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19 juillet 2013 5 19 /07 /juillet /2013 23:09

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« Il avait engagé un pari avec le destin. S’il survivait à cette randonnée, il se ferait une raison. Sinon, il remettrait son sort entre les mains des dieux. Le pluriel était intentionnel. Il n’arrivait pas à croire à un Être suprême unique, pianotant sur un clavier d’ordinateur divin, insérant tel élément ou en supprimant à jamais tel autre ».

 

 

Je suis assez fidèle, quand j’aime un auteur, je le suis… c’est le cas par exemple d’Elizabeth George. Je viens de terminer « Le rouge du péché ». On y retrouve notre cher commissaire Thomas Lynley, 3 mois après l’assassinat de sa femme Hélène. Complètement détruit, il a laissé derrière lui Scotland Yard, sa famille, ses amis… et on le retrouve sur un chemin côtier de Cornouailles… marchant, encore et encore, pour s’épuiser, ne pas penser et aller dans des endroits quasi déserts et où en tout cas, il ne rencontre que des personnes ne le connaissant pas et surtout ne connaissant pas son histoire, sa femme…

Et comme de bien entendu, il tombe sur un cadavre… un crime… et le voilà, contre son gré, mêlé à l’enquête… bon gré, mal gré, le revoilà plongé dans le monde des vivants… et notre si particulière et aimée Sergent Barbara Havers qui arrive… bref, encore un très bon roman d’Elizabeth George… je me régale… je conseille sans modération !

 

 

« C’était pour fuir tout ce qui lui rappelait Helen à Howenstow qu’il avait entrepris de parcourir la totalité du sentier côtier du Sud-Ouest. Une telle randonnée était bien la dernière chose qu’aurait tentée Helen (« Mon Dieu, Tommy, tu es fou ? Les chaussures de marche sont toutes tellement hideuses… »). Rien sur le trajet ne risquait de le faire penser à sa femme.

C’était compter sans les mémoriaux qui jalonnaient le sentier. Rien de ce qu’il avait lu avant de se mettre en route ne l’avait préparé à cela. Depuis les simples bouquets de fleurs agonisantes jusqu’aux bancs gravés aux noms des défunts, la mort le défiait presque tous les jours, au mépris des efforts qu’il déployait pour l’oublier ».

 

 

Résumé éditeur !

Inconsolable trois mois après le meurtre de son épouse, Thomas Lynley erre le long des côtes de Cornouailles, loin de l'absurdité du monde. Lorsqu'il découvre le cadavre d'un jeune grimpeur au pied des falaises, son retour à la réalité est brutal. Chargée de l'enquête, l'inspecteur Bea Hannaford renonce vite à considérer comme suspect le vagabond aux vêtements crasseux qui présente des papiers au nom de Thomas Lynley. En manque d'effectifs, elle le met à contribution : il est certes un témoin, mais, une fois son identité vérifiée, elle ne doute pas que son expérience de commissaire au Yard pourra s'avérer utile. Dans ce pays sauvage de falaises et de mer démontée, Lynley participe à contrecœur aux investigations mais reprend pied peu à peu. Il retrouve son éternelle partenaire, Barbara Havers, que Londres a dépêchée sur place autant pour collaborer à l'enquête que pour mener à bien une mission délicate : récupérer Lynley. Après le succès d'Anatomie d'un crime, son grand roman social, Elizabeth George renoue avec son art consommé du suspense et tisse une intrigue d'une incroyable densité, multipliant les fausses pistes et les faux coupables. Un roman magistral qui, après trois ans d'absence, marque le retour tant attendu de Thomas Lynley et Barbara Havers.

 

 

« — Santo et moi étions très proches. Vous êtes proche de votre mère, Cadan ?

— Non.

Il n’ajouta pas qu’il était impossible d’être proche de Wenna Rice Angarrack McCloud Smythe, alias la Bougeotte. Elle n’était jamais restée assez longtemps au même endroit pour ça.

— Santo et moi étions très proches, répéta Dellen. Tous les deux, nous étions des sensuels. Vous savez ce que ça veut dire ?

Elle ne lui laissa pas l’occasion de répondre, mais de toute façon il aurait été bien en peine de lui donner une définition.

— Nous vivons pour et par les sensations, enchaîna-t-elle. Pour ce que nous voyons, entendons et respirons. Pour ce que nous goûtons. Pour ce que nous touchons. Et pour ce qui nous touche. Nous jouissons de l’existence sans mauvaise conscience et sans crainte. Santo était comme ça. Voilà comment je lui ai appris à vivre ».

 

 

Lien avec la fiche du livre sur Babélio

 

 

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« Du coup, quand elle trouva Barbara Havers en train de parcourir le programme de la journée sur le tableau blanc, Bea la considéra d’un œil critique. Cet examen visait à évaluer sa conscience professionnelle, non à porter un jugement sur ses goûts vestimentaires pourtant désastreux. Ce jour-là, le sergent Havers portait un pull marin avachi par-dessus un tee-shirt à col haut orné d’une tache de café, un pantalon en tweed vert olive trop court d’au moins trois centimètres et démodé depuis une bonne dizaine d’années, et les mêmes baskets rouges que la veille. On aurait dit un croisement entre une clocharde et une réfugiée de guerre habillée par l’Armée du salut ».

 

 

« A quoi bon essayer d’imposer sa volonté à un adolescent quand il possédait sa volonté propre ? Après tout, nul n’était obligé de faire la même chose que ses parents. Sinon le monde n’évoluerait jamais, et serait peut-être même dépourvu d’intérêt. Tout y serait d’une monotonie effroyable, génération après génération. D’un autre côté, ce ne serait peut-être pas plus mal ».

 

 

« Les articles des journaux – tabloïds, magazines, peu importe – ne mentionnent que les évènements spectaculaires, poignants, sordides. Ils ne citent jamais ces pans d’existence composés de détails quotidiens, à la fois précieux et inoubliables. Pas assez dramatiques… Et pourtant, au bout du compte, ce sont ces moments-là qui nous définissent ».

 

 

« On pouvait qualifier ces évènements de bons ou de mauvais, on pouvait dire simplement qu'ils faisaient partie de la vie. Et celle-ci se poursuivait. On n'obtenait pas ce qu'on voulait, et c'était comme ça. On pouvait maugréer ou on pouvait faire front. Un jour, il avait vu à la bibliothèque une affiche qui disait : "Quand la vie vous offre des citrons, faites de la citronnade". Sur le coup, il avait trouvé ça idiot mais, dans le fond, ça ne l'était pas tant que ça ».

 

 

« Cette supplique était le leitmotiv de leur couple. Depuis toujours, il ne vivait que pour la servir, et elle ne vivait que pour être servie ».

 

 

« Tu vois c’est pour cette raison que je dois sans arrêt m’acheter des chaussures neuves. Je mets si souvent les pieds dans le plat que toutes mes paires sont bousillées ».

 

 

« Les photos servaient à fixer les souvenirs heureux. Elles étaient les instruments qui nous servaient après coup à fuir la vérité ».

 

 

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8 juillet 2013 1 08 /07 /juillet /2013 21:00

 

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« J’ai fait un peu de biologie, poursuivit-elle. Et il est très courant qu’une espèce s’éteigne simplement parce qu’elle est trop nombreuse pour un environnement donné. Imaginez une colonie d’algues de surface, vivant dans une mare au milieu d’une forêt, profitant de l’équilibre miraculeux des nutriments que lui offre le bassin. Mais sans système de régulation, elles se développent tellement qu’elles finissent par recouvrir toute la mare, occultent les rayons du soleil et empêchent ainsi le développement des nutriments dans l’eau. Après avoir pompé toutes les ressources de leur environnement, les algues meurent rapidement et disparaissent sans laisser de traces. C’est le même sort qui attend l’humanité, soupira-t-elle. Et cela arrivera bien plus vite qu’on ne le pense ».

 

 

 

J’avais déjà lu 2 Dan Brown, le célébrissime Da Vinci Code, que j’avais bien aimé bien que un peu trop long à mon goût et donc qui perdait un peu de rythme à la fin… et Anges & Démons que j’avais préféré car un peu moins long et donc mieux mené de bout en bout.

J’étais curieuse de lire le dernier de Dan Brown, d’autant que l’action se déroule essentiellement à Florence, ville qui me fascine et que j’aimerais visiter.

Donc l’envie était là… les ingrédients de Dan Brown, sont toujours les mêmes… son héro récurrent, Robert Langdon, professeur émérite de symbologie à Harvard, une jeune femme séduisante et intelligente qui va vivre l’aventure à ses côtés, une intrigue sur fond historique, mystique, artistique et de sombres complots… on mélange tout ça… et nous voilà partis pour une belle aventure qui nous mène à Florence, puis à Venise et enfin un peu à Istanbul.

