'ai des acouphènes.
— Je vais le dire plus fort. L'obstacle est cette coïncidence formidable qui attacherait les chaussures de mon oncle à la pataugière de Garches. Et qui nous unirait, vous et moi, aux deux affaires. Or vous savez ce que je pense des coïncidences.
— Précisément. Il est donc certain que nous avons été gentiment conduits par la main jusqu'au dépôt de Higegatte ».
 
 
 
 
« - Qu'entends-tu par "plog" ?
- C'est un mot de Vladislav, dont le sens varie selon le contexte. Qui peut signifier "certes", "exactement", d'accord", "compris", "trouvé", ou éventuellement "foutaises". C'est comme une goutte de vérité qui tombe ».
 

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20 mai 2013 1 20 /05 /mai /2013 22:34
Sous les vents de Neptune de Fred Vargas


« Il ouvrit son placard pour en sortir une vieille paire de tennis. Cette fois, s'en aller marcher ou rêver ne suffirait pas. Il lui faudrait courir, des heures s'il le fallait, droit vers la Seine, puis tout au long. Et dans cette course, semer son poursuivant, le lâcher dans les eaux du fleuve ou, pourquoi pas, sur quelqu'un d'autre ».
 
 
 
Ah lala... lire Fred Vargas avec son si atypique commissaire Adamsberg, si décalé, si attachant... son pelleteur de nuages. Je l'adore cet Adamsberg... Il me fait rire, il me détend... j'aime suivre ses aventures, avec toute son équipe !
Je me demande bien pourquoi j'ai attendu si longtemps pour relire une de ses enquêtes... quel plaisir... et quand j'ai terminé le livre... je n'avais qu'une envie, recommencer lol ce que j'ai fait d'ailleurs avec « Un lieu incertain »...
En plus, petite cerise sur le gâteau, une partie de l'enquête se passe au Canada... avec des écureuils et tout le reste... un délice, je vous dis.
Bref, à lire de toute urgence !
 
 
 
« Adamsberg termina son café et posa son menton dans sa main. Il lui était arrivé en des tas d'occasions de ne pas se comprendre, mais c'était la première fois qu'il s'échappait à lui même. La première fois qu'il basculait, le temps de quelques secondes, comme si un clandestin s'était glissé à bord de son être et s'était mis à la barre ».
 
 
 
Résumé de l'éditeur :
La découverte d'une jeune fille assassinée de trois coups de couteau renvoie violemment Adamsberg au souvenir de son jeune frère Raphael, disparu après avoir été soupçonné du meurtre de son amie, il y a trente ans. Les cadavres présentent les mêmes blessures qui ressemblent aux marques d'un trident...
 
 
 
« Danglard se renfrogna tout en commençant son transfert d'images. Il détestait ce « Je ne sais pas », l'une des phrases les plus récurrentes d'Adamsberg, qui l'avait maintes fois conduit sur des chemins indistincts, parfois de véritables vasières. C'était pour Danglard le prélude aux marécages de la pensée, et il avait souvent redouté qu'Adamsberg ne s'y engloutisse un jour corps et biens.
— J'ai lu qu'ils avaient serré le type, précisa Danglard.
— Oui. Avec l'arme du crime et ses empreintes.
— Qu'est-ce qui coince ?
— Un souvenir d'enfance ».
 
 
 
Lien vers la fiche du livre sur Babélio :
 
 
Sous les vents de Neptune - Fred Vargas

Sous les vents de Neptune - Fred Vargas

Critiques, citations, extraits de Sous les vents de Neptune de Fred Vargas. Quand on lit un Vargas, c'est tout autant pour l'intrigue policière qu...

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« — Eh bien, nous nous reverrons, Trabelmann, un jour ou l'autre, avec la tête du juge plantée sur son trident.
— Adamsberg, je me suis trompé.
Le commissaire leva les yeux, surpris.
— Votre ego n'est pas grand comme la table, mais comme la cathédrale de Strasbourg.
— Que vous n'aimez pas.
— Affirmatif ».
 
 
« Fulgence avait appuyé la pointe de sa canne sur son torse, le faisant reculer devant lui, et prononcé quelques mots définitifs sur le ton d'un courtois congédiement.
- Ne me touche pas, n'approche pas. J'abattrai la foudre sur toi quand il me plaira ».
 
 
« - T'es tombé sur un os?
- Plein d'os. Je suis tombé sur un mort tout entier. Mais le mort, ce n'est pas la victime, c'est l'assassin. C'est un vieux mort qui tue ».
 
 
« Clémentine posa un bol de dessert devant Adamsberg.
— Je vous aurais quinze jours, je vous rembourrerais, moi, déclara-t-elle. C'est quoi d'autre qui vous mine ?
— Un mort-vivant, Clémentine.
— Bon, ben ça, ça peut s'arranger. C'est moins compliqué que l'amour. Qu'est-ce qu'il a donc fait ?
— Il a tué huit fois, et il vient de recommencer. Avec un trident.
— Et depuis quand qu'il est mort ?
— Seize ans.
— Et où ça qu'il vient de tuer ?
— Près de Strasbourg, samedi soir dernier. Une jeune fille.
— Elle y avait rien fait de mal, la jeune fille ?
— Elle ne le connaissait même pas. C'est un monstre, Clémentine, un beau et terrible monstre.
— Ben je veux bien le croire. C'est pas des façons, ça, neuf morts qui vous ont rien fait.
— Mais les autres ne veulent pas le croire. Personne.
— Ça, les autres, c'est souvent des têtes de bois. Faut pas s'user à leur faire entrer quelque chose dans le crâne s'ils veulent pas. Si c'est ce que vous essayez de faire, vous vous râpez les nerfs pour des noix.
— Vous avez raison, Clémentine.
— Bon, ben maintenant qu'on s'occupe plus des autres, trancha Clémentine en s'allumant une épaisse cigarette, vous allez me raconter votre affaire. Vous nous poussez les fauteuils devant la cheminée ? Ce coup de froid, on s'y attendait pas, hein ? Paraît que ça vient du pôle Nord ».
 
 
« — Tu fais équipe avec qui, demain ? lui demanda Sanscartier en l'accompagnant à la voiture.
— Ginette Saint-Preux.
— C'est une bonne chum de fille. Tu peux être sur tes aises.
— Mais tu me manqueras, dit Adamsberg en lui serrant la main. Tu m'as rendu un grand service.
— Comment ça se peut-tu ?
— Ça se peut, voilà tout. Et toi ? Avec qui travailles-tu ?
— Avec celle qu'est tendre d'entretien. Tu peux-tu me rappeler son nom ?
— Tendre d'entretien ?
— Grosse, traduisit Sanscartier, embarrassé.
— Ah. Violette Retancourt.
— Excuse-moi de ramener la question, mais quand t'auras pogné ce maudit mort, même dans dix ans, tu pourras-tu me le faire assavoir ?
— Ça t'intéresse à ce point ?
— Oui. Et j'ai pris amitié sur toi.
— Je te le dirai. Même dans dix ans ».
 
 
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9 mai 2013 4 09 /05 /mai /2013 20:44
22/11/63 de Stephen King


« Quand il y a de l'amour, les cicatrices de la variole sont aussi jolies que des fossettes ».
Proverbe japonais
 
 
« Si j'avais su ce que l'avenir me réservait, je serais certainement monté la voir. Je lui aurais peut-être même donné ce baiser qui flottait dans l'air entre nous depuis quelques mois. Mais évidemment, je l'ignorais. La vie prend des virages à 180 degrés ».
 
