Bonsoir
Ce soir, un petit billet lecture comme j'aime à le faire de temps en temps quand au détour de mes découvertes, le livre vaut vraiment le coup !
J'ai terminé cette nuit, « Rien ne s'oppose à la nuit » de Delphine de Vigan, premier livre que je lisais de cette auteure.
Allez savoir pourquoi, dès qu'il est sorti, j'ai eu très envie de lire ce livre... peut être la personnalité de l'auteure, la page de couverture que j'aime beaucoup...
Bref, grâce à une collègue, j'ai pu obtenir ce livre... désiré lol !
Je n'ai pas été déçue...
J'ai aimé de suite l'écriture de Delphine de Vigan, fluide, belle, élégante, précise tout en laissant les sentiments apparaître, transparaître émerger au fil des mots, des lignes, des pages...
Ce roman est basé sur des faits réels, puisque Delphine de Vigan a ressenti le besoin de l'écrire après le suicide en 2008 de sa maman, Lucile.
Une maman un peu particulière, dans une famille qui ne l'est pas moins.
Ainsi, Delphine a demandé à tous les frères et sœurs de sa mère, des ami(e)s aussi, sa petite sœur Manon, de lui parler de Lucile, de ressortir des cartons, de remonter de la cave, ses écrits, les photos, les cassettes audio ou vidéo... elle a enregistré les conversations et s'est attelé à essayer d'approcher sa mère, d'appréhender la vie, la vérité de Lucile... essayer de la comprendre, elle et bien sûr la famille et sa propre histoire, sa vie...
Entreprise délicate, impérieuse, difficile, douloureuse... Lucile si inaccessible, secrète, pudique, violente, révoltée, malade, pleine de fantaisie, mais aussi de peurs, de souffrances,....
On suit la grande famille avec Liane et Georges, les parents de Lucile... la famille qui s'agrandit (9 enfants je crois...)...
Un petit extrait pour vous montrer combien Liane la maman de Lucile, aime les enfants lol
« Liane aimait les nourrissons, leur odeur aux plis du cou, leurs doigts minuscules, et le lait qui s'écoulait de ses seins au milieu de la nuit. Liane était tout entière accaparée par le bébé, ses réveils nocturnes et ses exigences voraces ».
et encore un autre qui parle de Georges, son mari...
« Il avait épousé une femme dont la principale volonté était de mettre des enfants au monde et d'élever des enfants. Beaucoup d'enfants. Il n'était pas de ceux qui pinaillent, qui tergiversent, qui mégotent. Les petits-bras, les mesquins, les frileux. Il n'avait pas assez d'argent, et alors ? Il en trouverait. Il n'avait pas assez de place ? Et bien, il pousserait les murs et fabriquerait des lits en forme de placards. La vie n'avait qu'à se plier à ses désirs ; ses désirs étaient immenses. L'espace était rempli de bruit, de cris, de disputes. Il avait besoin de ce nombre, de ce foisonnement ».
Et après Lucile se marie et a ses propres enfants, Delphine et Manon....
Livre fort, poignant, drôle par moments... plein de vie, de surprises aussi....
La fin du livre m'a particulièrement bouleversée, faisant écho à des choses persos...
Le résumé de l'éditeur est celui-ci :
« La douleur de Lucile, ma mère, a fait partie de notre enfance et plus tard de notre vie d'adulte, la douleur de Lucile sans doute nous constitue, ma sœur et moi, mais toute tentative d'explication est vouée à l'échec. L'écriture n'y peut rien, tout au plus me permet-elle de poser les questions et d'interroger la mémoire. La famille de Lucile, la nôtre par conséquent, a suscité tout au long de son histoire de nombreux hypothèses et commentaires. Les gens que j'ai croisés au cours de mes recherches parlent de fascination ; je l'ai souvent entendu dire dans mon enfance. Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l'écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre. Aujourd'hui je sais aussi qu'elle illustre, comme tant d'autres familles, le pouvoir de destruction du Verbe, et celui du silence. Le livre, peut-être, ne serait rien d'autre que ça, le récit de cette quête, contiendrait en lui-même sa propre genèse, ses errances narratives, ses tentatives inachevées. Mais il serait cet élan, de moi vers elle, hésitant et inabouti ».
Dans cette enquête éblouissante au cœur de la mémoire familiale, où les souvenirs les plus lumineux côtoient les secrets les plus enfouis, ce sont toutes nos vies, nos failles et nos propres blessures que Delphine de Vigan déroule avec force.
Voilà je ne peux que vous le conseiller...
Je l'ai dévoré !
Cela m'a donné une grosse envie de découvrir les autres livres de Delphine de Vigan....
Je vous mets deux extraits, sur la difficulté que Delphine de Vigan a eu à écrire ce livre...
« Je me réveille en sursaut et trempée de sueur. L'homme que j'aime et à qui je raconterai ce rêve quelques heures plus tard, sans être capable d'en transmettre l'effroi, dort à côté de moi. Tout est calme autour de nous. Il me faut quelques minutes pour que ralentisse mon pouls.
Je ne me rendors pas. Pas une minute. Je sais vers quoi j'avance ».
« Parfois je rêve que je reviens à la fiction, je me roule dedans, j'invente, j'élucubre, j'imagine, j'opte pour le plus romanesque, le moins vraisemblable. J'ajoute quelques péripéties, m'offre des digressions, je suis mes chemins de traverse, je m'affranchis du passé et de son impossible vérité.
Parfois je rêve au livre que j'écrirai après, délivrée de celui-ci ».
Voilà je vais arrêter là en vous souhaitant une bonne soirée et surtout bonne lecture, si le cœur vous en dit.
Lilou