Le livre démarre très vite, très fort… on est happés par l’histoire ! J’aime… après ça ralentit un peu… le suspens est là, mais il est beaucoup entrecoupé et ralenti par les descriptions de Florence (trop), des monuments, des tableaux etc. Quand on ne connait pas, on est noyés sous l’information et comme on ne peut pas toujours aller sur internet pour voir… c’est un peu fastidieux.

Dante et sa divine comédie servent de trame à l’histoire, ainsi que la surpopulation de la planète et les solutions pour y remédier et éviter une catastrophe planétaire. Je ne vous en dirai pas plus… à vous de vous plonger dans cette histoire !

 

 

« Tueriez-vous la moitié de la population pour empêcher l'extinction de l'espèce humaine ? »

 

 

 

Résumé éditeur :

Les endroits les plus sombres de l'enfer sont réservés aux indécis qui restent neutres en temps de crise morale.

Robert Langdon, professeur de symbologie à Harvard, se réveille en pleine nuit à l'hôpital. Désorienté, blessé à la tête, il n'a aucun souvenir des dernières trente-six heures. Pourquoi se retrouve-t-il à Florence ? D'où vient cet objet macabre que les médecins ont découvert dans ses affaires ? Quand son monde vire brutalement au cauchemar, Langdon va s'enfuir avec une jeune femme, Sienna Brooks. Rapidement, Langdon comprend qu'il est en possession d'un message codé créé par un éminent scientifique - un génie qui a voué sa vie à éviter la fin du monde, une obsession qui n'a d'égale que sa passion pour l'une des œuvres de Dante Alighieri : le grand poème épique Inferno.

Pris dans une course contre la montre,Langdon et Sienna remontent le temps à travers un dédale de lieux mythiques, explorant passages dérobés et secrets anciens, pour retrouver l'ultime création du scientifique - véritable bombe à retardement - dont personne ne sait si elle va améliorer la vie sur terre ou la détruire.

Dan Brown es l'auteur de nombreux best-sellers internationaux. Da Vinci code est aujourd'hui l'un des romans les plus vendus de tous les temps.

 

 

« Les humains évoluent de façon progressive depuis des millénaires, tout en inventant de nouvelles techniques - faire du feu en frottant deux bouts de bois pour se chauffer, développer l'agriculture pour se nourrir, trouver des vaccins pour combattre les maladies et, aujourd'hui, créer des outils génétiques pour perfectionner notre corps et survivre aux boulversements du monde. Elle marque une pause. Je crois que l'amélioration génétique n'est que l'étape suivante du progrès dans l'histoire de l'humanité ».

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

 

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« - Le Vatican me déteste.

Langdon haussa les sourcils.

- Vous aussi ? Je pensais être le seul.

Elle eut un sourire triste.

- L'OMS fait de la contraception une priorité sanitaire - à la fois pour éviter la propagation des MST et pour limiter la démographie galopante de la planète.

- Mais le Vatican ne partage pas votre avis.

- C'est le moins que l'on puisse dire. Ils ont dépensé des fortunes pour endoctriner les pays du tiers-monde et leur faire croire que la contraception était le mal incarné.

- C'est sûr qu'une bande d'octogénaires célibataires est la mieux placée pour expliquer aux gens comment gérer leur vie sexuelle, ironisa-t-il.

Le Dr Sinskey appréciait de plus en plus ce professeur ».

 

 

« Brusquement, Langdon comprit pourquoi le généticien avait choisi Istanbul comme épicentre de la pandémie :

La frontière entre l'Orient et l'Occident.

Le carrefour du monde ».

 

 

« Représenté ici par Botticelli, l’Inferno de Dante était un « antimonde » s’enfonçant en spirale dans le sol, allant se rétrécissant, dans une panoplie conique de supplices – flammes, laves, cloaques, monstres, jusqu’au Diable, en personne, tout au fond ».

 

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30 juin 2013 7 30 /06 /juin /2013 12:49

http://www.laprocure.com/cache/couvertures/9782253147305.jpg

 

 

« Août 1944 : comme un bouquet de feu d’artifice, la libération de Paris ! Paris libéré !

Qu’est-ce que cela peut représenter pour moi, à cette époque là ? Les voyages, les exodes, les fuites de 1939 à 1945 n’ont pas rendu ma vie douloureuse ; la faim ne m’a jamais vraiment tenaillée, je n’ai jamais été séparée trop longtemps de ma mère, nous n’avons jamais porté l’étoile jaune, aucun de nous n’a été déporté. Mes peurs et mes douleurs d’enfant, est-ce vraiment à la guerre que je dois les imputer ?

Je pense que le mot « libération » voulait dire pour moi que c’en était fini des morts et des atrocités, et que le monde allait pouvoir se retrouver. C’était comme une immense fête. J’allais revoir ma Granny. Nous allions habiter enfin une vraie maison. J’allais pouvoir être juive sans peur, librement ».

 

 

Je savais que je lirai un jour un livre sur Barbara ou encore mieux de Barbara… et voilà, c’est fait ! Et j’en suis heureuse et émue. J’en sais un peu plus sur cette grande dame, bien que ses mémoires soient interrompus par un départ trop précoce…

J’ai connu Barbara un peu par hasard… en allant voir son spectacle « Lilly Passion » qu’elle a monté avec Gérard Dépardieu. A l’époque j’étais jeune et j’aimais bien encore Depardieu, j’y suis donc allée pour lui, sans la connaître plus que ça, à part son nom et peut être l’Aigle noir. Résultat, je n’ai pas du tout aimé la prestation de Depardieu mais j’ai eu un vrai coup de cœur pour Barbara… complètement sous le charme de sa voix, si belle et si fragile en même temps… et depuis je l’ai aimé beaucoup et j’ai eu la chance de la revoir sur scène avec son dernier spectacle qui parlait du Sida à Grenoble. Je dis bien la chance car elle avait une telle présence ! Une vraie grande dame.

Dans ce livre, elle nous dévoile un peu ce que fut son enfance, ses douleurs, ses manques, ses traumatismes, mais sans se plaindre, non avec pudeur…

Et elle nous parle avec force de sa volonté de chanter, depuis toute petite, pas du tout entendue et comprise par sa famille… mais cette envie, ce besoin l’habitent et elle fera tout pour y arriver. Enfin c’est chanter mais aussi et surtout jouer du piano… quitte à jouer sur la table sur un piano imaginaire !!!! Mais une grosse opération de la main lui fera perdre les tendons de l’un de ses doigts et donc normalement adieu au piano… mais à force de volonté, elle arrivera des années après à jouer….

Elle nous raconte ses galères, ses voyages, tous ses combats pour arriver à son but… chanter ! Au prix souvent de sa vie personnelle ou en tout cas, amoureuse.

Mais au final, c’est une femme heureuse. Car derrière ce personnage de femme en noir, on découvre que c’est quelqu’un de très gai, de rieur et qui a le goût du bonheur… malgré tout !

Bref si on aime Barbara, on prend un vrai plaisir à la lire ! Et puis on la réécoute avec une oreille « neuve » car on sait dans quelles conditions elle a écrit ou chanté telle ou telle chanson… émouvant !

 

 

« En ce temps-là, on chantait encore, on fredonnait dans la rue, partout. On sifflotait, c’était joyeux. Il y a longtemps que je n’ai plus entendu un « ouvrier du bâtiment » siffler. Il est vrai que les échafaudages sont de plus en plus hauts, les éventuels sifflets couverts par le bruit des villes.

Comme c’était bien les chanteurs des rues, avec leur porte-voix ! Tout le monde alentour reprenait en chœur et les vieux porte-monnaie de cuir s’ouvraient pour acheter des partitions ornées des stars de l’époque.

Ça bougeait, ça guinchait, ça déguingandait, ça chaloupait, ça enamourait, ça déclamait férocement, ça peinturlurait l’hôpital, ça racontait l’amour d’une mère, le corps chaud d’un homme, les roses du dimanche, les hanches des filles, les hommes à rouflaquettes ou en haut-de-forme, chaussés de leurs vernis à guêtres, ça politiquait ferme, c’était la criée du quotidien, le journal de pas d’heure en plein air ».

 

 

Résumé éditeur :

Plus jamais je ne rentrerai sur scène.

Je ne chanterai jamais plus.

Un soir de 1993, au Châtelet, mon cœur, trop lourd de tant d'émotion, a brusquement battu trop vite et trop fort, et, durant l'interminable espace de quelques secondes où personne, j'en suis sûre, ne s'est aperçu de rien, mon corps a refusé d'obéir à un cerveau qui, d'ailleurs, ne commandait plus rien.

