« - Mais quand on a vu quelque chose de cet ordre, Danglard, dit doucement Adamsberg, un petit bout s'en détache et reste toujours en nous. Toute chose très belle ou très laide abandonne un fragment d'elle dans les yeux de ceux qui la regarde. On sait cela. C'est d'ailleurs comme cela qu'on la reconnait.
- Quoi ? Demanda Estalère.
- Ce que j'ai dit. La très grande beauté ou la très grande laideur. On la reconnait à ce choc, à cette parcelle qui demeure ».
A la suite de ma lecture du livre de Fred Vargas, Sous les vents de Neptune.... comment vous dire ? J'avais encore trop envie de suivre mon chéri de commissaire Adamsberg...
Que voulez vous, quand on fait connaissance de ce pelleteur de nuages... on a du mal à le laisser filer... heureusement pour moi, j'avais encore sous le coude, Un lieu incertain que je n'avais pas lu... et qui se passe bien après l'aventure au Canada.... donc je viens de dévorer cette nouvelle aventure d'Adamsberg et de toute sa brigade, et bien sûr de son « acolyte » Danglard.
J'aime Fred Vargas, car avec des faits reconnus, elle emmène et nous avec, son commissaire dans de folles et bizarres aventures... moi j'avoue que j'accroche à fond...
Là on part un peu à Londres dans le vieux cimetière d'Highgate, réputé pour y avoir « accueilli » un vampire et tout plein d'autres histoires bizarres... si je retourne à Londres, je vais le visiter lol mais surtout on suit Adamsberg en Serbie dans le village de Kiseljevo, réputé lui aussi d'être le village d'un vampire, Peter Plogojowitz.
Donc, vous l'aurez compris, dans cette enquête policière dont les crimes sont particulièrement horribles (empêcher des vampirii de revenir, faut y mettre du cœur à l'ouvrage !) nous emmène à la poursuite d'un chasseur de vampires....
Excellent... j'ai beaucoup aimé !!!
Je vous le conseille bien évidemment...
« – Où va-t-il ? demanda le médecin en regardant Lucio filer droit vers la haie du fond.
– Sa fille lui interdit tout alcool et tout tabac. Il les cache dans divers recoins des buissons. Les cigarettes sont dans une double boite en plastique, à cause de la pluie.
– Sa fille le sait, bien sûr.
– Bien sûr.
– Et il sait qu'elle le sait ?
– Bien sûr ».
Résumé de l'éditeur :
Adamsberg part pour trois jours de colloque à Londres. Estalère, le jeune brigadier, et Danglard - terrorisé à l'idée de passer sous la Manche - sont du voyage. Tout devait se passer de manière aérienne et décontractée, mais un événement macabre alerte leur collègue de New Scotland Yard, Radstock.
Clyde-Fox, un original local, lui parle du vieux cimetière de Highgate. Des chaussures - avec des pieds dedans - font face au cimetière, « un des cimetières romantiques les plus baroques de l'Occident », un lieu macabre, gothique, unique.
Tandis que l'enquête anglaise commence, les français rentrent au pays, et se retrouvent confronté à un horrible massacre dans un pavillon de banlieue.
De fil en aiguille, Adamsberg, avec l'aide de Danglard, remonte une piste de vampires, et de tueurs de vampires, jusqu'en Serbie.
Le commissaire est au centre du roman, dans tous les sens du terme. La Boule se trouve presque un rival, Danglard est à deux doigts de tomber amoureux, Retancourt est toujours aussi efficace, mais la brigade n'est plus aussi sure qu'avant.
« Adamsberg reprit la plaque de crottin, ravalant sa réplique. Noël ne s'était jamais privé d'accabler Retancourt, de déclarer à tous vents qu'elle n'était pas une femme mais un bœuf de labour ou une créature approchante. Alors que pour Adamsberg, si Retancourt n'était pas exactement une femme au sens convenu du terme, c'était parce qu'elle était une déesse. La déesse polyvalente de la Brigade, aux capacités aussi multiples que les on-ne-sait-combien de bras que possédait Shiva.
- Combien a-t-elle de bras, la déesse indienne ? demanda t il à ses adjoints, tout en palpant le morceau de crottin.
Les quatre lieutenants secouèrent la tête.
- C'est toujours pareil, dit Adamsberg. Quand Danglard n'est pas là, plus personne ne sait rien ici.
Adamsberg renfourna le crottin dans le sachet, ferma la glissière et le tendit à Voisenet.