 
J'aime bien Stephen King... J'ai lu plusieurs de ses romans, il y a un moment déjà... mais j'aime beaucoup. En particulier Misery et La ligne verte. Donc quand son dernier livre est sorti et que j'ai eu l'opportunité de le lire, j'étais ravie. D'autant que les critiques sur Babélio que je lisais étaient enthousiastes et que ma foi, le thème était plutôt sympa et alléchant. La possibilité de revenir dans le passé pour essayer d'éviter l'assassinat du président Kennedy par Lee Oswald. Donc même si le livre était épais, j'étais très impatiente de le lire.
Et franchement, je suis tombée de haut. C'est bien écrit, là n'est pas le souci. Mais je n'ai pas eu vraiment l'impression de lire du Stephen King. Non.
Et puis surtout... la lenteur excessive du gros début du livre m'a beaucoup énervé, lassé. Je n'ai pas voulu l'arrêter, mais j'ai été très tentée de le faire, je l'avoue. J'ai mis un mois à le lire... bon ok j'ai lu en parallèle quelques autres, mais tout de même !
Je veux bien que Stephen King nous brosse les années 60, comment on y vivait, quelle était la mentalité etc. Mais bon, de là à faire TOUTES les boutiques de la rue principale de la petite ville... non !
J'ai senti passer le temps.... doucement, lentement... paradoxale pour un livre qui remonte le temps et essaie de changer le passé.
Bon l'histoire en elle-même est bonne, les personnages attachants et intéressants. Mais Stephen King, qui a fait un boulot énorme de recherches, il faut le saluer, rentre dans les détails et des faits, seulement connus et intéressants pour les Américains eux-mêmes et les historiens.
Par moment, enfin, l'histoire s'accélère... et certains passages sont excellents. Toute la dernière partie en particulier.
Je me suis beaucoup attachée à Georges/Jack et à Sadie. Remarquez, j'ai eu le temps lol
Donc je ne sais que vous dire... je suis contente de l'avoir lu. Mais voilà... pas le coup de foudre que j'attendais ! A vous de voir !
 
 
« Non, le truc impossible à croire, c'était qu'en vingt-deux heures, depuis que je l'avais vu pour la dernière fois, Al Templeton paraissait avoir perdu au moins quinze kilos. Peut-être même vingt, ce qui aurait fait un quart de son poids habituel. Personne ne perd quinze ou vingt kilos en moins d'une journée. Personne. Pourtant il était là, devant moi. Et c'est là, je pense, que ce brouillard d'irréalité m'a avalé tout entier ».
 
 
 
Résumé de l'éditeur :
22 novembre 1963 : 3 coups de feu à Dallas.
Le président Kennedy s'écroule et le monde bascule.
Et vous, que feriez-vous
si vous pouviez changer le cours de l'Histoire ?
2011. Jake Epping, jeune professeur au lycée de Lisbon Falls dans le Maine, se voit investi d'une étrange mission par son ami Al, patron du diner local, atteint d'un cancer. Une « fissure dans le temps » au fond de son restaurant permet de se transporter en 1958 et Al cherche depuis à trouver un moyen d'empêcher l'assassinat de Kennedy. Sur le point de mourir, il demande à Jake de reprendre le flambeau. Et Jake va se trouver plongé dans les années 60, celles d Elvis, de JFK, des grosses cylindrées, d'un solitaire un peu dérangé nommé Lee Harvey Oswald, et d'une jolie bibliothécaire qui va devenir l'amour de sa vie. Il va aussi découvrir qu'altérer l'Histoire peut avoir de lourdes conséquences...
Une formidable reconstitution des années 60, qui s'appuie sur un travail de documentation phénoménal. Comme toujours, mais sans doute ici plus que jamais, King embrasse la totalité de la culture populaire américaine.
 
 
« Vous avez déjà fait cette expérience, par un jour de grand soleil, de fermer les yeux et de continuer à voir l'image rémanente de ce que vous étiez en train de regarder juste avant ? Eh bien, c'était comme ça. Quand j'ai regardé mon pied, je l'ai vu posé sur le sol. Mais quand j'ai cligné des yeux – un millième de seconde avant ou un millième de seconde après que mes yeux se sont fermés, je ne sais pas exactement – j'ai aperçu mon pied posé sur une marche. Et c'était pas non plus dans la pauvre lumière d'une ampoule de soixante watts. Mais en plein soleil.
Je me suis figé.
« Vas-y, m'a dit Al. Tu risques rien, copain. Vas-y, je te dis. » Il a toussé sauvagement, puis articulé dans une sorte de grondement désespéré : « J'ai besoin que tu le fasses. »
Alors je l'ai fait.
Dieu m'en soit témoin, je l'ai fait ».
 
 
Lien vers la fiche de l'ouvrage sur Babélio
 
 
22/11/63 - Stephen King

22/11/63 - Stephen King

Critiques, citations, extraits de 22/11/63 de Stephen King. Oulalalala… Il y avait bien longtemps que je n'avais ouvert un livre d...

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« Ce fut un moment étrange. Il y avait un voile dans Derry – j'en suis venu à si bien le connaître que j'arrivais presque à le voir. Les habitants se trouvaient d'un côté ; les gens venus d'ailleurs (comme moi, comme Fred Toomey) se trouvaient de l'autre. Parfois, les habitants sortaient de derrière ce voile, comme Mrs. Starrett la bibliothécaire lorsqu'elle avait exprimé son irritation à propos des registres de recensement déplacés, mais si vous posiez trop de questions – et a fortiori si vous les preniez par surprise –, les gens se retiraient à nouveau derrière.
Or j'avais pris ces gosses par surprise, et ils ne s'étaient pas retirés derrière le voile. Au lieu de se refermer, leurs visages avaient gardé une expression avenante, pleine de curiosité et d'intérêt.
« Excusez-moi. Je ne voulais pas vous effrayer. J'ai d'abord entendu la musique puis j'ai vu que vous dansiez le lindy-hop ».
 
 
« C'était un soir dans une petite ville, un de ces bourgs à l'écart de la route principale auxquels personne ne s'intéresse beaucoup, sauf ceux qui y vivent. Et c'est tant mieux, parce que ceux-là s'y intéressent vraiment. J'ai regardé Bobbi Jill qui sanglotait au creux de ses mains. J'ai regardé Sadie. Elle avait de la crème dans les cheveux. Elle m'a souri. Moi aussi. Elle a articulé Je t'aime, George. J'ai articulé à mon tour Je t'aime, Sadie. Ce soir-là, je les aimais tous, et je m'aimais moi-même d'être parmi eux. Je ne m'étais jamais senti aussi vivant ni aussi heureux d'être en vie. Comment pouvais-je quitter tout ça, en effet ?
La déflagration se produisit deux semaines plus tard ».
 
 
« Le passé est tenace, il ne veut pas être changé ».
 
 
« Etre chez soi, c'est regarder la lune se lever sur la vaste terre endormie et pouvoir appeler quelqu'un à la fenêtre pour la contempler ensemble.
On est chez soi quand on danse avec les autres. Et quand la vie est une danse ».
 
 
« Le temps passa. Lentement, mais il passa. Et puis un jour, peu de temps avant que les Oswald n'emménagent dans l'appartement de Neely Street au-dessus du mien, j'ai aperçu Marina en train de converser avec la vieille dame au déambulateur avec sa coiffure à la Elsa Lanchester. Toutes deux souriaient. La vieille dame lui a posé une question. Et Marina a ri en hochant la tête et en plaçant ses deux mains devant son ventre.
Debout à ma fenêtre derrière mon rideau écarté, je suis resté bouche bée, mes jumelles à la main. Il n'y avait rien dans les notes d'Al à ce sujet, soit parce qu'il ne l'avait pas su, soit parce qu'il s'en fichait. Moi, non.
L'épouse de l'homme que j'attendais de tuer depuis plus de quatre ans était de nouveau enceinte ».
 