J'ai gardé, rivée en moi, cette panique fulgurante pendant laquelle je suis restée figée, affolée, perdue.

J'ai dû interrompre le spectacle pendant quelque temps, puis définitivement...

Durant deux ans, j'ai fait le deuil d'une partie de ma vie qui venait brusquement se terminer.

Ecrire, aujourd'hui, est un moyen de continuer le dialogue.

 

 

« Le chagrin ne nourrit pas, mais fait grossir ».

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

 

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« Dans ma période « belge », La Mansarde reste comme une clairière, une belle saison où fleurissent des âmes joyeuses et claires.

Entre-temps, je ne cesse de bouger. Je marche. J’auto-stoppe entre Bruxelles et Charleroi. Maintenant, j’ai des amis ici et là. J’auditionne dans des petites boites ; je ne me souviens pas trop de ce que j’y chante. Je rencontre des autres, des différences. Cela dure deux ans et puis, à nouveau, je vais dériver : mes amis m’ont déjà tant donné que je ne veux plus rien accepter.

Un soir, sans l’avoir prémédité, je sors de la ville. Je marche. Je prends la route du « Sud ». Je ne me rends même pas compte que je men vais. Je suis vêtue d’une salopette verte, chaussée de grosses bottes lourdes ; c’est là toute ma richesse. Je n’ai plus mes papiers, je les ai abandonnés dans un hôtel que je ne pouvais plus régler. Je n’ai plus rien ».

 

 

Je ne résiste pas à vous mettre une chanson…

Nantes, écrite à l’occasion de la mort de son père.

 

 

 

 

 

 

« J'ai aimé la rencontre avec les hommes de ma vie, la dualité, la complicité, le rire, la quiétude, la séduction, l'impérieux besoin de reconquérir chaque matin, de rêver une vie à deux tout en sachant parfaitement que rien ni personne ne résisterait à mon piano, à mes théâtres, à la route partagée avec d'autres ».

 

 

Et une autre pour le plaisir, mais y en aurait tant !

Dis, quand reviendras-tu ?

 

 

 

 

« Les mots se remettent à écrire tout seuls. C’est « A mourir pour mourir » qui vient avec le rythme de la musique. Puis, une nuit, pendant mon sommeil, j’entends distinctement les paroles et la musique du « Petit bois de Saint-Amand ». Je rêve que je l’enregistre sur mon magnétophone. Le lendemain, à ma grande stupéfaction, « Le Petit Bois de Saint-Amand » est presque composé.

Et puis les mots ne viennent plus. Ne cognent plus. Ne veulent plus sortir.

Où sont-ils donc passés, les mots ?

Quand les choses vont mal, Louis Hazan me rassure en me disant qu’un jour ou l’autre tous les artistes « ont la maladie ». Il a raison ! »

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27 juin 2013 4 27 /06 /juin /2013 23:45

http://www.lecerclepoints.com/images/couvertures/9782757833810.jpg

 

 

« Quand on est petit petit, lever la tête devient une habitude – sans quoi on ne voit que des pieds : vous savez que vous allez être devant, que sans ça, on va pas vous voir et qu’il va falloir aire un sacré effort pour coller au peloton.

Au foot, il fallait que tous les défenseurs soient morts pour envisager de faire une tête (je dois dire à ma décharge, que j’avais essayé une fois, ça faisait vachement mal et il n’était de toute façon plus question que je fasse des têtes), au tennis un passing-shot me lobait, au rugby j’avalais des Lomu comme des paquets de caramels, le basket relevait du haut comique, au saut en hauteur je passais sous le fil, en longueur à peine la planche, mes bouts me manquaient cruellement ».

 

 

Tout d’abord, c’est devenu presqu’une habitude, je remercie vivement Babélio qui a inventé ces opérations « Masse Critique », pour nous les babéliotes (ça se dit ? lol) et ici les éditions Points qui m’ont permis de découvrir l’autobiographie de Caryl Ferey, un auteur que j’aime beaucoup, beaucoup… Zulu et Mapuche m’ont marqués et resteront dans mes livres préférés. Alors évidemment, j’étais impatiente de lire ce petit livre au titre improbable « Comment devenir écrivain quand on vient de la grande plouquerie internationale » … faut dire qu’habiter Montfort-sur-Meu faut le faire lol ça ne s’invente pas !

Alors, la déconvenue, au départ, a été à la hauteur de mon attente…

Le 1er « chapitre » intitulé « L’ennemi » est une seule et même phrase sur 11 pages…. imbuvable ! Je vous assure que je les ai trouvées longues ces 11 pages…

Je n’avais qu’une envie, lâcher ce bouquin et aller voir ailleurs ! Je l’ai laissé un peu en plan, mais j’y suis revenue… Opération Masse critique oblige…. et oui, livre gratuit ok mais critique en contrepartie. Et je n’allais pas en faire une à l’aveuglette.

Donc j’entame la suite… et là Caryl écrit « normalement »…. déjanté, mais avec ponctuation… et je vous assure que ça change tout lol

et là on plonge dans la vie de Caryl Ferey, ou surtout celle de son frère… un grand frère, très colérique, brutal, spécial qui mène la vie dure au petit Caryl… et à lui-même aussi d’ailleurs.

On suit la vie de Caryl avec ses potes, son frère omniprésent… sa sensation d’être un renard, sa mémé Marthe et puis Montfort-sur-Meu…

Et puis, et c’est là que je suis devenue accro à ce petit livre, Caryl se met à écrire… dans un premier temps, pour ses potes, pour raconter leurs aventures complètement folles….

Et après sa découverte de son envie d’être écrivain, sa survie, RMI etc.

Le parcours chaotique pour essayer de se faire publier, d’écrire quelque chose de correct… mais aussi son voyage autour du monde, son coup de foudre avec la Nouvelle Zélande….

Arrive enfin le moment inespéré, tellement désiré : être publié chez Gallimard…. Haka, Zulu, Mapuche !

Bref, petit à petit on arrive à maintenant. Zulu réalisé en Afrique du Sud, les prix littéraires…

Et la pression des auteurs connus, mais en même temps, l’homme reste le même (ça, j’apprécie), simplement, c’en est fini du RMI et des dettes… et il peut enfin inviter ses amis.

Lire ce livre nous apprend, un peu, l’homme Caryl Ferey, au-delà de l’auteur, et ça m’a bien plu. Et puis voir l’envers du décor du métier d’écrivain… c’est bien, intéressant. Nous lecteurs, on lit, on vibre, on aime ces livres… qui ne sont pas si évidents à écrire.

Bref, après un début très difficile, j’ai aimé, beaucoup aimé ce livre.

Je vous le conseille donc, mais vous pouvez sauter le 1er chapitre lol

 

 

« Provocateur-né sous mes airs de pédale assermentée, je le mettais dans des rages folles. Ça pouvait partir sans crier gare, genre pétard à mèche ou balle perdue.

Mes parents lui ayant de manière très stricte interdit de me battre à mort, tout était bon pour passer ses nerfs : les posters bombardés de livres de classe étaient en charpie, la table de ping-pong voûtée à force de se jeter dessus, avec du bois de raquette incrusté dans la fibre de verre, les ballons crevaient les uns après les autres, majeur mais tout aussi remonté il avait plié la voiture en consentant finalement à m’emmener à la gare – il avait passé les quatre vitesses en faisant hurler les rapports et, se retrouvant à fond au bout de la ligne droite, il avait foncé dans le virage pour un tonneau dont nous sortîmes miraculeusement vivants…

J’étais parfois au-dessus de ses forces ».

 

 

Résumé éditeur :

Comment devenir écrivain quand on habite Montfort-sur-Meu et qu’on excelle exclusivement dans les batailles de crachats ? Depuis les après-midi avec mémé Marthe qui lui racontait des histoires, jusqu’à Gallimard, il y aura quelques marches à gravir, des déboires et des détours, il y aura les petits boulots, les voyages au bout du monde, le RMI, les potes, les éditeurs qui promettent et ne tiennent pas, et puis la bonne étoile. La bonne étoile d’un écrivain hors normes, doté d’une détermination et d’un humour à toute épreuve.

 

 

« Ce fut la révélation.

Ecrivain… Joe-la-Rillette avait raison : je ne savais rien faire d’autres. Mieux, j’avais ça dans le sang. Comme Djan. Depuis des années. Il fallait être rudement con pour ne pas s’en être aperçu plus tôt !

J’ai fait mon CV mental :

Age de l’écrivain : vingt ans.

Formation : Bac + 2 (heures)

Expérience professionnelle : bar à putes.

Langue : le français.

Un bon départ, bien dans le style de Philippe Djan.

La guerre serait éprouvante, je le savais, mon choix une fois arrêté dès lors définitif… Ecrivain : il s’agissait de ne pas se tromper.

