Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
19 avril 2014 6 19 /04 /avril /2014 14:57

51jTeRnKd1L-copie-1.jpg

 

 

 

« Lorsqu’il eut mis son butin en sécurité, le bedeau se décida à alerter le curé.

 

Paris, le lundi 25 février 1572, 10 heures, le matin

 

Pierre Talbot, le curé de la paroisse, avait fait prévenir les services du diocèse avant de se rendre à l’église. Il savait que le prévôt viendrait bien assez tôt et qu’alors, comme cela était devenu une habitude, les deux juridictions se querelleraient sans fin, sans pouvoir déterminer laquelle des deux était compétente pour enquêter sur ce crime. Déjà, l’année précédente, la rivalité entre les deux avait desservi l’enquête et sans doute permis au criminel d’échapper aux foudres de la justice. En ce qui le concernait, son choix était sans équivoque. A ses yeux, l’autorité diocésaine était forcément la seule habilitée à gérer cette affaire. Il avait beau ne pas être toujours d’accord avec son évêque, il avait le sens de la hiérarchie et une haute idée de son devoir. Au grand dam de ses paroissiens, il avait dû annuler la première messe, le temps d’effectuer les constatations d’usage et de remettre en ordre les lieux.

- La même chose que l’été dernier ! répétait Séverin, son bedeau. La même chose, monsieur le curé !

- Et, mon pauvre Martin, c’est encore toi qui as eu la malchance de découvrir ce crime.

- Aucun problème, monsieur le curé, le rassura Séverin. Avant d’être à votre service, j’étais fossoyeur à Saint-Etienne du Mont. Les cadavres, je connais, ça ne me fait pas peur.

- Alors pourquoi as-tu l’air aussi inquiet ?

- Ce n’est pas le cadavre, monsieur le curé, mais le signe.

- Quel signe, Martin ?

- Le même signe que sur l’été dernier. Dans la main. Ce dessin ».

 

 

J’ai entendu parler de Jean-Michel Lecocq via un ami, instituteur dans le Var et qui avait beaucoup aimé ce livre, « 24 » (merci JF). Et j’ai découvert à cette occasion que Jean-Michel Lecocq était né à Bogny-sur-Meuse dans les Ardennes… où je vis (les Ardennes, pas Bogny lol) et qu’il était désormais installé dans le Var. Il a été longtemps inspecteur de l'Éducation nationale de la circonscription de Sedan. Et si j’ai bien compris, un de ses premiers livres prend Sedan comme lieu de son histoire. Donc je m’étais dit, je lirai ce monsieur… j’ai forcé un peu le destin, en demandant « 24 » pour mon anniversaire (merci les copines !).

Et voilà je viens de le terminer, et franchement je ne suis pas déçue !

J’ai beaucoup aimé. Très bon suspens, agréable à lire, bien écrit qui nous emmène dans Paris aux veilles de la Saint Barthélémy (et oui je retrouve ce fou de Charly 9 même si ce n’est pas lui le personnage principal et que le style d’écriture est bien différent de celui de Jean Teulé). Décidément, nous n’avions rien à envier à tous les Serbes, Hutus et autres génocidaires actuels ! Et nous n’avons aucune leçon à leur donner… nous avons bien fait les choses, quelle horreur !!! Je ne m’y habituerai jamais, même si je « connais » les faits.

L’intrigue : Des crimes rituels tous les 24 du mois. Les victimes dans le monde la musique. Une enquête qui piétine… Catherine de Médicis fait venir de son Florence natal, son filleul, Vincenzo, jeune prodige musicien, dont elle espère qu’il pourra mener, discrètement, l’enquête et trouver enfin le nom du criminel et mettre fin à ces meurtres qui mettent en péril, la très fragile paix entre Catholiques et Réformés. Enigme trouvée trop tard pour éviter la Saint Barthélémy….

Je ne vous dirais rien d’autre… à vous de lire pour connaître le dénouement.

Franchement, je vous conseille vivement cette lecture, et moi je vais me mettre en quête des autres livres de Jean-Michel Lecocq car j’aime son écriture ! Yauque nem ! J

 

 

Résumé éditeur :

Eté 1572. Depuis bientôt un an, le 24 de chaque mois. le cadavre d'un homme est retrouvé dans une église de Paris. Onze sont déjà tombés sous les coups d'un mystérieux tueur en série. Tous sont musiciens et appartiennent à l'académie de musique et de danse créée par le roi. A l'exception d'une seule, les victimes portent toutes, gravé au creux de la main droite, un étrange symbole. La rivalité qui oppose la police de la prévôté à celle du diocèse porte préjudice à une enquête qui piétine. Les affrontements religieux font peser sur le royaume une menace de guerre civile. Ces meurtres exacerbent les tensions. Les rumeurs vont bon train. Quand certains accusent la Cour des miracles, d'autres mettent en cause les Réformés, d'autres encore les Catholiques ultras. L'impatience du pouvoir royal est à son comble. Catherine de Médicis, qui ne croit en aucune de ces rumeurs et qui pense que la solution est à trouver dans le milieu de la musique, fait venir de Florence son filleul Vincenzo, un jeune musicien talentueux, pour qu'il mène une enquête discrète. Le Florentin parviendra-t-il à surmonter tous les obstacles placés devant lui et à démasquer celui que, désormais, tout Paris surnomme le Scarificateur ?