 
« Tout se tient, j'ai pensé. C'est un écho tellement parfait qu'on ne peut distinguer la voix vivante de la voix fantomatique du passé.
Un instant, tout fut clair, et lorsque ce genre de phénomène se produit, on s'avise que c'est à peine si le monde est présent. Le savons-nous tous secrètement ? Le monde est un mécanisme parfaitement équilibré d'appels et d'échos de couleur rouge qui se font passer pour un système d'engrenages et de roues dentées, une horlogerie de rêve carillonnant sous la vitre d'un mystère que nous appelons la vie. Et au-delà de la vitre. Et tout autour d'elle ? Du chaos, des tempêtes. Des hommes armés de marteaux, des hommes armés de couteaux, des hommes armés de fusils. Des femmes qui pervertissent ce qu'elles ne peuvent dominer et dénigrent ce qu'elles ne peuvent comprendre. Un univers d'horreur et de perte encerclant cette unique scène illuminée où dansent des mortels, comme un défi à l'obscurité ».
 
 
 
« « Si le passé est aussi malveillant que tu le dis, que crois-tu qu'il arrivera si tu parviens à approcher l'homme que tu traques avant qu'il appuie sur la gâchette ? »
Le passé n'était pas exactement malveillant, ce n'était pas le bon mot, mais je comprenais ce qu'elle voulait dire et n'avais aucun argument à lui opposer.
« Tu ne sais absolument pas dans quoi tu mets le doigt.
— Je le sais parfaitement. Et tu oublies quelque chose de très important. » Elle a pris mes mains et m'a regardé dans les yeux. « Je ne suis pas seulement ta meilleure amie, Jake... si toutefois je le suis encore...
— C'est bien pour ça que ça me fait si peur de te voir débarquer là-dedans.
— Tu dis qu'un homme va tirer sur le président et j'ai des raisons de te croire puisque tu as prédit d'autres choses qui se sont réalisées. Même Deke en est à moitié convaincu. Il m'a dit : “Il savait que Kennedy venait avant que Kennedy lui-même le sache. Il savait même le jour et l'heure. Et il savait que madame serait du voyage.” Mais tu en parles comme si tu étais le seul concerné. C'est faux. Deke aussi se sent concerné. Il serait venu s'il n'avait pas encore été fiévreux. Et je suis concernée. Je n'ai pas voté pour lui mais il se trouve que je suis américaine, ce qui fait que ce n'est pas seulement le président, c'est mon président. Est-ce que ça te paraît ringard, comme raisonnement ?
— Non, du tout.
— Très bien. » Ses yeux lançaient des éclairs. « Je n'ai aucune intention de laisser un cinglé lui tirer dessus et je n'ai aucune intention de m'endormir.
— Sadie...
— Laisse-moi finir. Nous n'avons pas beaucoup de temps, alors débouche bien tes oreilles. Elles sont débouchées ?
— Oui, m'dam'.
— Très bien. Tu ne te débarrasseras pas de moi comme ça. Non, monsieur. J'en suis. Si tu m'empêches de monter dans ta Chevy, je te suivrai en Coccinelle.
— Jésus, Marie, Joseph, j'ai dit, sans savoir si c'était un juron ou une prière ».
 
 
« « Oh mon Dieu, “In the Mood”, s'exclame Sadie. Qu'est-ce que j'ai pu danser le lindy sur celle-là ! »
Je lui présente ma main. « Venez. On va le faire. »
Elle rit en secouant la tête. « Mes folles années swing sont loin derrière moi, monsieur Amberson, j'en ai peur.
— Mais vous n'êtes pas trop âgée pour valser. Comme disait Donald dans le temps : “Levez vos fesses et tricotez des gambettes.” Et appelez-moi George. Je vous en prie. »
Dans la rue, des couples dansent le jitterbug. Quelques-uns s'essaient même au lindy-hop mais aucun d'entre eux ne sait swinguer comme Sadie et moi on swinguait à l'époque. Il s'en faut de beaucoup.
Elle prend ma main comme une femme en plein rêve. Elle est dans un rêve, et moi aussi. Comme tous les rêves délicieux, celui-ci sera bref... mais c'est de la brièveté que provient le délice, pas vrai ? Oui, je le pense. Parce que le temps une fois écoulé, on ne peut plus le rattraper ».
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7 mai 2013 2 07 /05 /mai /2013 18:50


 
Fantastique Kenojuak Ashevak


Je suis heureuse de vous présenter une exposition qui a lieu actuellement au centre culturel canadien à Paris « Fantastique Kenojuak Ashevak » et ce jusqu'au 6 septembre.
J'ai découvert l'art inuit quand je suis allée au Québec. Et j'avoue que cela a été un vrai coup de foudre.
Selon wikipédia, l'art inuit est la production artistique des peuples traditionnels du Groenland, du nord du Canada, de l'Alaska, et de la côte nord-est de la Sibérie.
Moi je trouve que c'est tout simplement splendide de beauté, de pureté, de tradition aussi, où la nature est à l'honneur. J'aime autant les sculptures que les dessins, les estampes.
Vraiment je suis sous le charme.


Fantastique Kenojuak Ashevak




Je ne sais pas si j'arriverais à aller voir cette expo, j'aimerais bien lol
Je vous propose une vidéo qui la présente très bien.
Prenez le temps de regarder, ça vaut le coup !




 
Cette exposition est donc consacrée à Kenojuak Ashevak, née le 3 octobre 1927 à Ikirasaq, sur la côte sud de l'île de Baffin et décédée le 8 janvier 2013 à Cape Dorset, au Nunavut. C'est donc une artiste inuite canadienne.


Fantastique Kenojuak Ashevak


Elle est devenue membre de l'Ordre du Canada en 1982. Son nom figure sur l'Allée des célébrités canadiennes.
L'exposition présente 40 œuvres Kenojuak Ashevak issue de la collection de Claude Baud.

 

 

 

 

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6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 14:27


Sauver Mozart de Raphaël Jerusalmy


« Vendredi 7 juillet 1939
J'ai horreur du vendredi. Filet de cabillaud et pommes de terre bouillies. Le fils du concierge est allé m'acheter deux cents grammes de cervelas. En catimini. Je festoie dans ma chambre.
Dehors, il fait gris. La lumière est triste.
Je n'ai jamais tenu de journal. Avant. Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée ».
 
 
C'est le premier roman de Raphaël Jerusalmy et je l'ai découvert grâce à mon filleul qui est en école à ENS Cachan qui organise un prix littéraire pour des premiers romans. Et ce roman, Sauver Mozart, a reçu le 1er prix. Il me l'a donc offert sachant que sa tata aimait beaucoup lire.
Ce livre est sous forme de journal tenu par un mélomane autrichien, juif (pas vraiment...) et tuberculeux. Il a du déménager dans un sanatorium où il vit quasi cloitré, « interné » (?).
On va vivre au rythme de la maladie qui évolue, de la guerre qui évolue, de la folie de l'Histoire qui évolue. Car cela se passe entre 1939 et 1940 entre deux festivals de Salzburg.
Montée du nazisme, de l'antisémitisme, de la guerre, de la peur, du fanatisme.
Ce qui fait tenir Otto, c'est la musique. Son amour immodéré de la musique. Ses souvenirs, sa contribution au prochain Festival de Mozart, son vœu de sauver Mozart de l'emprise nazie sur la musique... Il survit aussi en pensant à un plan fou qui pourrait faire basculer l'Histoire...
On le suit... peu à peu quelques souvenirs familiaux s'insinuent aussi... ce qui le rend un peu plus humain...
Livre bien écrit et qui permet de voir l'Histoire de cette période si difficile d'une manière particulière, intéressante. La maladie aussi... le regard et « l'égard » qu'on porte aux malades...
Ce n'est pas un livre « rigolo » mais en même temps pas déprimant... c'est juste une réalité, souvent décrite avec recul, un certain « humour » et aussi avec malice... car Otto est une sorte de « rebelle », à sa manière, avec ses petits moyens, ses petites convictions.
Bref, un roman à lire.
 