L’aube de la vie se levait sur le champ de bataille.

J’ai fait le tour des forces en présence :

Un pouvoir de concentration presque inhumain grâce à mon frère.

Une imagination débridée grâce à Mémé Marthe.

Une foi en moi inébranlable, à la Jimmy Connors.

Les mots de Joe Strummer en lettres de sang : « N’abandonne jamais ».

J’étais paré.

A m’en prendre plein la gueule ».

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

 

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« J'écrivis des lettres au Crédit Agricole de Montfort pour les calmer, des lettres à la Arturo Bandini ou je leur expliquais la chance qu'ils avaient de compter un écrivain dans leur boutique, un gars qui se retenait de ne pas gagner des millions tout de suite pour garder la tête froide ».

 

« Je n’en croyais pas mes oreilles, mes yeux, ma cervelle, tout foutait le camp à la vitesse de la lumière pour se cogner dans les coins du cosmos : j’étais édité ».

 

 

« Trois ans de RMI supplémentaires pour arriver au bout de l’épopée. J’eus des doutes sur la qualité d’Utu jusqu’au jour de sa sortie dans la « Série noireé. Mes exemplaires d’auteur sous le bras, je lus les premières pages imprimées dans le métro. Pas mal, ce Paul Osborne : pas mal du tout, même…

Haka était paru en 1998, Utu sortirait en 2004 : personne ne m’attendait, sauf moi. Le combat avait été dur, âpre, mais j’avais donné le maximum. j’espérais obtenir deux ou trois prix littéraires, pour compenser.

Je n’avais peur de rien – mon Utu, c’est connu depuis la cour d’école où on se crachait dessus, serait terrible ».

 

 

 

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25 juin 2013 2 25 /06 /juin /2013 22:01

http://argoul.files.wordpress.com/2012/12/elisabeth-george-sans-l-ombre-d-un-temoin.jpg

 

« Première décision à prendre, et sans perdre de temps, parce qu’il ne lui restait plus que quarante-cinq minutes : le choix d’une tenue. Il lui fallait avoir l’air professionnelle sans pour autant paraître désireuse de se concilier à tout prix les bonnes grâces de Hillier. Un pantalon et une veste assortie devraient lui permettre de faire pro, sans plus. Elle allait donc mettre un pantalon et une veste.

Elle les récupéra là où elle les avait laissés : en bouchon par terre dans un angle du bungalow, derrière le téléviseur. Impossible de se souvenir comment ils étaient arrivés là. Elle les prit et les secoua, évaluant les dégâts. Quelle belle chose que le polyester ! On pouvait se faire piétiner par un bison sans qu’il y paraisse.

Elle se mit en devoir de revêtir cet ensemble improvisé. Il n’était pas tant question d’afficher un souci de la mode que d’enfiler le pantalon et de dénicher un chemisier pas trop froissé. Elle opta pour les chaussures les moins vilaines de sa collection – des chaussures plates éraflées qu’elle enfila à la place des baskets rouges qu’elle aimait tant – et cinq minutes plus tard elle attrapait deux Chocotastic Pop-Tarts. Qu’elle glissa dans son sac en fonçant vers la porte ».

 

 

C’est du grand Elizabeth George… J’ai aimé ce livre de A jusqu’à Z !!!

Tout ce que j’aime… les personnages (Inspecteur Linley, Helen, Barbara Havers, Hilliers…), tous, avec leurs complexités, les liens qui les unissent… l’enquête, le suspens, les pistes qui partent dans tous les sens et une intensité dramatique dont je ne peux révéler la teneur ici sans trop dévoiler un des attraits de cet ouvrage, mais vraiment… excellent ! Bref, une fois commencée la lecture, impossible de la lâcher.

À lire de toute urgence.

 

 

« Nkata réussit à quitter Victoria Street sans avoir d’accrochage avec Hillier. Il avait reçu sur son portable un message de la secrétaire de l’adjoint au préfet lui faisant part du « désir de sir David de s’entretenir avec lui avant la prochaine conférence de presse ». Message dont il n’avait pas tenu compte. Hillier n’était pas plus désireux de s’entretenir avec lui qu’il n’était désireux de s’exposer au virus Ebola. Un fait qui n’avait pas échappé à Nkata, lequel savait lire entre les lignes à l’occasion de chacune de ses rencontres avec cet homme. Il en avait assez de n’être là que pour la galerie, de servir les intérêts d’un Hillier impatient de prouver à la presse que l’égalité des chances pour les minorités n’était pas une vaine formule dans la Police métropolitaine. Il savait que s’il continuait de jouer ce jeu-là – celui de la propagande –, il finirait par mépriser son métier, ses collègues et se mépriser lui-même.

Ce qui n’était juste pour personne. Aussi s’échappa-t-il de New Scotland Yard aussitôt après la fin de la réunion dans la salle des opérations. Prenant l’ambre gris comme prétexte ».

 

 

Résumé éditeur :

Londres, aux abords de l'hiver... Une série de crimes atroces ébranle le quotidien déjà sordide des quartiers défavorisés. Les victimes sont de jeunes adolescents métis au parcours chaotique, tous torturés selon un rituel macabre. Désireuse de boucler cette sulfureuse affaire au plus vite, Scotland Yard confie l'enquête à l'inspecteur Thomas Lynley et à sa fidèle adjointe Barbara Havers, contraints cette fois-ci, de faire équipe avec un psychologue et un énigmatique sergent. C'est le début d'une véritable plongée au cœur des bas-fonds londoniens où, entre terrains vagues insalubres, ruelles poisseuses et centres de réinsertion pour délinquants juvéniles, un serial killer particulièrement pervers s'apprête à accomplir son grand œuvre...

 

 

« Il l’embrassa sur le front puis sur la bouche.

« Tu seras toujours décorative à mes yeux, lui dit-il. Même quand tu auras quatre-vingt-cinq ans et que tu seras édentée.

— J’ai l’intention de conserver mes dents jusqu’à mon dernier souffle. Elles seront impeccablement blanches, droites, et absolument pas déchaussées.

— Je suis impressionné.

— Une femme doit avoir de l’ambition. »

Il éclata de rire. Elle réussissait toujours à le faire rire. C’est pourquoi elle lui était nécessaire. Il aurait eu bien besoin d’elle ce matin pour détourner ses pensées de Barbara Havers et de son instinct suicidaire.

Si Helen était pour lui un miracle, Barbara était une énigme. Chaque fois qu’il croyait l’avoir enfin remise sur les rails de la rédemption professionnelle, elle s’empressait de faire quelque chose qui le détrompait ».

 

 

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« Dans le monde de ces tueurs, la possession, la terreur, la tuerie étaient tout ce qui comptait. Fu, Lui, suivait un autre chemin, et c’est ce qui rendait son état actuel beaucoup plus difficile à gérer. S’il avait voulu rejoindre les rangs des porcs, Il serait plus tranquille maintenant : Il n’aurait qu’à sillonner les rues et en l’espace de quelques heures… Il connaîtrait de nouveau l’extase. Parce qu’il n’était pas fait ainsi, Fu recherchait l’obscurité pour parvenir au soulagement ».

 

 

« — Vous devenez plus humain, dit-elle, mais ça ne fait pas de vous un mauvais flic.

— C’est le mariage. Cette notion de paternité. Ça vous donne… Ça me donne le sentiment d’être trop exposé. Je me rends compte à quel point la vie est fragile. Elle peut s’envoler en un instant, et tout ça… tout ce qu’on fait, vous et moi… ça me le rappelle. Et… Barbara, voilà bien une chose que je ne me serais jamais attendu à ressentir.

— Quoi ?

— Que je ne supporte plus cette idée. Et que la perspective de traîner quelqu’un par les couilles devant le juge n’y changera plus rien pour moi.

Elle tira une longue bouffée de sa clope et la garda longtemps. La vie relevait du coup de dés, eut-elle envie de lui répondre. Elle offrait quelques ficelles, mais aucune garantie. Mais ça, il le savait déjà. Tous les flics le savaient. Exactement comme tous les flics savaient qu’il ne suffisait pas d’aller bosser chaque jour dans le camp des bons pour protéger sa femme, son mari ou sa famille. Ça n’empêchait nullement les gosses de mal tourner. Ni les femmes d’aller vers l’adultère. Ni les maris d’avoir une crise cardiaque. On pouvait facilement perdre en un éclair tout ce qu’on avait. C’était la vie.

— Il faut vivre au jour le jour. Voilà ce que je dis. Ça ne sert à rien de se soucier du lendemain tant qu’on n’y est pas ».