- Il n'y a plus qu'à l'appeler pour avoir la réponse. Je pense que ce cheval-ci, celui qui a produit ce crottin-ci, connu sous le nom de « crottin d'Emile » est élevé en plein champ et ne mange que de l'herbe. Je crois que l'autre cheval, celui qui a excrété les boulettes du pavillon, connues sous le nom de « crottin du tueur », est nourri en écuries, aux granulés.
- Ah Bon ça peut se voir, ça ?
- J'ai passé mon enfance à ramasser du crottin partout pour amender les champs. Et de la bouse séchée pour alimenter le feu. J'en ramasse encore. Je peux vous assurer, Voisenet, qu'à deux nourritures différentes, deux excréments différents ».
Lien du livre sur Babelio
Un lieu incertain - Fred Vargas
Critiques, citations, extraits de Un lieu incertain de Fred Vargas. L'intérêt premier de lire Vargas, est son talent incroyable pour créer...
via : www.babelio.com
« -...Vos montres ne sont pas à l'heure
- C'est parce que je les règle sur Lucio. Il pisse contre l'arbre environ toutes les heures et demie. Mais il y a forcement du flou.
- Vous n'avez qu'à faire le contraire. Régler vos montres sur une pendule, ce qui vous donnera l'heure exacte des pissées de Lucio.
Adamsberg le regarda, un peu surpris.
- Je ne veux pas savoir à quelle heure pisse Lucio. A quoi voulez vous que ça m'avance ? »
« Et s'il ne se trompait pas, il se trouvait en face du "Zerquetscher". Ces cheveux épais, ce cou un peu court. En ce jour de juin s'achevait la route. Il n'avait pas suivi les conseils anxieux de Danglard et, à présent, l'aube était là, emplie du corps du "Zerquetscher" qui saillait sous son maillot répugnant. Juste ce matin-là alors que la lumière au-dehors découpait joliment chaque brin d'herbe, chaque écorce de troncs, avec une précision exaltante et commune. Hier aussi, la lumière avait fait cela. Mais il le voyait mieux ce matin.
Adamsberg n'était pas craintif, par défaut d'émotivité ou par manque d'anticipation, ou par la faute de ses bras ouverts aux aléas de la vie ».
« Il arrivait qu'Adamsberg se concentre, se transforme en un attaquant dense et dangereux. C'était rare, mais il était alors possible de le contrer. Il offrait en revanche moins de prises quand sa matière mentale se disloquait en masses mouvantes, ce qui était le cas en général. Et plus aucune quand cet état s'intensifiait jusqu'à la dispersion, comme en ce moment, aidé par le balancement du train qui abolissait les cohérences. Adamsberg semblait alors de déplacer comme un plongeur, le corps et les pensées ondulant gracieusement sans objectif. [...] Accompagner Adamsberg en ses extrêmes, c'était rejoindre l'eau profonde, les poissons lents, les vases onctueuses, les méduses oscillantes. [...] A ces moments spécialement aqueux, on ne pouvait pas argumenter avec lui pas plus qu'avec de l'écume, de la mousse, des nuées ».
« Danglard souffla, se versa un verre et composa le numéro d'Adamsberg, qui décrocha aussitôt.
— Cela ne veut pas dire Kiss Love, hein, Danglard ?
— Non. Cela veut dire Kiseljevo et c'est le village de mon oncle.
Adamsberg fronça les sourcils, repoussa une bûche du pied.
— Kiseljevo ? Ce n'est pas cela. Ce n'est pas ainsi qu'Estalère l'a prononcé. Il a dit « Kisloveu ».
— C'est pareil. A l'Ouest, Kiseljevo se dit Kisilova. Comme Beograd se dit Belgrade.
Adamsberg ôta l'index de son oreille.
— Kisilova, répéta-t-il. Remarquable, Danglard. Voici la chaîne entre Higegatte et Garches, le tunnel, le noir tunnel.
— Non, dit Danglard dans une ultime obstination. Là-bas, beaucoup de noms commencent par un K. Et il y a un obstacle. Vous ne le voyez pas ?
— Je ne vois rien, j'ai des acouphènes.
— Je vais le dire plus fort. L'obstacle est cette coïncidence formidable qui attacherait les chaussures de mon oncle à la pataugière de Garches. Et qui nous unirait, vous et moi, aux deux affaires. Or vous savez ce que je pense des coïncidences.
— Précisément. Il est donc certain que nous avons été gentiment conduits par la main jusqu'au dépôt de Higegatte ».
« - Qu'entends-tu par "plog" ?
- C'est un mot de Vladislav, dont le sens varie selon le contexte. Qui peut signifier "certes", "exactement", d'accord", "compris", "trouvé", ou éventuellement "foutaises". C'est comme une goutte de vérité qui tombe ».