 
« Lundi 25 septembre 1939
Freud est mort avant-hier. Euthanasie. Il avait un cancer de la bouche. Les cigares... Trois doses de morphine et tout était fini. Ça donne à réfléchir. Il a quitté l'Autriche in extremis, en 1938. J'y ai songé aussi ».
 
 
Résumé de l'éditeur
C'est l'histoire d'un attentat musical. Eté 1939, au lendemain de l'Anschluss, Otto J. Steiner égrène ses jours dans un sanatorium de Salzbourg tandis qu'au-dehors l'Histoire montre les crocs.
Autrichien, juif (un peu), seul (complètement), il n'aime plus que la musique - et la tuberculose le ronge autant que l'humiliation d'être malade, ou les privations qui achèvent de le pousser à la marge du monde. Un monde dissonant à son oreille de mélomane, une faute de goût existentielle pour cette âme libre, témoin privilégié et involontaire du délitement d'une certaine idée de l'homme.
Tout semble joué, quand un évènement inattendu le conduit à deux doigts de faire basculer le siècle. Mais s'il ne restait jamais plus rien à sauver que Mozart ?
 
 
« Je me souviens de mon premier jour. La maladie, passe encore. Mais se retrouver là, tout à coup, parmi ces moribonds. Au début, je les ai observés en spectateur, comme de loin. Encore aujourd'hui, j'évite leurs regards. Et puis, j'ai appris à ne plus faire attention à eux. Surtout ceux qui geignent, qui se plaignent. A respecter le règlement interne. Ou du moins, en donner l'impression. A être toujours poli avec le docteur Müller. A obéir aux infirmières, dont le ton despotique est si déplaisant. A soudoyer le fils du concierge avec des bonbons. J'ai pris le pli sans que personne ne me le dise. Sans explications. A l'instinct ».
 
 
Je rajoute juste ceci qui peut être intéressant à savoir sur l'auteur.
« Né en 1954, Raphaël Jerusalmy, a un parcours atypique puisque diplômé de l'Ecole Normale Supérieure et de la Sorbonne il a fait une carrière au sein des services de renseignements militaires israéliens
Il est aujourd'hui marchand de livres anciens en Israël.
Sauvez Mozart est son premier roman, après deux précédents ouvrages totalement différents ».
 
 
« A quel clan se rattachent les tuberculeux ? Quelle idéologie ? Les grands malades forment aussi une caste. Très égalitaire. Mais de quel bord sont-ils ? Ont-ils seulement un programme ?
Je suis autrichien de confession phtisique. Et fier de l'être... »
 
 
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Sauver Mozart - Raphael Jerusalmy

Sauver Mozart - Raphael Jerusalmy

Critiques, citations, extraits de Sauver Mozart de Raphael Jerusalmy. Actes Sud a le don pour nous faire découvrir des romans courts et perc...

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« Un chrétien, c'est un juif qui délire ».
 
 
« Faire du festival un vulgaire outil de propagande, un amusement troupier, c'est un comble. Prendre Mozart en otage. L'avilir ainsi ? N'y a-t-il donc personne pour empêcher un tel outrage ? »
 
 
« Je n'ai jamais aussi bien compris la musique depuis que je n'en écoute plus... Pas besoin de gramophone. Ni de partition. Le génie musical, c'est le souffle qui traverse La Flûte enchantée avant même qu'elle n'émette un seul son. L'attente qui précède l'entente. C'est le geste, l'attitude, l'émotion. Rien à voir avec les notes ».
 
 
« Samedi 15 juin 1940
Hans a enfin pu venir ! Je l'ai reçu au salon. Il m'a apporté des biscuits dans un sachet. Et des tickets d'alimentation. Mon salaire de critique musical.
Le Festspiele aura lieu comme prévu. Durant deux semaines ! Du 13 au 29 juillet. C'est dans moins d'un mois ! Hans promet de m'obtenir des places. Il a jeté un coup d'œil à mes corrections et m'a donné une tape sur l'épaule, l'air satisfait. Il croit sans doute que je ne tiendrai pas le coup jusqu'au festival, à me voir si pâle. Je tousse sans arrêt, je respire mal, mais j'y serai. Rien que les dates, du 13 au 29 juillet, lorsque je les murmure, me donnent des forces. Elles résonnent dans ma tête, comme des carillons. Plus de déprime. Finies les jérémiades. Otto, mon cher, le Festspiele t'attend ! Tu as rendez-vous avec Mozart !
J'ai parlé à Hans de l'armée des militaires, hier, pour lui expliquer mon transfert impromptu au deuxième étage. Comme pour m'excuser. Pour toute réponse, il m'a annoncé que les troupes du Reich étaient entrées dans Paris. Hier, aussi.
Je me sens beaucoup mieux, ce soir. Un beau coucher de soleil rougeoie aux fenêtres. Le printemps est enfin là.
 
Dimanche 16 juin 1940
Paris est tombé. Je n'arrive pas à y croire ».
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3 mai 2013 5 03 /05 /mai /2013 15:25
La couleur des sentiments de Kathryn Stockett


« Constantine s'assit à côté de moi à la table de la cuisine. J'entendis craquer ses articulations enflammées. Je sentis son pouce s'enfoncer dans la paume de ma main, ce qui, nous le savions elle et moi, signifiait, "Écoute. Écoute-moi bien."
"Chaque jour de ta vie, jusqu'à ce que tu sois morte et enterrée, tu devras te poser cette question et y répondre." Constantine était si près que je voyais la noirceur de ces gencives. "Tu devras te demander, est-ce que je vais croire ce que ces crétins diront de moi aujourd'hui ?"
Son pouce continuait à presser ma paume. Je hochais la tête pour dire que je comprenais. J'étais juste assez intelligente pour me rendre compte qu'elle parlait des Blancs. Et même si je me sentais très malheureuse et je savais que j'étais très probablement laide, c'était la première fois qu'elle s'adressait à moi autrement qu'à la petite Blanche, fille de ma mère. On me disait depuis toujours ce que je devais penser à propos de politique, de Noirs, du fait d'être une fille. Mais à cet instant, le pouce de Constantine pressé dans ma main, je compris que je pouvais aussi penser par moi-même ».
 
 
 
Cela fait très longtemps que j'ai envie de lire ce livre... j'ai vu le film avant, tant pis. En général, je préfère faire l'inverse. Le film m'a beaucoup plu. J'étais donc encore plus impatiente de lire ce livre. Au tout début, je me suis dit, zut... exactement comme le film. Et du coup j'ai mis un peu de temps à m'y mettre et puis la magie de l'écriture, de l'histoire a opéré, a fonctionné à plein et je ne l'ai plus lâché jusqu'à la fin.
J'ai beaucoup, beaucoup aimé. Bien écrit, agréable à lire, l'histoire fictive mais basée sur des faits réels, est intéressante, passionnante et tellement triste également. Pas triste au sens que vous pleurez à chaque page... non, triste devant la bêtise et la méchanceté humaines.
Chaque chapitre donne la parole, alternativement, aux 3 personnages principaux du livre : 2 bonnes noires, Aibileen et Minny et une Blanche : Skeeter.
Aibileen et Minny sont donc 2 bonnes noires qui travaillent au service de familles blanches dans les années 60 à Jackson, Mississipi. L'un des pires états américains pour les conditions de vie des Noirs. Elles sont amies.
Et Skeeter est une jeune Blanche qui vit également à Jackson. Elle revient de la fac avec une vue de la vie sans doute différente. Elle a été élevée comme tous les enfants blancs de cette époque, par Constantine, une bonne noire, qui n'est plus là à son retour de la fac. Et personne ne veut lui dire ce qui s'est passé, et où elle est.
Skeeter veut devenir écrivain. Improbable à cette époque, en tant que femme, au Mississipi.
Différents évènements vont amener ces 3 femmes à se lier pour écrire les témoignages de plusieurs bonnes sur leur vie au quotidien dans ce sud des Etats-Unis. Avec tous les dangers que cela peut comporter. Un lien particulier va se créer entre elles.
Elles vont chacune, perdre beaucoup à cause de cette « aventure », mais en même temps y gagner beaucoup également.
Kathryn Stockett, l'auteur de ce livre, est elle-même née dans le Mississipi et a été élevée par une bonne noire.
Je vous conseille vivement la lecture de ce livre.
 