 

 

« De tous mes enfants, tu as toujours été le plus dur avec toi-même. Tu étais toujours en train de chercher la meilleure façon de te comporter tellement tu étais soucieux de ne pas commettre de faute. Mais, mon chéri, il n'y a pas de faute. Il n'y a que nos désirs, nos actes, et les conséquences qu'ils entraînent les uns les autres. Il n'y a que des événements, la façon dont nous y faisons face, et ce que cela nous apprend ».

 

 

« Tout, dans notre vie, lui dit-elle à mi-voix, mène à tout le reste de notre vie. Chaque moment du présent a donc un point de référence, dans le passé et dans l'avenir. Je veux que tu saches que tu es - tel que tu es maintenant et tel que tu seras toujours - pleinement à la hauteur de ce moment, Tommy. D'une manière ou d'une autre. Quoi qu'il en découle ».

 

 

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16 juin 2013 7 16 /06 /juin /2013 14:51

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« — Ça vous plairait de faire le voyage en charrette ?

Ils aimeraient drôlement. Elle s’approche de l’âne.

— Très cher Cornélius. Serais-tu d’accord pour accompagner ces jeunes gens chez leur grand-père ?

P’tit Lu et Ludo rigolent, gênés. Marceline leur chuchote Ce n’est pas sûr qu’il accepte, vous savez. Elle fouille dans sa poche, leur glisse à chacun un bout de carotte. Ils tendent les mains. L’âne prend les morceaux très délicatement, les croque en secouant la tête.

— Ah ! Je suis contente que tu dises oui. Merci, Cornélius chéri.

Les enfants se regardent, bluffés. Ils ne savaient pas que les ânes comprenaient aussi bien tous les mots ».

 

 

Quand j’ai repéré ce petit livre, je sentais, allez savoir pourquoi, qu’il était du même genre que « la grand-mère de Jade » de Frédérique Deghelt, un de mes livres préférés. Et je ne me suis pas trompée. Même genre de livre qui vous donne la pêche, qui se déguste comme une friandise tendre, qui vous redonne un peu confiance en la nature humaine. L’histoire est bien sur différente, mais les liens intergénérationnels sont là, des personnes qui se reconstruisent ou se découvrent grâce aux autres, à l’amour, l’amitié… Je l’ai dévoré ce livre… et je me sentais bien avec tous les personnages : Ferdinand, Marcelline, Gaby, Guy, les 2 Lulus (Ludo et Ptit Lu), les sœurs Lumière (Hortense et Simone), Mireille, Roland, Murielle, Kim, et puis Paulette ! lol

Et tous les animaux aussi, l’âne Cornélius, le petit Chamalo (devenu la chatte Malonette lol), la chienne Berthe, le vieux chat Mo-je….

Un peu triste de les quitter si vite…

Beaucoup de tendresse, d’humour et d’optimisme dans ce livre.

Vraiment à déguster sans aucune modération !!! À découvrir en urgence !

 

 

« Toute au sauvetage de sa maison, elle n’entend pas les aboiements de la chienne. Ni les appels des enfants.

— Ma-dame ! Madame Marceline !

Ludo et P’tit Lu crient son nom aussi fort qu’ils peuvent. Un peu plus loin, Ferdinand s’est arrêté et regarde le toit, constate, navré, l’étendue des dégâts. La chienne vient se coller contre ses jambes, glisse la tête sous sa main pour se faire caresser. Là-haut, Marceline n’a plus de sacs en plastique, elle commence à redescendre. Elle voit enfin les enfants au pied de l’échelle, leurs visages tendus vers elle, tout dégoulinants de pluie. Ils rient et dansent dans les flaques, les deux petits lutins dans leurs cirés beaucoup trop grands.

— On-a-des-carottes-pour-Cornélius-chéri et au-ssi-des-pommes…

Elle n’ose pas regarder vers Ferdinand. Pas tant à cause du vertige. Mais pour éviter de lire sur son visage toute sa consternation ».

 

 

Résumé éditeur :

Ferdinand vit seul dans sa grande ferme vide. Et ça ne le rend pas franchement joyeux. Un jour, après un violent orage, il passe chez sa voisine avec ses petits-fils et découvre que son toit est sur le point de s'effondrer. A l'évidence, elle n'a nulle part où aller. Très naturellement, les Lulus (6 et 8 ans) lui suggèrent de l'inviter à la ferme. L'idée le fait sourire. Mais ce n'est pas si simple, certaines choses se font, d'autres pas...

Après une longue nuit de réflexion, il finit tout de même par aller la chercher.

De fil en aiguille, la ferme va se remplir, s'agiter, recommencer à fonctionner. Un ami d'enfance devenu veuf, deux très vieilles dames affolées, des étudiants un peu paumés, un amour naissant, des animaux. Et puis, Paulette....

 

 

« Alors, tu vois, ma petite Marceline, je suis sur le départ.

Oui, Gaby, je vois.

Je ne croyais pas que ça arriverait si tôt, il y a des choses qui me manquent déjà.

Lesquelles? Dis-moi.

J'aurais aimé vivre une dernière fois le printemps, les bourgeons dans les arbres, l'aubépine, le parfum du lilas, le son des abeilles qui butinent...T'entendre jouer du violoncelle, aussi ».

 

 

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« Et là, en pyjama, au milieu de la cour, le fond du pantalon encore humide, il s'est demandé très sérieusement comment il allait faire pour expliquer au petit chaton combien ce serait mieux, oui, tellement mieux, s'il mangeait ce qu'il chassait.

Tuer pour rien, c'était du gâchis. Ça ressemblait trop a ce que font les hommes.

Quel intérêt ? Pas bon a copier, ça, mon minou ».

 

 

« Le lendemain, Marceline a téléphoné. Elle allait passer en fin de matinée. Gaby était déjà très affaiblie, mais elle a demandé à Guy de la préparer spécialement pour l’occasion. Elle a choisi sa robe noire avec la dentelle autour du cou. Ensuite, elle a voulu être coiffée. Il a effleuré ses cheveux avec la brosse et, pour empêcher sa mèche de tomber, lui a mis sa barrette. Celle avec le gardénia. Pour finir, elle a réclamé une goutte de parfum dans le creux de l’oreille. Celui à la violette, une petite touche de printemps. Voilà, elle était prête. Et Marceline est arrivée. En ouvrant la housse du violoncelle, ses mains se sont mises à trembler. Elle s’est assise près du lit, a fermé les yeux avant de commencer. Au moment de lever l’archet, c’était fini, elle ne tremblait plus du tout. Elle a joué le morceau qu’elle lui avait fait écouter un jour sur un CD. Et Gaby a trouvé ça encore plus beau en vrai. Quand ça a été terminé, elle a joint les mains pour applaudir mais n’a pas eu la force de les claquer. Elle lui a fait signe d’approcher, l’a embrassée sur la joue et Marceline l’a remerciée. Gaby a râlé : Ah non, c’est moi qui dis merci maintenant. C’est la première fois qu’on me fait un concert. Et, crotte de bique ! j’aurais détesté rater une chose pareille.

Comme des petites filles, elles ont pouffé de rire, serrées l’une contre l’autre. Et Marceline a chuchoté : Là où tu vas, tu rencontreras peut-être mes filles… Oui, je les embrasserai pour toi, je te le promets.

Trois jours après, Gaby est morte.

Guy était à ses côtés. Il lui a tenu la main et elle n’a pas eu peur ».

 

 

« Elle pose le plat sur la table. Il fait la grimace.

— Vous n’aimez pas les rutabagas ?

— Si, mais ce sont eux qui ne m’aiment pas.

— J’ai mis un peu de bicarbonate.

— Ah bon, pourquoi ?

— Ça annule les effets indésirables, les ballonnements…

— Vous pensez vraiment que ça marche, ce truc-là ?

— Ça fait une différence, vous verrez.

— J’espère.

Elle s’amuse.

— Sinon, nous irons boire le café dehors, après dîner. Vous serez plus tranquille. Avec de la chance, il ne devrait plus pleuvoir.

Ferdinand pense à Henriette. Avec elle, il ne rigolait jamais avec ça.

Après dîner, ils sont sortis. Pas à cause des rutabagas – le bicarbonate, a priori, c’est efficace contre les gaz –, mais parce que Cornélius a réclamé bruyamment un peu d’attention. C’est un âne très indépendant, qui entre et sort quand il veut de son box, fait le tour de la ferme, passe beaucoup de temps à étudier la façon d’ouvrir les portes et les barrières, surtout celles qui mènent aux potagers, mais, le soir venu, il veut qu’on vienne lui dire bonsoir avant de se coucher. Comme un enfant ».