 

 

« Alors ? s’impatienta la reine, à l’adresse du mage.

Les tissus sont déjà en partie détériorés, répondit Pulverini mais la disposition des taches est encore lisible.

J’attends ! s’énerva Catherine.

Ce sont bien les Réformés, Majesté, lui annonça le mage.

Et c’est tout ? insista-t-elle.

Pulverini avait commandé à Tasquin d’ouvrir plus profondément. Le scalpel avait poursuivi son œuvre. Le cerveau du pauvre Delforti était présent presque séparé en deux. Le bailli n’observait plus la scène. Il avait ostensiblement tourné les talons et, d’un air désaprobateur, il affectait de regarder le plafond voûté. Au contraire, Desmeliers était ravi et son visage, d’ordinaire si dur, s’était figé dans un sourire presque béat.

Les Réformés, je l’avais bien dit, se permit-il de clamer, en regardant le bailli d’un air triomphant.

Silence ! ordonna la reine. Ce n’est pas terminé ! Continuez Pulverini !

Le mage s’était penché jusqu’à toucher du nez le crâne ouvert.

L’assassin est un Calviniste. C’est sûr. Ils sont même sans doute plusieurs si j’en juge par le nombre des taches. Mais je vois aussi autre chose, à présent.

Vas-tu enfin te décider à être plus précis ? s’emporta Catherine.

Eh bien ma reine, je vois qu’un homme est venu en ces lieux. Il a posé des questions. Cet homme connaît la vérité. Il est venu ces jours derniers.

La reine était rouge de colère. Grandfontaine, qui la connaissait, s’attendait au pire et pressentait l’explosion qui allait s’abattre sur le mage ou sur eux tous, sans distinction. Catherine était capable de colères violentes et, dans ces instants-là, il ne faisait pas bon se trouver dans les parages ».

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

 

http://www.babelio.com/livres/Lecocq-24-Thriller/462936

 

 

« Paris, le mardi 26 août 1572, l’après-midi

 

A l’image de la fièvre qui avait embrasé Paris trois jours durant, la chaleur était retombée d’un cran. Pour autant, si la canicule ne sévissait plus avec la même force, l’atmosphère était devenue lourde et l’orage menaçait. La capitale était semblable à une ruche où chacun s’activait à redonner aux rues l’aspect paisible que Vincenzo avait découvert à son arrivée. La tâche était rude. Les cadavres s’entassaient aux carrefours, attendant les chariots qui devaient les emmener hors des murs, vers les faubourgs où des fosses avaient été creusées. Des femmes éplorées, des hommes hagards, traînant parfois derrière eux une progéniture dépenaillée, cherchaient dans les monceaux de dépouilles l’un des leurs disparu depuis la veille ou l’avant-veille. Les visages, rendus la plupart du temps méconnaissables, ne permettaient plus d’identifier un parent, un enfant ou un ami. Il était impossible de se fier à un objet, à un bijou, tous les cadavres ayant été dépouillés. On s’en remettait aux vêtements souillés de sang et de poussière quand ils n’avaient pas été totalement déchirés ».

 

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

D
<br /> Bonsoir Véro,<br /> <br /> <br /> Voilà encore un dimanche de Pâques qui s'achève.Un de plus Je suppose que tu es allée chez ta maman. Moi c'était le cas.J'espère que tu vas bien .Tu sais , je suis sidéré de voir à quel point tu<br /> es une passionnée de livres.Je sais que c'est ton métier d'être en recherche mais néanmoins c'est chouette de voir quelqu'un qui apprécie autant la littérature.<br /> Passe une bonne soirée Bisous a++ Dominique <br />
Répondre
P
<br /> 24 gros bisous pour ma Véro .. bonnes fêtes de Pâques en famille et en lecture ! bizz<br />
Répondre

Présentation

  • : Chez Lilou
  • : le partage de mes coups de coeur, en particulier mes lectures...
  • Contact

Profil

  • Lilou

Lilou sur Babelio

Je suis en train de lire

 

 

L'Histoire de France : des origines à 1789 pour les nuls

Jean-Joseph Julaud

 

 

 

 

http://www.furet.com/media/catalog/product/cache/1/image/400x/8a02aedcaf38ad3a98187ab0a1dede95/i/809/9782754001809_1_75.jpg

 

 

 

 

 

 


 

 

 


Pages

Catégories