 
 
« "Je ne t'ai pas élevée pour que tu ailles dans les toilettes des Noirs !". Elle chuchote, elle croit que j'entends pas, mais moi je pense mais Madame, vous l'avez pas élevée du tout votre fille ».
 
 
Résumé éditeur :
Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s'occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L'insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s'enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s'exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu'on n'a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l'ont congédiée.
Mais Skeeter, la fille des Phelan, n'est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s'acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui 'la élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même lui laisser un mot.
Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié ; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.
Passionnant, drôle, émouvant, La couleur des sentiments a conquis l'Amérique avec ses personnages inoubliables. Vendu à plus de deux millions d'exemplaires, ce premier roman, véritable phénomène culturel outre-Atlantique, est un pur bonheur de lecture.
 
 
 
 
« C'est ce jour-là que tout est devenu noir. L'air était noir, le soleil était noir. Je me suis couchée et je suis restée à regarder les murs noirs de ma maison. Minny venait tous les jours pour voir si je respirais encore, me faire manger et me garder en vie. Il s'est passé trois mois avant que je regarde par la fenêtre et que je voie que le monde était toujours là. J'en revenais pas de m'apercevoir qu'il s'était pas éteint, comme ça, parce que mon garçon était mort.
Cinq mois après l'enterrement, je me suis levée. J'ai mis mon uniforme blanc et ma petite croix en or autour du cou et je suis entrée au service de Miss Leefolt parce qu'elle venait d'accoucher de sa petite fille. Mais j'ai pas tardé à comprendre que quelque chose avait changé. On m'avait planté dedans une graine d'amertume. Et j'acceptais plus les choses comme avant ».
 
 
 
 
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La couleur des sentiments - Kathryn Stockett

Critiques, citations, extraits de La couleur des sentiments de Kathryn Stockett. ATTENTION PEPITE ! En 1962, la ségrégation raciale perdure dans l'Eta...

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« Tous les après-midi on s'assoit dans le fauteuil à bascule, Baby Girl et moi, pour qu'elle fasse sa sieste. Je lui dis, tu es gentille, tu es intelligente, tu es importante. Mais elle grandit et je sais que bientôt, ces mots-là ne suffiront pas.
"Aibi ? Tu me lis une histoire ?" Je cherche dans le livre celle que je vais lire. Je ne peux pas lire une fois de plus Georges le petit Curieux parce qu'elle veut plus l'entendre. Pas plus que Chicken Little ou Madeline. Alors on se balance un moment dans notre fauteuil. Mae Mobley pose la tête sur mon uniforme. On regarde la pluie qui tombe dans un reste d'eau au fond de la piscine en plastique vert. Je dis une prière pour Myrlie Evers. J'aurais voulu pouvoir m'absenter pour assister aux funérailles. Je pense à son fils de dix ans. Quelqu'un m'a dit qu'il avait pleuré en silence du début à la fin. Je me balance et je prie, je suis affreusement triste, et tout à coup, je ne sais pas comment, les mots me viennent.
"Il était une fois deux petites filles. L'une avait la peau noire, l'autre la peau blanche." Mae Mobley lève les yeux vers moi. Elle écoute. "La petite fille noire dit à la petite fille blanche : "Pourquoi as-tu la peau si claire ? " La petite fille blanche répondit : "Je n'en sais rien. Pourquoi ta peau est-elle si noire ? A ton avis qu'est-ce que ça veut dire ?" Mais aucune de ces petites filles ne connaissaient la réponse. Alors la petite blanche dit : "Et bien, voyons. Tu as des cheveux, j'ai des cheveux". J'ébouriffe un peu les cheveux de Mae Mobley. La petite fille noire dit: "J'ai un nez, tu as un nez. " Je lui pince doucement le nez. Elle tend la main et fait pareil. La petite fille blanche dit : "Tu as des doigts de pied, j'ai des doigts de pied". Et je chatouille les doigts de pied de Mae Mobley, mais elle peut pas me faire la même chose parce que j'ai mes chaussures de travail blanches. "Donc, on est pareilles! On est pas de la même couleur et c'est tout" dit la petite fille noire. La petite fille blanche dit qu'elle est d'accord et elles deviennent amies. Fin".
Baby girl se contente de me regarder. Seigneur c'était une histoire triste ou je ne m'y connais pas. Même pas une histoire d'ailleurs, il ne s'y passe rien. Mais Mae Mobley sourit et elle dit :" Raconte là encore". Alors je recommence. La quatrième fois, elle s'endort. Je lui dis doucement à l'oreille : " J'en aurais une meilleure la prochaine fois ».
 
 
« J'ai envie de crier assez fort pour que Baby Girl m'entende, de crier que sale, c'est pas une couleur, que les maladies, c'est pas les Noirs. Je voudrais empêcher que le moment arrive –comme il arrive dans la vie de tout enfant blanc – où elle va se mettre à penser que les Noirs sont moins bien que les Blancs ».
 
 
« Si les blanches lisent mon histoire, je veux qu'elles sachent ça. Dire merci quand on le pense pour de bon, quand on se rappelle que quelqu'un a vraiment fait quelque chose pour vous - elle secoue la tête, baisse les yeux sur la table au plateau rayé et écorché -, ça fait tellement de bien ».
 
 
« Pourquoi t'es pas dedans avec ta maman?" je demande, mais je le sais, pourquoi. Elle préfère rester ici avec la bonne plutôt que de regarder sa maman qui s'occupe de tout sauf de sa fille. Elle me fait penser à ces poussins qui perdent leur mère et qui suivent les canards ».
 
 
« En commençant à taper la proposition de loi d'Hilly pour la "Lettre", avec des mots comme "maladie, protégez-vous" et "ne me remerciez-pas"! j'avais senti quelque chose céder en moi, un peu comme une pastèque qui se fend, fraîche et douce et apaisante. J'avais toujours pensé que la folie est quelque chose de sombre et d'amer, mais elle peut être comme une pluie bienfaisante si on s'y abandonne. J'avais offert quarante dollars aux deux frères de Pascagoula pour transporter ces cuvettes de wc au rebut sur la pelouse de Hilly... »
 