 

 

« Assis côte à côte sur le banc, Ferdinand et Marceline comptent les étoiles. Ou plutôt, ils essayent. Mais bien sûr, c’est impossible, il y en a trop ! Le fond de l’air est frais, Marceline se rapproche. Il ferme les yeux, ravi et, en même temps, intimidé. Un quart d’heure plus tard, elle penche la tête vers son épaule, s’y appuie très légèrement. C’est la première fois. Il frissonne. Elle aussi. Ils ne bougent plus du tout, respirent à peine. Mais ça s’arrête là. Parce que Kim, en caleçon, ouvre la porte de chez lui à la volée - ils sursautent - et court vers eux, affolé.

- Muriel s’est enfermée dans la salle de bains, je crois qu’elle est malade, ça fait une heure qu’elle pleure !

Ils foncent ».

 

 

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15 juin 2013 6 15 /06 /juin /2013 13:34

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« Et puis le silence m'a sortie de mes pensées

Son silence

J'étais seule à respirer. Plus de bruit d'oxygène.

Plus de bruit de Laurette.

Plus de Laurette ».

 

 

Je suis une fille de la génération Big Bazar… j’ai grandi avec les chansons de Michel et Stéphanie Fugain et leur joyeuse troupe toute bariolée… j’ai chanté, dansé sur ces musiques si entrainantes et gaies, pleines de vie… donc forcément quand Laurette Fugain est décédée d’une leucémie à 22 ans, cela m’a touché… et puis mourir si jeune. J’ai admiré le combat mené par sa mère pour les dons de plaquettes, de sang… celui de toute la famille.

Et puis quand j’ai vu que sa sœur ainée, Marie, que je connaissais, entre autres, pour l’avoir vu dans la série Navarro, qui sortait ce livre… j’ai su de suite que je le lirai. D’emblée son cri, sa détresse, je la comprenais et je voulais la lire, par solidarité peut être… je ne sais.

Donc je l’ai sous le coude, depuis quelques temps, quand j’ai pu me le procurer, et là, alors que ce n’était pas vraiment le moment, j’ai senti qu’il fallait que je le lise.

Livre lu en 24h, ce qui ne veut pas dire, livre facile ou insignifiant. Bien au contraire.

Livre bien écrit, ce n’est pas toujours le cas de la part de personnalités, sans pathos (je n’aurais pas supporté d’ailleurs), avec simplicité, sincérité mais retenue. Elle parle, explique, mais n’étale pas et ça, j’ai apprécié.

Et ce qu’elle écrit m’a parlé, m’a un peu rassuré, je ne suis pas seule à ressentir certaines chose, à être confrontée à certaines choses si dures et incompréhensibles.

Et bien que ce livre parte de la mort d’une jeune fille qui avait encore toute sa vie à vivre, il est plein de vie et donne un certain espoir. Enfin c’est ce que j’ai ressenti.

Bref, je le conseille vivement. Sans prétention, c’est un livre qui m’est utile.

 

 

« Et moi ? Ai-je le droit à la moindre considération pour ma propre douleur ? Ou bien ne suis-je là que pour donner des nouvelles de mes parents ? Je suis quoi, moi ? Relation presse de la famille Fugain ? Sans oublier ceux qui me narraient à quel point ils étaient tristes et bouleversés sans même me demander comment je vivais l’absence de ma sœur.

C’est fou ! J’étais celle qui recueillait les blessures de chacun. Tout le monde me donnait l’impression que j’étais extérieure à ma propre famille. Que je ne faisais pas partie de l’équation. Et surtout que je souffrais moins. J’étais la grande, capable de faire face à ce drame. J’avais ma vie, un homme que j’aimais. Et moi je ne perdais pas un enfant !

C’est vrai. Je ne perdais pas un enfant, mais une sœur… ma petite sœur, la seule que j’avais ».

 

 

Résumé éditeur :

18 mai 2002. Laurette vient de quitter ce monde dans les bras de sa grande sœur. La famille est ravagée, les amis arrivent, tous s'apitoient sur la douleur des parents, sur son petit frère Alexis, si jeune pour un tel drame... Et Marie, elle n'a pas mal, elle ? Elle, l'aînée, la belle fiancée de vingt-huit ans, la vivante : pas de quoi se plaindre, sans doute... Personne ne lui a demandé comment elle allait, ni ce jour-là, ni après.

Et cet «après» a duré des années.

Des années à subir les ravages d'un chagrin que chacun garde pour soi et compense comme il peut. « Je suis mort(e) avec Laurette », disent les parents. Ah bon ? Et moi, et Alexis, on est orphelins, en plus ? Une maman qui se consacre au don de plaquettes dans une association admirable, « mais qui m'a volé et ma mère et ma sœur ».

Laurette, icône de la leucémie ? Marie, dans son souvenir, la veut pleine de vie, farceuse, « chiante » parfois (mais oui !). Et si forte, dans sa lutte ultime... Elle disparaît et tout s'effondre.

La tribu Fugain éclate, le chef de famille s'enferme dans la musique, puis fuit la maison mausolée... Marie ne sait plus où elle en est.

« Ah, comme j'aurais voulu qu'il y ait un mode d'emploi ! Comment réussir sa vie en vingt leçons, sans traumatiser par sa tristesse son mari, ses enfants, sans haïr un père qui se reconstruit ailleurs et laisse une mère éplorée qui se change les idées en côtoyant tout le malheur du monde ?»

Marie a fini par trouver. Mais cela lui a pris dix ans.

 

 

« Il existe une catégorie d’endeuillés qui demeurent invisibles aux yeux des autres : les « oubliés de la douleur »… »

 

 

Lien de la fiche du livre sur Babélio :

 

 

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« Je suis tellement optimiste qu'au début mon mari pensait que j'étais naïve. M'en fiche ! Je préfère être traitée d'optimiste naïve que de défaitiste blasée.

Parce qu'au fond, pour quelques déceptions, c'est quand même plein de bonheurs quotidiens que la naïveté m'offre. Et pour peu que les gens qui vous entourent vous ressemblent, la vie se transforme en arc-en-ciel... »

 

 

« Quand des résultats médicaux déclenchent des rendez-vous supplémentaires sans aucune journée d’attente, lorsque votre dossier passe devant les autres, votre imagination a vraiment de quoi se nourrir. Toutes les maladies s’envisagent alors. Cancer, sida, hépatite C… Pourquoi devait-elle faire au plus vite et pourquoi notre généraliste était-il si soucieux ? »

 

 

« Je pense que ce qui est le plus angoissant dans la vie, c’est quand l’ordre établi vacille, vous emportant dans un tsunami de doutes et de craintes. Quand « l’Autorité » responsable n’est plus capable de vous rassurer, de vous répondre.

Quand les gardiens du savoir n’ont pas les solutions.

Pour nous ce fut quand, vers la fin, le professeur qui s’occupait de Laurette nous répondit à ma mère et à moi qu’« ils » ne pouvaient pas enrayer l’hémorragie dont elle souffrait car il n’y avait plus assez de plaquettes. Et que les rares poches qu’ils détenaient étaient réservées aux urgences.

Nous n’avions donc pas le même sens de l’urgence !

Ma sœur n’était-elle pas aussi importante que n’importe quel inconnu qui aurait été amené là, à moitié mort, après avoir percuté une voiture ou même tué une famille innocente en roulant sans permis ?

Je n’oublierai jamais la façon dont le professeur a détourné le regard en voyant notre stupeur, désolé pour nous, impuissant pour elle.

Quand ceux qui peuvent n’ont plus les moyens, le sol se dérobe sous vos pieds. Si eux ne peuvent pas, alors qui ? »

 

 

« J’ai beaucoup répondu au courrier des malades, des familles qui vivaient ou avaient vécu la même situation. Au début, je me suis énormément investie. Mais à chacune de mes réponses, je revivais la mort de Laurette. C’était difficile et éprouvant. Bien des larmes ont coulé de nouveau.

Je n’ai pas pu faire ça très longtemps. J’étais enceinte. J’allais donner la vie et je ne pouvais pas être entourée que de gens malades, voire condamnés. Il fallait que je sois avec les vivants. Il n’y a rien d’agressif dans mes propos. Mais j’avais besoin de lumière, d’espoir et de rires. C’était déjà tellement difficile de gérer ma douleur. Je ne pouvais pas endosser celle de centaines de personnes.

Maman, elle, s’est vraiment jetée corps et âme dans ce combat. C’est ainsi que la maladie, après m’avoir arraché ma sœur… m’a volé ma mère ».

 

 

« Égoïstement, ou naturellement, j’aurais aimé que ma mère se jette sur Alexis et moi et nous aime encore plus fort. Il lui restait encore deux enfants. Mais non ! Il ne lui restait que deux enfants, et l’enfant absent mobilisait son cœur.

Elle n’arrêtait pas de dire qu’elle était morte avec Laurette. Elle s’est enfermée dans le monde du sursis, de la douleur et de la mort. Mon père n’était pas en reste. Mes parents répétaient sans cesse : « Je suis mort(e) avec ma fille. »

Noooooooon !

Vous n’êtes pas morts, vous êtes vivants et bien vivants. Alors stop, arrêtez de vouloir partir à sa place ou de vouloir mourir avec elle. Alexis et moi sommes là, bien portants, et on a besoin d’un père et d’une mère. Pas de deux fantômes de parents, nom de Dieu !

Ou alors mourez aussi. Mais mourez vraiment. Qu’est-ce que vous me racontez ? Qu’en vieillissant on a moins besoin de ses parents ? Foutaises ! Je n’ai jamais eu autant besoin de vous que maintenant, maintenant qu’on a un bras en moins, maintenant que je vais avoir des enfants, maintenant que je vais devoir devenir moi-même une maman ».

 

 

« Et qu’on ne me prête pas l’intention de ternir son image, au contraire. Ce que je voudrais, c’est restituer sa vérité. J’ai aimé un être humain, pas une icône. Pas un emblème d’association, de plaquettes sanguines et de moelle osseuse. Laurette est devenue un symbole, soit. Bénéfique. Mais celle que j’ai adorée était ma sœur. Une fille qui sortait, qui dansait, qui buvait, qui vivait ».

 

 

Je tenais à mettre une photo des deux sœurs !

 

 

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« Dans la douleur, l’homme est capable de cracher un venin qu’il n’imaginait pas enfoui en lui ».

 

 

« Mon Dieu que j’aurais aimé qu’il existe un mode d’emploi !

« Comment réussir sa vie en quinze leçons après la perte d’une sœur, sans délaisser son mari, sans haïr son père qui a quitté le foyer pour se reconstruire et qui laisse une mère éplorée qui s’occupe seule de son fils de dix ans et de centaines de malades avec leur famille mais pas vraiment de sa fille aînée ? »

Eh bien tu te démerdes, on n’a pas ça en rayon ».

 

 

« Laurette fera partie de moi l'infini, aussi longtemps que je n'aurai pas fini de compter les étoiles. Ces fameuses étoiles qu'elle m'a demandé de surveiller.

Alors à la vie, à l'amour, à la mort... et même après ! »

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14 juin 2013 5 14 /06 /juin /2013 12:59

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« M’appelle pas Timmy, crétine, aurait voulu riposter Tim, mais il n’avait pas le courage de se mettre en colère contre sa petite sœur quand elle le regardait avec ces yeux débordant de tendresse et de confiance. Il devrait en revanche lui dire de s’endurcir. Le monde était un grand merdier. Elle aurait déjà dû l’avoir compris toute seule.

Tim s’aperçut que sa mère l’observait dans le rétroviseur, attendant de voir comment il allait répondre. Avec une moue de mépris, il regarda par la fenêtre en songeant qu’il n’était pas loin de penser que son père avait eu raison de lancer la bombe qui avait détruit leurs vies. Sa mère était vraiment une sale bonne femme ! »

 

 

Que j’étais heureuse de retrouver une de mes auteurs favorites, Elizabeth George…. avec ses « héros » récurrents que j’aime suivre : Thomas Linley et son sergent Barbara Havers, le couple Saint-James, Simon et Déborah et cette ambiance anglaise, même si l’auteur est américaine… bref, quand l’occasion s’est présentée de lire son dernier ouvrage, je ne m’en suis pas privée… et je ne suis pas déçue… toujours super bien écrit, intrigues multiples bien menées… mais zut, petite déception, entièrement due à moi… je n’avais pas lu ses derniers… avant celui là… et il m’a manqué quelques éléments biographiques aux personnages… rien qui m’ait empêché de suivre l’intrigue, ni prendre du plaisir, mais juste une frustration perso d’avoir loupé quelques épisodes importants… je ne les dirai pas ici, car cela dévoilerait certains éléments à ceux qui comme moi n’ont pas lu les derniers livres de la série. Donc je me fais fort de lire, très vite, ceux qui m’ont manqué… lol

En tout cas, je le conseille car du Elizabeth George, c’est toujours un plaisir, pour ceux qui aiment les intrigues policières…

 

 

« — La mort, c’est sexy, reprit-il. Je pensais que tu trouverais ça tout seul, mais apparemment je me suis planté. Tu sais, Zedekiah, ce boulot n’est peut-être pas pour toi.

Zed le dévisagea, regarda ensuite le mur, puis le sol.

— La mort, c’est sexy, articula-t-il si lentement que Rodney se demanda si son cerveau n’avait pas pris le chemin de ses pieds.

Au lieu de chaussures convenables, il portait de bizarres sandales à semelles en pneus de voiture avec des chaussettes rayées qui avaient l’air d’avoir été tricotées à la main avec des restes de pelotes de laine.

— Je t’ai dit que ton papier manquait de sex-appeal. Tu es retourné là-bas pour y remédier. Que tu aies fait chou blanc, entendu. Ce que je trouve inconcevable, c’est que tu n’aies pas saisi l’aubaine quand elle s’est présentée. Tu aurais dû accourir ici ventre à terre en criant eurêka ! Tu n’as même pas vu la perche qui t’était tendue. Elle aurait pu te sauver la mise et le journal n’aurait pas regretté les sommes folles que lui a coûté ton reportage. T’as loupé le coche.  C’est moi qui au final l’ai découvert, et ce n’est pas normal, Zed… Pire, c’est préoccupant ».

 

 

Résumé éditeur :

Un jeune homme est retrouvé noyé dans le hangar à bateau d’un château du Lake District – apparemment, il s’agirait d’une mort accidentelle. Son oncle, le richissime industriel Bernard Fairclough, demande à Lynley d’enquêter dans la plus grande discrétion sur ce drame. Les suspects sont nombreux : l’héritier, ex-drogué repenti, ses sœurs Manette et Mignon, sa femme, Alatea ravissante Argentine dont il est passionnément épris ainsi que la galerie de personnages secondaires hauts en couleur qui les entourent !

 

 

« Manette Fairclough-McGhie avait longtemps considéré que sa sœur Mignon était la reine des manipulatrices. Depuis trente ans, elle se servait de son accident à Launchy Gill pour mener leurs parents par le bout du nez. Elle avait glissé sur un rocher de la cascade, s’était cogné la tête assez fort pour souffrir d’une fracture du crâne et… bref, on aurait cru que la terre s’était arrêtée de tourner. Quand elle y réfléchissait bien, Mignon n’arrivait pas à la cheville de Niamh Cresswell. Mignon utilisait comme leviers la culpabilité, la peur et l’angoisse des autres pour obtenir ce qu’elle voulait. Niamh se servait de ses propres enfants. Cela devait cesser. Manette allait y mettre un terme ! »

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

 

 

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« — Mrs Fairclough ?

Elle acquiesça. Il lui présenta sa carte de police en ajoutant :

— Inspecteur Thomas Lynley, New Scotland Yard. C’est à propos de Santiago Vasquez y del Torres.

Elle devint si livide que Lynley craignit qu’elle ne s’évanouisse. Elle recula d’un pas.

— Santiago Vasquez y del Torres, répéta-t-il. Ce nom vous est familier, apparemment.

Elle tendit la main derrière elle vers le long banc en chêne qui s’appuyait contre la boiserie et s’assit ».

 

 

« Elle remercia le ciel de ne pas la laisser mourir étouffée dans la vase. Lorsque la première vague la heurta, elle sut tout aussi clairement qu'elle n'allait pas se noyer. On ne se noyait pas dans une eau telle que celle-là. On se contentait de s'étendre sur le dos et de s'assoupir ».

 

 

« — Que faites-vous dans ma cuisine, my lord ?

A quoi Lynley répliqua de son ton le plus patient :

— Denton…

— Pardon… Je ne suis pas bien réveillé. Qu’est-ce que vous foutez dans ma cuisine, monsieur ? »

 

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26 mai 2013 7 26 /05 /mai /2013 14:58
Mangez-le si vous voulez de Jean Teulé


« — Une bien belle journée !...
Voila ce qu'un jeune homme clame en poussant les volets de sa chambre à l'étage d'une bâtisse du XVIIe siècle. Les rideaux de mousseline s'envolent sur les côtés. Le gars embrasse l'horizon d'un regard lent, contemple le paysage – un bout du Limousin rattaché comme par erreur au Périgord. Des chênes échelonnent mille horizons à ce Sahara de prairies. Derrière lui, sur la cheminée, une pendule sonne treize heures et une grosse voix s'élève du jardin à l'ombre d'un châtaigner centenaire :
— C'est seulement maintenant que tu te lèves, nouveau premier adjoint de Beaussac ? ! Moi, quand j'en étais le maire je sortais du lit plus tôt !
— Papa, je peaufinais mon projet d'assainissement de la Nizonne...
Dans l'ombre de l'arbre, une autre voix, féminine, intervient :
— Amédée, cesse d'ennuyer notre fils. Et puis, tu vois qu'il est habillé. Il te va bien, ce costume d'été, Alain ! N'oublie pas ton canotier. Il fait encore une chaleur, aujourd'hui !... poursuit la mère, remuant un éventail ».
 