 
« Aujourd'hui, quand je lui demande ce qu'elle a appris, Mae Mobley répond juste : « Rien ».
« Tu l'aimes ta maîtresse ? »
« Elle est jolie ».
« Bien. Toi aussi t'es jolie, Mae Mobley ».
« Pourquoi t'es noire, Aibileen ? »
J'ai déjà entendu quelques fois cette question dans la bouche de mes autres petits Blancs. Je me contentais de rire, mais aujourd'hui je veux régler ça avec elle. « Parce que Dieu m'a fait noire, je dis. Et il y a pas d'autre raison au monde ».
« Miss Taylor dit toujours que les enfants noirs peuvent pas venir à mon école parce qu'ils sont pas assez intelligents ».
Je fais le tour du comptoir pour m'approcher. Je lui relève le menton et je lui caresse ses drôles de cheveux coupés tout de travers. « Tu me trouves bête ? »
« Non ». Elle chuchote comme pour montrer qu'elle y croit très fort. Elle a l'air de regretter ce qu'elle a dit.
« Qu'est-ce que ça t'apprend sur Miss Taylor, alors ? »
Elle cligne des yeux pour montrer qu'elle écoute bien.
« Ça veut dire que Miss Taylor n'a pas toujours raison », je dis.
Elle me prend par le cou. « Toi, t'as plus raison que Miss Taylor, Aibi ». Je fonds. Ma coupe est pleine. C'est nouveau pour moi d'entendre ça ».
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2 mai 2013 4 02 /05 /mai /2013 15:07
Et si on parlait de la peine de mort


Je voulais faire dernièrement un billet sur un film que nous avons vu en famille « La vie de David Gale » d'Alan Parker. Et nous avons tous été scotchés, et enthousiastes !
Film plein de suspens, il nous a tenus en haleine... C'est un film contre la peine de mort, conseillé vivement par deux amies (merci les filles !).
Je ne comprends d'ailleurs toujours pas, pourquoi je ne l'avais pas encore vu, moi qui suis fan d'Alan Parker (« Birdy » est l'un de mes films cultes, je reste marquée à vie par « Midnight Express », surtout une scène culte elle aussi, et la musique... ah lala et « Mississipi Burning » devrait être vu par tout le monde !)... et que j'aime énormément l'acteur principal, Kevin Spacey depuis que je l'ai découvert dans un film excellent, « Usual suspects ».
Enfin bref, le mal est réparé et si vous ne l'avez pas vu, je vous le conseille vivement.
 
Le synopsis :
Militant contre la peine capitale au Texas, le docteur David Gale, un professeur d'université, se retrouve à tort condamné à mort pour le viol et le meurtre de l'activiste Constance Harraway. Dans sa cellule, il reçoit Elizabeth Bloom, une journaliste qui mettra tout en œuvre pour prouver son innocence. Mais y parviendra-t-elle ?
 
Je vous en parle enfin aujourd'hui car je viens de recevoir une info d'Amnesty International et franchement, il faut absolument la lire en entier.
Car si cela se termine bien pour cet homme car il ressort, vivant, libre et innocenté... mais après avoir connu l'horreur... ce n'est pas le cas de tous, je dirais même de la plupart... tous ne s'en sortent pas vivant... et ce qui est aussi horrible, inadmissible, insupportable, c'est que le véritable assassin est dehors, tranquille !
Franchement, je suis et serai toujours contre la peine de mort !!!!!!
 
En 40 ans plus de 140 condamnés à mort ont été innocentés aux Etats-Unis.
141 avec Damon Thibodeaux.
 
Et si on parlait de la peine de mort




Etats-Unis : survivre au couloir de la mort
Damon Thibodeaux a passé plus de 10 ans sous la menace d'une exécution.Ce citoyen américain, aujourd'hui âgé de 38 ans, a été déclaré coupable du meurtre de Chrystal Champagne, une cousine par alliance de 14 ans, et condamné à mort en 1997. Il a toujours clamé son innocence et, après avoir passé 15 ans derrière les barreaux, il est finalement ressorti du pénitencier d'État de Louisiane d'Angola – l'une des prisons les plus dures des États-Unis – en homme libre. Voici son histoire.
Lire la suite en cliquant ici


Etats-Unis : survivre au couloir de la mort | Amnesty International France

Etats-Unis : survivre au couloir de la mort | Amnesty International France

[19/04/2013] - Damon Thibodeaux a passé plus de 10 ans sous la menace d’une exécution.Ce citoyen américain, aujourd’hui âgé de 38 ans, a été déclaré coupable du meurtre de Chrystal Champagne, une cousine par alliance de 14 ans, et condamné à mort en 1997. Il a toujours clamé son innocence et, après avoir passé 15 ans derrière les barreaux, il est finalement ressorti du pénitencier d’État de Louisiane d’Angola – l’une des prisons les plus dures des États-Unis – ...

via : www.amnesty.fr

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15 avril 2013 1 15 /04 /avril /2013 22:30

Bouche cousue de Mazarine Pingeot


« Papa et maman ne connaissaient rien de mon existence au lycée, de mes cours, de mes camarades : j'y suis comme orpheline, déracinée, détachée de tout référent. Seule avec mes secrets et mon désir d'adaptation, avec aussi cette timidité et cette angoisse de l'autre, cette fermeture qui m'était une prison ».
 
 
 
J'étais curieuse d'avoir sa version de son père que j'ai aimé quand j'étais jeune, mais qui m'a beaucoup déçu par la suite.
Peut être comprendre comment on peut avoir deux vies parallèles...
Toute la première partie du livre m'a laissé un peu sur ma faim, froide.
Mazarine / Marie écrit ce livre souvenirs, portrait de son père, pour l'enfant qu'elle a envie d'avoir... sur son grand-père donc... enfant qui finalement, viendra plus vite qu'elle ne pensait, mais à peine pour s'en aller avant de naitre. Respect pour sa souffrance d'alors complètement médiatisée à l'inverse (annonce d'un heureux évènement par Paris Match, alors qu'elle et son compagnon perdent leur enfant avant la naissance : bêtise et cruauté des médias). Très dur !
Donc sa façon d'écrire, trop alambiquée, je trouve, compliquée, « intello », pas assez « personnelle » à mon goût m'a un peu étonné, dérouté et déçu... une bonne grosse moitié du livre.
Et puis ensuite, une sorte d'empathie et de compréhension se sont installées.
À l'arrivée, j'ai peu appris sur son père... juste un peu... et un peu aussi sur elle. Par contre, il est évident, que je ne l'envie pas. Etre ainsi, dans le secret, le déni pour les autres. Puis à la merci des médias, cruelles au possible. Ce n'est pas facile de se construire dans ce contexte. Pour info, livre écrit en 2005. Il commence donc à dater. J'espère qu'elle s'est « trouvée » depuis, qu'elle s'aime un peu plus et qu'elle tend vers une sorte de bonheur.
 
 
« « En public, mes parents à moi se vouvoyaient. « En public » : l'expression leur convient si mal. Et puis, entre nos murs, ils revenaient au tu, mais parfois devant témoins le vous revenait. Pour moi, abolition du tu, refus du vous, si bien que je choisis de ne pas m'adresser directement à celui dont je ne connais que le pseudonyme de papa. Maman parfois dit François Mitterrand, et même le Président. C'est drôle ce jeu de la distance. Cette troisième personne toujours, dans ses conjugaisons. Ces mots qui nous protègent, à force d'être comme ceux des autres. Et les nôtres, qui ne font pas partie du langage, et qui nomment notre secret ».
 
 
 
Quatrième de couverture
Pour la première fois, je désire un enfant.
Je fais ce livre pour toi, l'enfant qui viendra un jour, pour que tu échappes aux mots qui ont tissé ma muselière. Il y a des gens, que nous ne connaissons pas, et qui saccagent mes souvenirs. Je dois maintenant les reconstituer pour t'offrir un passé différent des livres d'histoire et des piles de journaux.
Pendant cinquante-huit ans, il n'était pas mon père. Tu trouveras ces cinquante-huit ans autre part. Tu comprendras qu'ils ne m'appartiennent pas. Qu'ils me font concurrence.
Longtemps, j'ai même ignoré l'orthographe exacte de son nom. Comme tout le monde, j'hésitais entre un R ou deux. J'en avais honte, aussi ne pouvais-je demander à ma mère, encore moins à mon père, comment écrire M-i-t-t-e-r-r-a-n-d.
Il ne m'a pas tout raconté. Mais il ne faut pas croire ce que disent les autres. Les autres parlent toujours d'eux.
Mon témoignage à moi est vivant. Et vivant restera ainsi ton grand-père.
Mazarine Pingeot, normalienne, agrégée de philosophie, a trente ans. Ce livre est son quatrième ouvrage. Elle est chroniqueuse littéraire à la télévision et termine sa thèse de philosophie.
 
 
« Je ne sais pas ce que je cherche. Connaître mieux celui que j'ai aimé ? Mon amour n'est pas en  jeu. Et je ne souhaite rien que de laisser aux énigmes leurs qualités d'énigmes, au mystère du personnage sa force et sa séduction. Ce sont les passions qu'il a générées et génère encore dans le cœur des autres qui m'intriguent. Peut-être se seront-elles pacifiées quand tu seras en âge de comprendre. Faut-il le souhaiter ? »
 
 
 
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Bouche cousue - Mazarine Pingeot

Bouche cousue - Mazarine Pingeot

Critiques, citations, extraits de Bouche cousue de Mazarine Pingeot. J'étais curieuse d'avoir sa version de son père que j'ai aimé quand j'...

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« La mémoire, ce sont les livres qui l'ont. Il (mon père) collectionnait les éditions anciennes ou originales pour y sentir la présence des premiers lecteurs, des premières émotions, des premières lectures - peut-être même le toucher de l'auteur. Il me suffit d'y voir la marque de papa, de sentir sous la caresse du papier ce qu'il avait pu éprouver, en son temps ».
 
 
 
« La mort de papa, nous nous y attendions tous....
Je le voyais tous les jours malade, mais à aucun moment je ne me suis véritablement dit qu'il allait mourir. Ce sursis pouvait durer éternellement; je le voyais souffrir, et se désespérer de souffrir, devenant irritable, plus lointain. La maladie lui était une humiliation. Il n'a jamais réussi à l'accepter. Pour la première fois, il affrontait plus fort que lui ».
 
 
« Il m'a légué une solitude et le refus de s'appuyer sur qui que ce soit pour devenir soi-même ».
 
 
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13 avril 2013 6 13 /04 /avril /2013 14:25
Zulu de Caryl Ferey est devenu un film


Ceux et celles qui me connaissent savent que je suis une fan complète de Caryl Ferey.
Le 1er livre que j'ai lu de lui, c'est « Zulu » grâce à une amie, Claire, qui me l'a prêté.
Ce qui est drôle, c'est qu'elle n'aime pas trop la violence dans les livres, et bien là, elle a été servie lol elle a aimé, mais dur à lire tout de même, surtout pour elle.
Car moi, je suis restée complètement scotchée et suis devenue fan ! Une vraie.
Pour rappel à ceux qui ne connaissent pas, c'est l'auteur de Mapuche, un thriller dont je vous ai parlé il y a peu, qui est absolument époustouflant sur l'Argentine au temps de la dictature et des « folles de mai » (mères et grand-mères courage des disparus de la dictature !), entre autres.
 
 
Voici la critique que je mettais à l'époque, quand j'ai lu Zulu :
 
wahou ! livre coup de poing... rien que le début vous scotche, vous terrifie devant la violence... la violence humaine... la violence en Afrique du Sud... durant l'apartheid mais aussi après l'apartheid. Thriller rudement bien mené, dans un contexte de grande tension et grande violence. Très intéressant pour comprendre un peu ce qu'est devenue l'Afrique du Sud, loin de la nation arc en ciel de la coupe du monde de foot...
vraiment très très bien... à lire !! mais il faut s'accrocher... moi il m'a pris et je n'ai pas pu le lâcher avant de l'avoir fini...
 
 
 
Le résumé de l'éditeur :
Enfant, Ali Neuman a fui le bantoustan du KwaZulu pour échapper aux milices de l'Inkatha, en guerre contre l'ANC, alors clandestin. Même sa mère, seule rescapée de la famille, ne sait pas ce qu'elles lui ont fait...
Aujourd'hui chef de la police criminelle de Cape Town, vitrine de l'Afrique du Sud, Neuman doit composer avec deux fléaux majeurs : la violence et le sida, dont le pays, première démocratie d'Afrique, bat tous les records. Les choses s'enveniment lorsqu'on retrouve la fille d'un ancien champion du monde de rugby cruellement assassinée dans le jardin botanique de Kirstenbosch. Une drogue à la composition inconnue semble être la cause du massacre. Neuman qui, suite à l'agression de sa mère, enquête en parallèle dans les townships, envoie son bras droit, Brian Epkeen, et le jeune Fletcher sur la piste du tueur, sans savoir où ils mettent les pieds... Si l'apartheid a disparu de la scène politique, de vieux ennemis agissent toujours dans l'ombre de la réconciliation nationale...
 
 
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Zulu - Caryl Férey

Zulu - Caryl Férey

Critiques, citations, extraits de Zulu de Caryl Férey. Fatigants ces auteurs sans véritable surprise... Caryl Férey en fait ...

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Donc, un film a été réalisé à partir de ce livre par Jérôme Salle (Largo Winch I et II, Anthony Zimmer etc.)  avec Orlando Bloom (Pirates des Caraïbes, la trilogie du Seigneur des anneaux, Le Hobbit etc.) et Forest Whitaker.
 
Synopsis :
Dans une Afrique du Sud encore hantée par l'apartheid, deux policiers, un noir, un blanc, pourchassent le meurtrier sauvage d'une jeune adolescente. Des Townships de Capetown aux luxueuses villas du bord de mer, cette enquête va bouleverser la vie des deux hommes et les contraindre à affronter leurs démons intérieurs.
 
 Zulu de Caryl Ferey est devenu un film
 
je ne peux que vous conseiller de lire le livre de Caryl Ferey si ce n'est déjà pas fait...
et d'aller au ciné voir le film quand il sortira ! je suis certaine qu'il sera bien, car Caryl Fery a été associé et sur le tournage régulièrement donc donc... j'espère ne pas être déçue !!!
 
Et pour info, de dernière minute,
« Le film de clôture du 66ème Festival de Cannes a été dévoilé : il s'agit de "Zulu" de Jérôme Salle, emmené par Orlando Bloom et Forest Whitaker ».
allo.ciné
 
Zulu de Caryl Ferey est devenu un film
 
et voici comment Caryl Ferey l'a annoncé sur son profil Facebook (c'est là que j'ai appris l'info lol)
 
« Yes we can !
La version cinéma de "Zulu" a l'honneur de clôturer le festival de Cannes le 26 mai prochain. Quel parcours depuis mon premier voyage en 99 et ma rencontre (certes lointaine) avec l'incomparable Nelson Mandela... Bon, je ne suis pas très smoking, vous aurez le droit de vous foutre de ma gueule, mais c'est une superbe promo pour le film de Jérôme Salle, qui le mérite bien - comme l'équipe de tournage et les comédiens, si sympas... De nouvelles aventures en perspective ! »
 
voilààààààààààà
bonne lecture et bon ciné !
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7 avril 2013 7 07 /04 /avril /2013 20:11

Exceptionnellement, je fais un seul billet pour deux livres, mais deux tomes d'une même saga que je lis depuis quelques temps, et je ne voudrais pas vous lasser en multipliant les billets... donc 2 pour le prix d'un lol
 
Autre-Monde, Tome 4 : Entropia et Autre-Monde, Tome 5 : Oz de Maxime Chattam


 
Autre-Monde, Tome 4 : Entropia
 
« Matt contemplait Ambre, assoupie. Ses boucles d'un blond roux, la finesse de ses traits, ses longs doigts délicats... Tout en elle lui inspirait un flot d'émotions. Il se concentra sur ce qu'il éprouvait et tenta d'y poser des mots.
- Ses baisers sont la promesse d'une religion dont le paradis est aux portes de nos lèvres, dit-il naturellement. Et j'ai envie d'y croire. Pas mal pour un athée, non ? »
 
 

Que dire ? ce 4e tome de l'aventure de l'Autre-Monde continue à me tenir en haleine... l'intrigue continue à s'étoffer... alors que l'on croit que la fin de la grande guerre entre les Pans et les Cyniks achemine vers la paix et la fin de cette saga... et bien non, bien au contraire... d'autres menaces apparaissent, tout reste à faire, à reconstruire, à découvrir...
Et nous voilà repartis avec l'alliance des trois vers Entropia... lieu terrifiant, centre de tous nos déchets ?
Je poursuis ma lecture... je suis déjà dans le 5e tome... vivement la suite !
 