 
 
Petit livre lu en moins d'une journée, dans la foulée...
Petit livre ne veut pas dire, livre insignifiant, livre sans importance... que non, bien au contraire !
Mangez-le si vous voulez, est un livre effarant sur la nature humaine et surtout sa bêtise, sa bestialité, sa méchanceté...
Ce livre de Jean Teulé est basé sur une histoire VRAIE, un drame qui s'est déroulé le 16 août 1870 dans un petit village français du Périgord, Hautefaye. Village sans aucun doute, charmant, de la campagne périgourdine.
Le drame se passe un mois après la déclaration de guerre à la Prusse par la France (le 15 juillet 1870).
Les mauvaises nouvelles commencent à arriver du front, la liste des morts... la sécheresse est là, et à la foire du village, où se rend Alain de Monéys, jeune notable bien connu et aimé, la morosité est là...  Il y a beaucoup de monde, l'alcool a déjà bien coulé, il fait chaud...
Et on assiste sous la plume de Jean Teulé (relativement « soft » contrairement à son habitude, mais là, il fallait), au déroulement du drame... rouleau compresseur de la bêtise humaine, surtout quand elle est foule, donc se sentant complètement désinhibée et déculpabilisée, du fait du groupe.... quelques meneurs, un adolescent qui se veut montrer qu'il est devenu un homme. Et on assiste à la mise à mort, précédée par d'innombrables insultes et tortures d'un homme que tout le monde connait, qui est bon, bien au-delà de la moyenne.... il est mis à mort par ses propres amis d'enfance.
Il est défendu par trop peu de personnes, 4 je crois....
C'est aussi l'histoire de la lâcheté.
Et cet homme, avec un léger handicap, qui avait été exclu du départ à la guerre, mais qui devait quand même partir quelques jours après, car il voulait défendre sa patrie... va être pris pour un Prussien, l'ennemi haï... La colère, la bêtise et la haine mêlées, feront que toutes ces personnes ne voudront jamais reconnaitre Alain de Monéys, leur ami, dans l'homme qu'ils vont torturer, essayer de pendre, écarteler, et finalement vont finir par brûler vif... et manger. Vous avez bien lu !!!!
Suit les arrestations (peu, par manque de place en prison... hallucinant !), le procès et le verdict.
Livre à lire je pense, pour avoir bien les idées en place et réfléchir.
 


« — Tiens, Thibassou, attache mon cheval avec les autres. Je t'en confie la garde.
Il offre une pièce qui ravit l'adolescent :
— Merci monsieur de Monéys.
Près de Thibassou, une femme très voluptueuse, assise sur une chaise à l'ombre d'un tilleul, avec son tambour à broder, lève les yeux vers lui :
— Tiens, Alain !
— Ça va, madame Lachaud ? Votre instituteur de mari n'est pas là ? Serait-ce donc vous qui donnez les cours en ce jour de foire ? »
 
(Pour info, Thibassou et Madame Lachaud seront parmi les pires....)
 
 
 
Résumé de l'éditeur :
Nul n'est à l'abri de l'abominable.
Nous sommes tous capables du pire!
Le mardi 16 août 1870, Alain de Monéys, jeune Périgourdin intelligent et aimable, sort du domicile de ses parents pour se rendre à la foire de Hautefaye, le village voisin.
Il arrive à destination à quatorze heures. Deux heures plus tard, la foule devenue folle l'aura lynché, torturé, brûlé vif et même mangé.
Pourquoi une telle horreur est-possible?
Comment une foule paisible peut-elle être saisie en quelques minutes par une frénésie aussi barbare?
Jean Teulé a reconstitué avec une précision redoutable chaque étape de cet atroce chemin de croix qui constitue l'une des anecdotes les plus honteuses de l'histoire du XIXe siècle en France.
 
 
 
« Et bien mes amis, que se passe-t-il ?...
- C'est votre cousin, explique un colporteur. Il a crié : "Vive la Prusse !"
- Quoi ? Mais non ! Allons donc, j'étais auprès et ce n'est pas du tout ce que j'ai entendu. Et puis je connais assez de Maillard pour être bien sûr qu'il est impossible qu'un tel cri sorte de sa bouche : "Vive la Prusse"... Pourquoi pas "A bas la France !" ?
- Qu'est-ce que vous venez de dire, vous ?
- Quoi ?
- Vous avez dit "A bas la France"...
-Hen ? Mais non !
-...
Le colporteur demande aux gens près du muret :
- Que ceux qui l'ont entendu crier "A bas la France" lèvent la main ! »
 
 
 
 
Lien vers la fiche du livre sur Babelio
 
 

Mangez-le si vous voulez - Jean Teulé

Critiques, citations, extraits de Mangez-le si vous voulez de Jean Teulé. Aie , aie , aie...Oserais-je dire qu'à l'instar de ce « tendre et savo...

via : www.babelio.com


 
 
 
« - Ils m'ont pris pour un Prussien...
- C'est parce qu'ils nient l'évidence et tentent d'exorciser la défaite à laquelle ils refusent de se résigner, analyse Dubois.
- Ces gens, en te battant ont cru se porter massivement au secours de l'empereur et de la France.
- Ah, c'est ça... »
 
 
« - Mes amis, vous vous trompez. Je suis prêt à souffrir pour la France...
François Chambort - qui enfant, a pêché les écrevisses avec Alain - l'attrape par les cheveux :
- Sûr que tu vas souffrir, on va te faire souffrir ! »
 
 
 
« Le premier magistrat de la commune s'avance d'un pas vers de Monéys et s'adresse à ceux qui le tirent par les chevilles :
- Otez cet homme de là. Il gêne la circulation. Emmenez-le plus loin.
Anthony, effondré, soupire. Buisson et Mazière demandent à Bernard Mathieu :
- Pour en faire quoi, plus loin ?...
- Ce que vous voudrez ! répond le maire totalement dépassé par les événements. Mangez-le si vous voulez ».
 
 
 
« Chacun se bouscule pour le taper, imprimer sa marque sur son corps ennemi. Celui qui vient de frapper se retire, laisse sa place à un autre qui, coup donné, s'efface pour être aussitôt remplacé. Cette gestion instinctive et collective du massacre dilue la responsabilité. Pour les adolescents venus à la foire, ce carnage offre l'heureuse opportunité de prouver leur virilité et de s'intégrer parmi les hommes ».
 
 
 
« Tout le monde se tord de fou rire. C'est long à brûler, un homme. Le soleil couchant s'effondre et pleure du sang. C'est fatal et tout le reste. Et les cendres éparpillées de cet être calciné, là et puis là et aussi là-bas, vont au vent qui les envole. Elles se glissent également sous les semelles de ceux qui s'éloignent, essuyant leur bouche luisante d'un revers de manche et satisfaits :
- Trop de Prussiens en Lorraine pour qu'on ait pu en supporter dans le bourg ! En voilà un qui brûle. Je crois que nous avons montré l'exemple.
Un autre, à côté, déclare :
- Je me fais gloire d'avoir lancé quatre coups de bâton dans les dents, et qui portaient bien, à ce de Monéys.
- À qui ?
- Au Prussien.
- Ah oui, moi aussi, je ne l'ai pas loupé, le Prussien ».
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26 mai 2013 7 26 /05 /mai /2013 12:51
Bonne fête à toutes les mamans


Une très jolie fête à toutes les mamans du monde (certaines me sont très chères....)
Et en particulier à la mienne, que j'aime tendrement...
Alors très bonne fête ma petite maman
 
 
Bonne fête à toutes les mamans


Et un petit texte d'un auteur inconnu vu hier, qui est tout simple, mais charmant et tendre et aimant...
 
 
J'ai cueilli trois fleurs des champs
Mais la plus jolie que j'aime tant
Mais la plus jolie, c'est pour Maman.
J'ai trouvé trois cailloux blancs
Mais le plus joli que j'aime tant
Mais le plus joli, c'est pour Maman.
J'ai aussi trois beaux rubans
Mais le plus joli que j'aime tant
Mais le plus joli, c'est pour Maman.
Je n'ai qu'un petit cœur d'enfant,
Mais mon petit cœur qui l'aime tant
Mais mon petit cœur,
C'est pour maman.
 
Auteur inconnu
 
 Bonne fête à toutes les mamans


Très bonne journée malgré ce temps pluvieux
Avec toute mon affection
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