 
 
« Matt se raidit.
Il était incapable de bouger. Et la chose était en lui.
Il avait voulu bien faire, improviser une attaque efficace, et il se retrouvait prisonnier du Tourmenteur.
Une onde électrique parcourut le liquide, comme un influx, et la douleur explosa.
Une souffrance abominable. Des centaines d'hameçons s'enfonçaient dans sa chair, et Matt crut qu'on lui arrachait les nerfs. Il voulut hurler, se débattre, mais ne put rien faire, totalement asservi.
L'influx pénétrait son cerveau. Il commençait à ouvrir des portes, à saisir des informations, il fouillait l'intérieur de Matt. Sa mémoire, ses connaissances. Son intimité.
L'adolescent vit des projectiles s'abattre contre le Tourmenteur sans que celui-ci frémisse.
Il paraissait insensible, invulnérable ».
 
 
Résumé de l'éditeur :
Une muraille opaque de brouillard et ses cohortes de monstres avancent inexorablement vers Eden. La Grande Tempête qui a balayé l'Amérique reviendrait-elle détruire la nouvelle civilisation que les Pans, les enfants mystérieusement épargnés par le cataclysme, tentent de créer ? Sauront-ils déjouer les complots du Buveur d'innocence ? L'Alliance des Trois pourra-t-elle s'opposer à la menace d'Entropia, royaume du chaos et de la mort ? Autre-Monde est loin d'avoir livré tous ses secrets.
 
 
« Maylis prenait très au sérieux son rôle d'ambassadrice et s'était procuré sur la politique des livres de l'ancien monde qu'elle lisait avec attention, même si elle ne comprenait pas toujours tout. La leçon qu'elle avait retenue concernait les dictatures : asservir la population par le travail, occuper les masses afin d'empêcher toute rébellion, faire en sorte que personne n'en ait ni le temps, ni l'énergie.
Cela rassemblement beaucoup au système que le buveur d'Innocence avait mis en place à la forteresse. Ses gens cumulaient les fonctions. En leur donnant le sentiment d'être responsabilisés, d'avoir de l'importance, il s'assurait en fait qu'ils obéissaient sans poser de questions ».
 
 
 
Lien vers la fiche du livre sur Babélio
 
 

Autre-Monde, Tome 4 : Entropia - Maxime Chattam

Autre-Monde, Tome 4 : Entropia - Maxime Chattam

Critiques, citations, extraits de Autre-Monde, Tome 4 : Entropia de Maxime Chattam. Le premier cycle d'Autre-Monde, commencé il y a déjà quatre ans, avait...

via : www.babelio.com


 
"Matt en savait quelque chose.
Au fil des mois, à lutter contre les monstres, qu'ils soient humains ou non, il avait été peu à peu pris dans une forme de spirale qui l'avait aveuglé. Elle l'avait coupé de sa sensibilité première, de ses émotions les plus essentielles.
Il s'était endurci, parfois trop, Matt s'en était rendu compte après la guerre, au contact d'Ambre.
Maintenant qu'il n'était plus gouverné par l'adrénaline, la peur et l'instinct de survie, il réalisait combien il avait été violent lui-même.
Et cela l'effrayait."
 
 
 
Autre-Monde, Tome 5 : Oz 




Autre-Monde, Tome 4 : Entropia et Autre-Monde, Tome 5 : Oz de Maxime Chattam
 
« Plume tourna la tête et donna un grand coup de langue à Tobias, ce qui revint à lui doucher le visage.
– Oh, merci Plume... Maintenant je sens bon le chien !
La chienne le fixait de ses prunelles bienveillantes. Elle avait l'air de trouver ça bien ».
 
 
 
Et bien voilà, j'ai terminé le tome 5 de cette saga qui me tient en haleine...
Et zut, le prochain n'est pas encore sorti... il va donc falloir que je m'arme de patience pour connaître la suite des aventures des Pans.
Cela se complique, au fur et à mesure... les dangers se font plus pressants si l'on peut dire, la situation paraît de plus en plus désespérée...
en plus, là, l'auteur nous laisse sur des incertitudes quant à la survie de certains Pans qui paraissaient « indestructibles » et qui formaient le noyau des héros... à voir par la suite.
Il est vrai quand dans une situation aussi dangereuse, au fil des tomes, beaucoup y ont laissé la vie... nous ne sommes pas au pays de bisounours !!
Le suspens est toujours bien mené et c'est toujours aussi agréable bien qu'haletant de suivre les aventures des Pans, des cyniks et de toutes les autres monstruosités que la Tempête a créées.
 
 
« - Surtout on ne se sépare pas, toi, Ambre et moi. Si nous restons ensemble, on peut tout réussir, pas vrai ?
Tobias guettait l'assentiment de Matt avec une pointe d'anxiété. Il avait besoin d'être rassuré. Ce voyage lui faisait peur.
Matt hocha la tête.
- L'Alliance des trois, dit-il.
- L'Alliance des trois, répéta Tobias ».
 
 
Résumé de l'éditeur :
La guerre avec les Cyniks terminée, les Pans se croyaient enfin en sécurité.
Mais Entropia se rapproche inexorablement et rien ne semble pouvoir arrêter sa course dévastatrice.
Rien, sauf peut-être la réunion des Cœurs de la Terre.
Pour L'Alliance des Trois, c'est la mission de la dernière chance.
Objectif : l'Europe, dont on est sans nouvelles.
Mais que reste-t-il, là-bas, de l'ancien monde ?
Le sort d'Autre-Monde est en jeu...
 
 
« Ils avaient lu en Matt, et compris que s'ils devaient faire usage de leurs armes, ce serait pour voir le sang couler. Le leur ou celui d'un autre être vivant. Qu'il y aurait des cris, de la souffrance, de la terreur, de l'horreur. C'était ça se battre. La violence. »
 
 
Lien vers la fiche du livre sur Babélio
 
 
Autre-Monde, Tome 5 : Oz - Maxime Chattam

Autre-Monde, Tome 5 : Oz - Maxime Chattam

Critiques, citations, extraits de Autre-Monde, Tome 5 : Oz de Maxime Chattam. Voici maintenant 4 ans que la saga Autre-monde a débuté ! Les trois pr...

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« Ce temps-là est terminé, comprit-il aussitôt. L'humanité au sommet de la chaîne alimentaire est révolue, nous en avons abusé, nous nous sommes comportés comme si tout nous était dû, sans respect, en détruisant, et en polluant, en vidant les réserves, comme les parasites que nous étions devenus. Maintenant la Tempête a redonné une impulsion à l'écosystème de la planète, pour qu'il puisse rivaliser avec nous, voire nous dépasser. La végétation pousse plus vite, les animaux mutent à la vitesse de la lumière pour s'adapter, et nous, nous ne sommes plus que des éléments parmi tant d'autres de ce nouveau territoire. A nous de nous adapter, de nous faire une petite place, ou de disparaître ».
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